
En 2019, Régis Bamba, jeune ivoirien, quitte l’opérateur Telecom MTN après cinq ans, défiant les pronostics de ses collègues. Titulaire d’un master en informatique de l’université de Towson aux États-Unis, il se lance dans l’entrepreneuriat avec une détermination sans faille,. Sa rencontre avec Hassan Bourgi enflamme sa passion, et ensemble, ils fondent en 2020 Djamo, une fintech offrant des transactions en ligne via une carte Visa.
L’idée de départ : répondre à un besoin crucial dans la zone UEMOA, où seulement 20 à 25 % de la population est bancarisée. « Il y a un potentiel énorme de personnes qui n’ont pas accès aux services bancaires, » explique-t-il.
DJamo a démarré avec un produit simple : une carte Visa permettant des paiements locaux et internationaux. Très vite, l’offre s’est diversifiée avec la réception de salaires via un IBAN, des transferts interopérables entre comptes bancaires et mobile money, et récemment, un produit d’investissement accessible à tous via la bourse régionale des valeurs mobilières.
La majorité de nos clients accèdent aux services bancaires pour la première fois grâce à DJamo
Face à la sous-bancarisation, Djamo connaît un succès rapide, comblant un vide laissé par les institutions financières traditionnelles. En décembre 2020, Djamo devient la première startup francophone africaine à intégrer Y Combinator, prestigieux accélérateur de la Silicon Valley. Soutenue par Y Combinator, Djamo lève 14 millions de dollars en novembre 2022 pour étendre sa gamme de produits et conquérir de nouveaux marchés. Régis Bamba, reconnaissant de sa chance, incite les autres à créer des opportunités pour développer l’écosystème entrepreneurial, tandis que Djamo s’élève dans le ciel de la fintech.
« La majorité de nos clients accèdent aux services bancaires pour la première fois grâce à DJamo, » se réjouit Régis Bamba. Ils peuvent désormais recevoir leurs salaires, épargner, et même investir, ouvrant ainsi la voie à une inclusion financière réelle.
DJamo ne se contente pas de fournir des services financiers ; elle s’engage aussi dans l’éducation financière de ses utilisateurs, leur permettant de comprendre et d’utiliser efficacement ces outils pour améliorer leur quotidien. « Nous contribuons vraiment à cette inclusion financière en éduquant ces clients et en leur permettant d’avoir accès à ces services financiers de la manière la plus facile possible, » souligne-t-il.
L’aventure de DJamo n’est pas sans défis. La conformité et la régulation sont des domaines dans lesquels la start-up travaille étroitement avec les autorités. « Le régulateur fait un excellent travail en protégeant la population, » reconnaît Régis Bamba, mais il ajoute que « la création de ‘sandbox’ réglementaires permettrait aux fintechs d’innover et de tester de nouveaux produits dans un environnement contrôlé, tout en garantissant la sécurité des utilisateurs. »
Nous croyons fermement que la technologie peut combler le fossé entre les zones rurales et urbaines, offrant à tous les Africains les mêmes opportunités économiques
En 2022, DJamo a levé 14 millions de dollars, le plus grand tour de table jamais réalisé pour une start-up en Côte d’Ivoire, afin de se développer dans toute l’Afrique francophone. Cette levée de fonds démontre la confiance des investisseurs dans la vision de DJamo et sa capacité à transformer les services financiers sur le continent.
L’objectif de DJamo est de continuer à développer des solutions innovantes pour faciliter l’accès aux services financiers. « Nous croyons fermement que la technologie peut combler le fossé entre les zones rurales et urbaines, offrant à tous les Africains les mêmes opportunités économiques, » affirme Régis Bamba. DJamo envisage un futur où chaque individu, peu importe où il se trouve, pourra gérer ses finances facilement et en toute sécurité grâce à leurs services.
Notre parcours ne fait que commencer, et nous sommes impatients de voir jusqu’où nous pouvons aller pour démocratiser l’accès aux services financiers en Afrique
Pour Régis Bamba, connecter les personnes au système bancaire, c’est leur ouvrir d’énormes opportunités. « Cette mission est très gratifiante car elle contribue directement à l’inclusion financière et au développement économique de notre continent, » déclare-t-il. Chaque fois qu’un client utilise DJamo pour épargner, investir ou recevoir son salaire, l’Afrique fait un pas de plus vers un avenir où chacun a les moyens de prospérer.
En combinant technologie, éducation et innovation, Régis déterminée à contribuer à créer une génération compétente et éduquée, prête à contribuer au futur du continent. « Notre parcours ne fait que commencer, et nous sommes impatients de voir jusqu’où nous pouvons aller pour démocratiser l’accès aux services financiers en Afrique, » conclut Régis Bamba.