Mobilité urbaine : la FIA appelle à l’action pour une transition durable et inclusive

Par Emmanuel Kanamugire, à Kigali

La crise climatique mondiale place la mobilité urbaine au cœur des enjeux environnementaux. Lors des Assemblées Générales de la FIA, la Fédération Internationale de l’Automobile, l’organisation mondiale qui régit les sports automobiles et œuvre pour la promotion de la mobilité durable et la sécurité routière, qui se tiennent du 10 au 13 décembre à Kigali, des experts ont souligné l’urgence de relever le défi des émissions liées au transport, responsables de 50 % des émissions mondiales. Un appel à l’action collective a résonné, incitant gouvernements et secteur privé à unir leurs forces pour amorcer une transition vers une mobilité durable et inclusive.

Nous devons investir dans des infrastructures durables et favoriser l’électrification, car la mobilité quotidienne doit concilier confort et réduction des émissions

Dans ce contexte, Barbara Silva-Rochat, responsable de la durabilité au sein de la FIA pour le sport automobile et la mobilité, a mis en lumière l’importance d’une collaboration renforcée entre les gouvernements et le secteur privé. « Nous devons investir dans des infrastructures durables et favoriser l’électrification, car la mobilité quotidienne doit concilier confort et réduction des émissions », a-t-elle affirmé, insistant sur le fait que des solutions innovantes sont possibles à condition de travailler ensemble. L’électrification des transports s’avère donc indispensable pour transformer le secteur tout en répondant aux besoins des citoyens.

Une approche collective pour réussir la transition

Cette transformation ne se fait pas sans une approche collective. « Chacun de nous a un rôle à jouer. En combinant nos compétences et en adaptant nos solutions aux réalités locales, nous pouvons relever ce défi. La coopération est essentielle », a-t-elle souligné. C’est en unissant les forces que la durabilité pourra être atteinte, en particulier en matière de mobilité.

Nos champions peuvent devenir des ambassadeurs du changement en travaillant main dans la main avec les gouvernements, les universités et les associations locales

Dans cette dynamique, Pedro Barros Pereira, directeur du Championnat du Portugal de Rally, a mis en évidence l’importance de la communication et de la collaboration pour faire avancer la durabilité. Pour lui, « nos champions peuvent devenir des ambassadeurs du changement en travaillant main dans la main avec les gouvernements, les universités et les associations locales. C’est ensemble, sans laisser personne de côté, que ce combat doit être mené ». La transparence et la rigueur dans la communication des actions menées sont des conditions sine qua non pour sensibiliser et inciter à l’action.

De son côté, Johanna Forseke, PDG de Greater Than, a rappelé que le conducteur lui-même joue un rôle clé dans la transformation. « Donner au conducteur les outils pour réduire son impact écologique pourrait, à lui seul, contribuer à une réduction de 2 % des émissions mondiales de transport. C’est un pouvoir qu’il faut exploiter », a-t-elle insisté. En plaçant la responsabilité sur les épaules des conducteurs, la transition devient un processus plus inclusif et accessible.

Une urgence croissante en Afrique

Les émissions liées au transport en Afrique augmentent de 7 % chaque année. Cette progression génère une pollution de l’air qui représente la deuxième cause de mortalité sur le continent, responsable de près de 1,1 million de décès prématurés chaque année, en grande partie dus à des maladies comme les maladies cardiovasculaires et les cancers. La situation est d’autant plus alarmante qu’en l’absence de mesures urgentes, cette tendance risque de s’aggraver.

Le Rwanda en première ligne

Face à ces défis, le Rwanda se positionne en pionnier. Dans le cadre de son objectif de neutralité carbone d’ici 2050, le pays a instauré des mesures ambitieuses pour promouvoir la mobilité électrique, telles que la réduction des tarifs d’électricité pour la recharge des véhicules, l’exonération de la TVA et des droits d’importation pour les véhicules électriques et leurs composants, ainsi que l’obligation d’enregistrer uniquement des motos électriques pour le transport public à Kigali à partir de 2025. Dr Jimmy Gasore, ministre des Infrastructures, a précisé que ces mesures visent à transformer les habitudes de transport des Rwandais, en les orientant vers des modes de transport plus sûrs et respectueux de l’environnement.

De plus, un partenariat avec le PNUD a permis de lancer dès 2021 un projet ambitieux visant à remplacer les motos à essence par des motos électriques. Ce programme a contribué à réduire significativement les importations de carburant et les émissions de gaz à effet de serre.

L’impact de ces mesures est déjà tangible. D’après la Rwanda Environment Management Authority (REMA), l’introduction des motos électriques a permis d’économiser 9 milliards de francs rwandais (environ 8,18 millions de dollars américains) par an, tout en réduisant l’empreinte carbone du pays. Le Rwanda dispose désormais de 100 000 motos électriques, dont 26 000 à Kigali, un modèle qui inspire d’autres pays africains à suivre cette voie vers une mobilité durable.

Les Assemblées Générales de la FIA à Kigali : promouvoir un dialogue constructif pour transformer la mobilité urbaine

Les Assemblées Générales de la FIA réunissent à Kigali tous les clubs membres pour définir l’avenir de la Fédération. Sous la présidence du Président de la FIA, ces réunions stratégiques aborderont le budget, l’élection des dirigeants et les propositions des Conseils Mondiaux. Ces assemblées ont par ailleurs pour objectif de fédérer les initiatives mondiales autour de solutions concrètes pour réduire les émissions liées aux transports et encourager des pratiques durables.

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