Energie : une coalition internationale pour électrifier 300 millions d’Africains d’ici 2030
La Banque mondiale, la BAD et des partenaires internationaux lancent un programme pour lever 90 milliards de dollars, visant à électrifier 300 millions d’Africains d’ici 2030 grâce aux énergies vertes. Aujourd'hui, 600 millions de personnes sur le continent n’ont toujours pas accès à l’électricité. Les défis de l'électrification en Afrique nécessitent des investissements massifs pour combler ce déficit.
Le 20 septembre, la Fondation Rockefeller, la Global Alliance for People and Planet, et la Sustainable Energy For All ont apporté leur soutien à l’initiative baptisée « Mission 300 ». Portée par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD), cette coalition vise à lever 90 milliards de dollars pour électrifier 300 millions de personnes d’ici 2030, en misant sur des solutions d’énergies propres comme les mini-réseaux.
Avec l’aide de fonds publics, privés et philanthropiques, « Mission 300 » se concentre sur la transition énergétique dans un continent où 600 millions de personnes sont privées d’électricité. La Banque mondiale s’est déjà engagée à hauteur de 25 milliards de dollars, tandis que la BAD a promis 5 milliards de dollars. « Nous devons redoubler d’efforts pour atteindre 25 milliards de dollars par an d’ici 2030 », a affirmé Akinwumi Adesina, président de la BAD.
Une forte concentration de la population non électrifiée dans les zones rurales
La Fondation Rockefeller, qui a co-créé la GEAPP avec le Bezos Earth Fund, s’appuiera sur son expérience pour soutenir les 15 projets déjà lancés dans 11 pays africains. Ce soutien technique permettra de structurer les projets énergétiques et d’accompagner les gouvernements dans leurs réformes.
Les besoins en matière d’électrification en Afrique restent immenses. La population du continent continue de croître rapidement, avec une demande énergétique qui augmente en conséquence. On estime à environ 600 millions de personnes le nombre de personnes quin’ont toujours pas accès à l’électricité, selon les dernières estimations de la Banque mondiale. Cela représente près de 43% de la population du continent, avec une forte concentration de cette population non électrifiée dans les zones rurales. Les défis de l’électrification en Afrique nécessitent des investissements massifs pour combler ce déficit.
25 milliards de dollars par an pour répondre au défi de l’électrification pour tous
Le coût estimé pour fournir un accès universel à l’électricité en Afrique d’ici 2030 est d’environ 25 milliards de dollars par an, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Cet investissement serait nécessaire pour financer des infrastructures énergétiques, moderniser les réseaux existants et promouvoir les solutions d’énergies renouvelables comme les mini-réseaux et l’énergie solaire, adaptés aux zones rurales et isolées.
Cependant, les défis sont multiples : des infrastructures souvent insuffisantes, des systèmes de financement complexes et des disparités entre les zones urbaines et rurales. Pour surmonter ces obstacles, les nouvelles opportunités offertes par les technologies vertes, comme l’énergie solaire ou les mini-réseaux, se présentent comme des solutions viables et durables. Ces innovations permettent de répondre aux besoins énergétiques tout en préservant l’environnement, offrant ainsi au continent une chance unique de se positionner comme un leader dans la transition vers des énergies propres.
Lors de l’Assemblée générale d’Africa50 à Madagascar, Adesina a exprimé sa satisfaction concernant l’augmentation des investissements directs étrangers dans les énergies propres en Afrique. Le président malgache, Andry Rajoelina, a quant à lui souligné que « l’Afrique n’est pas un problème, mais une solution » en matière d’énergies renouvelables. Madagascar a également annoncé des projets ambitieux, comme « Ivolobe » et « Sahofika », destinés à renforcer la capacité énergétique du pays.
Des partenariats public-privé et des financements internationaux
Plusieurs initiatives d’envergure ont été lancées pour électrifier l’Afrique, avec des impacts significatifs dans certaines régions. Parmi lesquelles « Desert to Power », portée par la Banque africaine de développement (BAD) qui vise à exploiter l’énergie solaire dans les régions sahéliennes pour fournir de l’électricité à 250 millions de personnes, dont 90 millions grâce à des mini-réseaux solaires. Ce projet pourrait générer 10 GW d’énergie solaire d’ici 2030.
De même, Power Africa, un programme lancé par les États-Unis en 2013, a pour objectif de doubler l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne. À ce jour, il a contribué à apporter 15 millions de connexions électriques et a mobilisé 20 milliards de dollars d’investissements pour soutenir des projets dans plusieurs pays.
L’initiative Scaling Solar de la Banque mondiale également aide les gouvernements à développer rapidement des centrales solaires à grande échelle. Ce programme a permis à des pays comme le Sénégal et la Zambie de construire des centrales solaires qui fournissent de l’énergie à des coûts réduits.
Ces initiatives ont démontré que les partenariats public-privé et les financements internationaux peuvent jouer un rôle crucial dans l’amélioration de l’accès à l’énergie en Afrique.
Pour en savoir plus : Mission 300