FIA 2024 : Kigali, au cœur de l’innovation durable et du sport automobile

Par Dounia Ben Mohamed, à Kigali 

Le 12 décembre prochain, Kigali sera l’hôte d’un événement majeur de la Sustainable Innovation Series de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA). Placée sous le thème « Une transition juste pour l’Afrique », cette rencontre réunira des décideurs, experts et acteurs clés pour discuter de la durabilité dans la mobilité et le sport automobile sur le continent.

“La FIA s’engage pour un avenir sûr, durable et inclusif pour la mobilité et le sport automobile. L’Afrique jouera un rôle clé dans cette vision…”

En présence de Mohammed Ben Sulayem, président de la FIA, Dr Valentine Uwamariya, ministre de l’Environnement du Rwanda, et Christian Gakwaya, président du Rwanda Automobile Club, cet événement mettra l’accent sur des thèmes essentiels comme la décarbonisation, la régulation des véhicules d’occasion et le tourisme durable.

« La FIA s’engage pour un avenir sûr, durable et inclusif pour la mobilité et le sport automobile. L’Afrique jouera un rôle clé dans cette vision, et cet événement est une opportunité d’explorer les voies de collaboration pour atteindre nos objectifs communs », affirme Mohammed Ben Sulayem.

Parallèlement, les Assemblées générales de la FIA se tiendront également à Kigali, rassemblant les représentants des 243 clubs membres pour aborder des sujets liés au sport, à la sécurité routière et à la durabilité.

Depuis 2020, la FIA s’est engagée à réduire son empreinte carbone de 50 % d’ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone pour ses championnats mondiaux d’ici 2040. Des progrès notables ont déjà été réalisés assure la Fédération, avec l’intégration d’exigences en matière de durabilité dans ses championnats, l’expansion de son programme d’accréditation environnementale, et l’ambition de propulser toutes les voitures de course avec des énergies durables d’ici 2027.

Le Rwanda, modèle régional de durabilité

Le choix du Rwanda n’est pas anodin. Le pays s’illustre comme un leader régional en matière de durabilité. En novembre, Kigali a lancé une stratégie de financement pour le climat et la nature, complétant ses initiatives en faveur des véhicules électriques, des énergies propres et de la conservation de la biodiversité.

« Dans le cadre de notre plan d’action climatique, le Rwanda vise une réduction des émissions de 38 % d’ici 2030. Le passage aux véhicules électriques est un levier clé pour promouvoir une mobilité verte et protéger notre planète”, souligne Dr Valentine Uwamariya. « Cet événement est un jalon pour notre continent. Il reflète notre engagement partagé à innover de manière durable dans la mobilité. L’Afrique connaît une croissance sans précédent ; il est temps de relever ensemble les défis et de saisir les opportunités du transport durable” poursuit Christian Gakwaya, président du Rwanda Automobile Club. 

Par ailleurs, le Rwanda s’affirme comme une destination de choix pour les grands événements internationaux, en misant sur le sport et les affaires comme moteurs de son développement.

Une stratégie de développement par le sport

Après avoir accueilli le Basketball Africa League (BAL) et investi dans le cyclisme, Kigali se prépare à organiser le Championnat du monde de cyclisme en 2025, une première pour l’Afrique. Désormais, avec la FIA, le pays renforce sa position sur la scène internationale. Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie globale visant à promouvoir le Rwanda comme un hub sportif et économique, tout en mettant en avant son engagement pour la durabilité et l’innovation. Les retombées attendues incluent une visibilité accrue, des investissements étrangers et un impact positif sur les secteurs du tourisme et des infrastructures.

Ce qui est inscrit dans une feuille de route, des plus ambitieuses, dans laquelle le sport joue un rôle clé dans le positionnement économique et touristique du Rwanda. Des partenariats stratégiques, comme ceux avec Arsenal F.C. et Paris Saint-Germain F.C., ont propulsé le pays sur la scène internationale. Ces collaborations ont permis d’accroître les recettes touristiques, de renforcer l’éco-tourisme et d’attirer des investisseurs.

L’Afrique du Sud et le Maroc dans la course

La BK Arena, le stade de cricket de Gahanga et le parcours de golf de Kigali illustrent l’engagement du pays dans les infrastructures sportives. L’organisation de compétitions internationales comme la Basketball Africa League ou l’AfroBasket a déjà offert une visibilité majeure au Rwanda, qui accueillera également le Championnat du monde de cyclisme en 2025, une première pour l’Afrique. En attendant d’accueillir une course de Formule 1 au Rwanda. Ce qui, n’avait caché Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, permettrait au pays de passer « d’un statut de consommateur de sport à celui de participant au business du sport ». Ajoutant à ce sujet : « L’intérêt du Rwanda pour la Formule 1 s’inscrit dans notre stratégie visant à tirer parti du sport pour obtenir un impact transformateur. Nous recherchons toutes les occasions de faire progresser le développement du Rwanda, y compris par le biais de partenariats sportifs mondiaux. »

Cependant, le Rwanda n’est pas le seul pays africain à envisager d’accueillir une course de F1. L’Afrique du Sud, hôte du dernier Grand Prix africain en 1993, et le Maroc, qui a organisé 13 courses entre 1925 et 1958, figurent également parmi les candidats potentiels à ce retour prestigieux.

D’ici là, la FIA célèbrera, le 13 décembre, son 120e anniversaire à Kigali lors de sa traditionnelle cérémonie de remise des prix. Les champions de la F1, FE, WRC, Karting et bien d’autres seront honorés dans un format inédit, diffusé sur les réseaux sociaux de la FIA. L’événement Sustainable Innovation Series sera ouvert au public, en ligne et en présentiel, au Kigali Convention Centre.

Pour plus d’informations : FIA