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Algérie : un écosystème tech « pont entre l’Afrique du Nord et le reste du continent »

En Algérie, l’écosystème tech et entrepreneurial connaît un essor prometteur, devenu un levier clé pour la création de richesse et la diversification de l’économie. Le fruit d’initiatives ambitieuses menées ces dernières années exposées à Algeria 2.0, vitrine emblématique de cet écosystème.

Par Nadjoua Khelil à Alger

Les startups pourraient contribuer jusqu’à 10 % au PIB hors hydrocarbures, selon le ministère des Startups et de l’Économie de la Connaissance. Déjà, l’écosystème Tech et entreprenariat connaît un nouvel élan et une dynamique prometteuse, constituant un levier de création de richesse et de diversification de l’économie. Une performance fruit des initiatives visant à développer l’entrepreneuriat menées ces dernières années par des acteurs publics et privés réunis à Algeria 2.0 vitrine de cet écosystème en ébullition qui tenait sa 11ème édition du 19 au 23 novembre dernier. 

“Chaque initiative renforçant l’écosystème participe à la croissance économique du pays”

Avec 75 % de participants étudiants anglophones et 91 intervenants, dont 30 % d’anciens étudiants devenus entrepreneurs, l’événement constitue une passerelle entre le monde académique et professionnel. Karim Embarek, organisateur et membre fondateur du GAAN (Global Algerian Alumni Network), salue cet impact : « Chaque initiative renforçant l’écosystème participe à la croissance économique du pays ».

Pour stimuler l’innovation, le gouvernement algérien, qui a placé les startups au cœur de sa stratégie économique, déploie un éventail de mesures : facilités administratives, incitations fiscales, financement dédié et amélioration du cadre réglementaire. Ces initiatives, soutenues par un climat d’affaires en amélioration, visent à renforcer la compétitivité de l’écosystème technologique. Par exemple, le Fonds algérien pour les startups et le Algerian Innovation Fund, créé en partenariat avec des investisseurs étrangers, jouent un rôle crucial pour les projets innovants à fort potentiel.

De même l’adoption du Startup Act, qui facilite la création d’entreprises innovantes, et la mise en place d’Algeria Venture, un accélérateur national dédié au financement et à l’accompagnement des startups. Ces efforts portent leurs fruits : les startups contribuent aujourd’hui à près de 5 % du PIB hors hydrocarbures, un chiffre en constante progression, selon le ministère des Startups et de l’Économie de la Connaissance.

Un écosystème “mature” mais…

Reste que si le cadre réglementaire et les infrastructures de soutien, tels que les incubateurs et accélérateurs, offrent un environnement propice, le développement de l’écosystème reste un chantier en cours. Wassila Knatef, directrice à l’Agence nationale de promotion et de développement des parcs technologiques (ANPT), qualifie cet écosystème de « construction mature ». Elle insiste cependant sur la nécessité d’une phase de stabilisation pour garantir la durabilité des acquis.

Pour consolider cet élan, le lien entre les universités et les startups se révèle essentiel. Selon Wassila Knatef, « nos jeunes universitaires possèdent des talents impressionnants et peuvent contribuer au développement économique du pays ». Ce partenariat se traduit notamment par des programmes d’incubation virtuelle et des initiatives comme le programme ASEP (Algerian Startup Learning Expedition Program), qui a permis à 450 startups de se former dans des pôles technologiques de renom à l’international.

Un leader continental ? 

C’est l’ambition. Positionner l’Algérie comme un leader continental en matière de technologie et d’innovation. Pour l’heure, l’Algérie se classe 2ᵉ en Afrique en nombre de startups actives, avec 8 000 entreprises, dont 2 000 labellisées,  derrière le Nigeria en tête du podium, suivi de l’Egypte et de l’Afrique du Sud en 3e et 4e place, à la faveur du classement au Ranking startup rendu public en 2023. Parmi elles, des success stories comme Yassir, Lablabee et Garini gagnent une visibilité internationale, renforçant la réputation de l’écosystème algérien.

Karim Brouri, PDG de Brenco, voit dans cet écosystème un « pont stratégique entre l’Afrique du Nord et le reste du continent ». Cependant, il souligne que pour atteindre son plein potentiel, l’Algérie doit relever plusieurs défis : simplifier la réglementation, renforcer l’ouverture aux marchés internationaux et instaurer un climat de confiance pour les investisseurs. Avec une stratégie claire et une collaboration accrue entre acteurs publics et privés, l’Algérie pourrait devenir un hub technologique majeur dans la région. 

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