Davos 2025 : l’Afrique au cœur des priorités mondiales
Du 20 au 24 janvier 2025, le 55ᵉ Forum Économique Mondial (WEF) de Davos, sous le thème “Collaboration à l’ère de l’intelligence”, met l'Afrique au cœur des discussions mondiales. Plus de 3000 décideurs, dont une vingtaine de chefs d'État africains, participent à cet événement qui met en lumière les enjeux et opportunités d’un continent en pleine transformation.

Par Insaf Boughdiri
Davos 2025 a été un moment décisif pour l’Afrique, pour déconstruire les idées reçues qui continuent de nourrir les perceptions du continent. L’événement a permis de mettre en lumière les initiatives positives africaines et de souligner que l’Afrique, loin d’être un simple bénéficiaire d’aide, est désormais un acteur économique émergent, dynamique et innovant. Les discussions à Davos ont abordé des thématiques essentielles pour le futur du continent, dont la transition énergétique, le développement durable, la jeunesse, et l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales.
L’Afrique comme moteur de la croissance mondiale

Dans cette perspective, le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, a saisi cette occasion pour défendre la place de l’Afrique sur le marché mondial. Il a insisté sur le rôle central que le continent peut jouer, non seulement en matière de croissance économique, mais aussi dans la gestion des défis mondiaux, tels que le changement climatique et les inégalités économiques. Le président sud-africain a prononcé un discours soulignant l’importance cruciale de la coopération internationale pour relever les défis mondiaux.
« Le monde doit faire preuve de solidarité et travailler ensemble pour résoudre les crises actuelles, mais nous devons également reconnaître le potentiel de l’Afrique, un continent avec des marchés en expansion et des ressources naturelles abondantes », a-t-il déclaré.
Il a mis en avant l’initiative de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), qu’il considère comme un moteur essentiel de l’intégration économique et du développement durable du continent. Selon lui, la coopération entre l’Afrique et les grandes puissances mondiales est indispensable pour réussir une transition énergétique et une croissance économique inclusive.
Alors que l’Afrique du Sud vient d’assumer la présidence du G20, Cyril Ramaphosa , président de l’Afrique du Sud, a présenté les objectifs de l’Afrique pour le sommet du G20, qui se tiendra à Johannesburg en novembre 2025 et sera le premier à se tenir en Afrique. Il a déclaré que l’Afrique du Sud axera sa présidence du G20 sur trois thèmes : la solidarité, l’égalité et le développement durable.
Aux côtés de l’Afrique du Sud, des nations comme le Botswana, la République démocratique du Congo, le Nigeria, la Tunisie…., ont contribué aux débats mondiaux sur l’avenir économique du continent. Cette participation renforcée reflète l’importance stratégique croissante de l’Afrique, qui se présente désormais comme un marché en expansion, un centre d’innovation et un acteur incontournable dans les discussions géopolitiques mondiales.
Changement climatique : L’Afrique, acteur de la transition énergétique mondiale

Le changement climatique, défi global, est une problématique particulièrement aiguë pour l’Afrique, l’un des continents les plus vulnérables aux effets du réchauffement climatique. Pourtant, loin de se résigner, l’Afrique cherche à transformer cette crise en une opportunité économique, notamment à travers les énergies renouvelables. Le Forum de Davos a été l’occasion de rappeler que le continent, avec son immense potentiel en matière de solaire, d’éolien et de géothermie, peut jouer un rôle de leadership dans la transition énergétique mondiale. En effet, l’Afrique doit saisir cette opportunité pour devenir un leader dans la transition énergétique. Elle devrait être soutenue par une mobilisation des ressources mondiales afin de l’aider à développer ses capacités en matière d’énergies renouvelables.
Les dirigeants africains ont ainsi appelé à des investissements massifs pour développer des infrastructures vertes, soulignant que la durabilité énergétique pourrait stimuler l’emploi et attirer de nouveaux investissements. De telles initiatives devraient permettre à l’Afrique de se positionner comme un pôle de croissance dans l’économie verte mondiale.
Si le changement climatique a été au centre des préoccupations, un autre défi majeur pour l’Afrique demeure : sa jeunesse. Avec plus de 60% de la population ayant moins de 25 ans, le continent détient l’un des plus grands réservoirs de talents au monde. Toutefois, ce potentiel reste largement inexploité en raison des défis liés à l’éducation, à la formation professionnelle et à l’entrepreneuriat. Si la jeunesse est un atout majeur, pour qu’elle devienne une force productive, il est impératif d’investir massivement dans l’éducation et la création d’emplois. Aussi, le défi n’est pas uniquement dans la formation et l’autonomisation de ses jeunes, mais aussi dans la création de conditions économiques favorables à leur épanouissement.
À Davos, la question de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’entrepreneuriat a été mise en avant comme un levier incontournable pour la transformation du continent.