Assemblées Annuelles 2025 de la Banque Africaine de Développement : l’Afrique à l’aube d’une Ttansformation énergétique et économique
Les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) se tiendront à Abidjan, en Côte d'Ivoire, du 26 au 30 mai. Le thème choisi pour cette édition, "Tirer le meilleur parti du capital de l'Afrique pour favoriser son développement", résonne comme une invitation à exploiter pleinement les ressources endogènes du continent, afin d’accélérer sa transformation économique. Ce rendez-vous stratégique sera l’occasion de faire le point sur les initiatives qui façonnent l’avenir de l'Afrique, notamment dans les secteurs de l'énergie et des infrastructures, qui restent au cœur des priorités du Groupe de la Banque.

Le thème des Assemblées annuelles 2025 s’inscrit dans la continuité de l’engagement de la BAD envers l’énergie, secteur clé pour le développement de l’Afrique. En effet, en 2016, Akinwumi Adesina, président de la Banque, lançait un appel fort : « L’Afrique est tout simplement fatiguée d’être dans l’obscurité… Nous devons sortir l’Afrique de l’obscurité, un point c’est tout ». Cet appel reste plus que jamais d’actualité. Aujourd’hui, 600 millions de personnes en Afrique n’ont toujours pas accès à l’électricité, et près d’un milliard n’ont pas accès à une cuisson propre. La Banque s’est engagée à investir 12,74 milliards de dollars pour améliorer l’accès à l’énergie en Afrique, un investissement qui vise à raccorder 25 millions de personnes à l’électricité d’ici 2024.
Les initiatives mises en place, telles que le « New Deal pour l’énergie en Afrique », visent à atteindre l’accès universel à l’électricité d’ici 2030. Ces projets, dont le financement de lignes de distribution et de centrales solaires, illustrent l’immense potentiel de l’Afrique pour se libérer de sa dépendance énergétique extérieure. La Banque a déjà fait des progrès notables, comme en témoignent les 39 821 kilomètres de lignes de distribution financées et les 1 019 MW produits en 2024, permettant ainsi à plus de 448 000 personnes d’être raccordées à l’électricité.

L’avenir de l’Afrique est dans les énergies renouvelables
L’initiative « Desert to Power », qui vise à exploiter le potentiel solaire du Sahel pour produire 10 gigawatts d’énergie photovoltaïque d’ici 2030, est un autre exemple emblématique de cette volonté de transformer les ressources naturelles africaines en capital économique. Selon Adesina, « l’avenir de l’Afrique est dans les énergies renouvelables », un domaine où la Banque continue de jouer un rôle central.
Mission 300 : connecter 300 millions de personnes à l’électricité d’ici 2030
L’une des initiatives majeures qui sera mise en avant lors des Assemblées annuelles 2025 est l’ambitieux programme Mission 300, lancé en janvier 2025 en collaboration avec la Banque mondiale. Ce programme vise à connecter 300 millions de personnes à l’électricité d’ici 2030, dont 50 millions grâce à la BAD. Lors du sommet africain sur l’énergie à Dar es Salaam, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont formalisé cet engagement commun, soulignant l’importance des réformes nationales et de l’augmentation des ressources dédiées au secteur de l’énergie.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte de collaboration renforcée entre les acteurs publics et privés. Ainsi, la BAD soutient des projets tels que le Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA), qui finance des projets d’énergies renouvelables et facilite l’accès à la cuisson propre. En effet, plus de 600 000 personnes perdent la vie chaque année en Afrique en raison du manque d’accès à des solutions de cuisson propres, un défi que la BAD entend résoudre grâce à des investissements ciblés et à des partenariats innovants.
Les Infrastructures : Un pilier du développement intégré de l’Afrique
Si l’énergie est un secteur clé, les infrastructures, et en particulier les corridors régionaux, constituent un autre axe stratégique des Assemblées annuelles 2025. Ces infrastructures transnationales, telles que la Transsaharienne ou l’autoroute Abidjan-Lagos, sont des leviers importants pour stimuler l’intégration économique du continent. Akinwumi Adesina rappelle que : « Ce n’est qu’à travers les corridors régionaux que nous pourrons faire circuler facilement les biens et les services sur le continent, réduire les coûts de transport, promouvoir l’intégration et parvenir à un développement économique efficace ».
La BAD a investi plus de 50 milliards de dollars dans des projets d’infrastructures ces dix dernières années, devenant ainsi le principal bailleur de fonds multilatéral dans ce domaine. Les projets emblématiques, tels que la Transsaharienne, qui reliera le Maghreb au Sahel, et l’autoroute côtière Abidjan-Lagos, en cours de développement, contribuent à désenclaver les économies locales et à favoriser l’accès aux marchés pour les ressources naturelles et agricoles du continent.
La Banque Africaine de Développement se positionne, un acteur clé dans la transformation économique de l’Afrique
Le Groupe de la Banque Africaine de Développement se positionne ainsi comme un acteur clé dans la transformation économique de l’Afrique. À travers des initiatives comme Mission 300, Desert to Power et le SEFA, la BAD accompagne les pays africains dans la valorisation de leurs ressources naturelles et dans la mise en place de politiques énergétiques durables.
Les Assemblées annuelles 2025 à Abidjan constitueront un moment crucial pour réaffirmer l’engagement du Groupe en faveur de l’Afrique, l’occasion également pour Adesina de dresser son bilan avant de céder la place à son successeur. Lequel sera élu à l’occasion de ces Assemblées.