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Tech : libérez le potentiel… libérez l’investissement !

La tech africaine a la cote. Avec un montant record de 6,5 milliards de dollars de financement levé en 2022, les investissements continuent de croître… et de se diversifier. D’autant que l’Afrique affiche un vivier croissant d'entrepreneurs et de professionnels de la technologie, avec plus de 500 000 développeurs de logiciels. Mais pour que le secteur atteigne son plein potentiel et joue entièrement son rôle, à savoir être un accélérateur de développement socio-économique, les investissements doivent être plus importants encore. Pour cela, l’écosystème tech panafricain doit s’enrichir, sur le plan des infrastructures numériques, des compétences, de l’adoption des règlements adaptées… Autant d'enjeux pour une Afrique destinée à devenir la plus grande économie numérique du monde...

Par Dounia Ben Mohamed

900 exposants et start-ups, 250 investisseurs et autant de conférenciers, une trentaine de délégations ministérielles, et des dizaines de milliers de participants originaires de 120 pays… “La preuve de l’intérêt grandissant pour la tech africaine” assure Mehdi El Alaoui, Chef du département Ecosystème des Startups à l’Agence marocaine du développement digital (ADD) une des parties prenantes de Gitex Africa, qui se tenait, pour la première fois sur le continent, à Marrakech du 31 mai au 2 juin dernier.

L’écosystème tech africain s’est développé plus rapidement que tous les autres

De fait, les chiffres en témoignent. Les startups africaines ont levé un montant record de 1,5 milliard de dollars de financement en 2019, les investissements continuant à croître, malgré la pandémie Covid-19. Laquelle a au contraire révélé la résilience et l’impact social de ces acteurs technologiques Made In Africa. Et par conséquent suscité l’intérêt de davantage d’investisseurs. Résultat, l’écosystème start-up africain a levé 6,5 milliards $ en 2022, selon le dernier rapport publié, en janvier 2023, par Partech Africa, le plus important fonds de capital-risque dédié aux startups technologiques en Afrique. Lequel confirme “l’écosystème tech africain s’est développé plus rapidement que tous les autres marchés mondiaux, malgré un ralentissement global du capital-risque”.

Certes, reste que cet intérêt reste limité, à quatre pays, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Kenya, qui ont capté 72 % du volume des investissements en 2022_, sur le plan sectoriel également, la Fintech restant largement en tête des montants levés. Avec quelques success stories à l’affiche dont la nigériane Flutterwave, qui a battu son propre record enregistré en 2021 avec une levée de 250 millions $ en février 2022. En dehors de cela, l’Afrique francophone reste largement à la traîne, avec des zones désertées des investissements telle que l’Afrique centrale, une faible diversification sectorielle même si l’agritech, l’e-santé et l’e-learning se positionnent sur l’échiquier, timidement mais sûrement, de même, une rare présence des femmes. Ces dernières, n’auront levé que 22 % du total des tours d’equity en volume en 2022, en hausse de deux points de pourcentage toutefois (20 % en 2021). Ce qui reste encore très marginale.

Plus de 600 hubs technologiques actifs en Afrique

En attendant, la transformation numérique du continent se poursuit, s’accélère même, sur une conjonction de mobilisation, des gouvernements, bailleurs de fonds, investisseurs privés…  Selon la GSMA, il existe actuellement plus de 600 hubs technologiques actifs en Afrique. Les taux d’adoption de l’internet et des smartphones en Afrique augmentent rapidement, avec plus de 450 millions de personnes qui devraient être en ligne d’ici 2025. Alors que l’Afrique dispose d’un vivier croissant d’entrepreneurs et de professionnels de la technologie talentueux, avec plus de 500 000 développeurs de logiciels.

L’accès au financement et au capital-risque reste un défi pour de nombreuses startups africaines, qui ne reçoivent qu’une fraction des fonds

“L’accès au financement et au capital-risque reste un défi pour de nombreuses startups africaines, qui ne reçoivent qu’une fraction des fonds, observe Mehdi El Alaoui. Les obstacles liés aux infrastructures et à la réglementation peuvent rendre difficile le fonctionnement et l’expansion des startups en Afrique, mais cela représente également une opportunité d’innovation et de perturbation sur des marchés inexploités.”

L’Afrique est prête à s’approprier son récit dans l’histoire de la technologie mondiale. L’heure est venue pour l’Afrique de se positionner en chef de file !

Autrement dit, il incombe aux gouvernements des pays africains de mettre en place les cadres adaptés à l’éclosion de cet écosystème technologique africain. Lesquels, réunis à Gitex Africa, se sont engagés à “libérer le numérique pour une nouvelle Afrique”. « L’Afrique a une population de plus de 1,2 milliard d’habitants, dont 60 % ont moins de 25 ans et 70 à 75 % ont moins de 40 ans. C’est une opportunité de croissance et de technologie. Plus encore, la plupart des fondateurs de la technologie ont moins de 35 ans », souligne le gouverneur de l’État de Lagos, Babajide Sanwo-Olu. De plus, l’augmentation des paiements mobiles a augmenté avec de nouvelles opportunités pour l’inclusion financière et l’autonomisation économique. Enfin, l’investissement en Afrique a vu des frontières de croissance plus élevées atteindre plus de 80 milliards de dollars en 2021. Qui ont augmenté au fil des ans. Les startups en Afrique ont levé plus de 4,4 milliards de dollars en 2022, selon Intel from Africa: The Big Deal. L’afflux de ces financements contribue à alimenter la croissance des startups et des entreprises technologiques à travers le continent.” Et d’exhorter ses pairs à accompagner le mouvement. “L’Afrique est prête à s’approprier son récit dans l’histoire de la technologie mondiale. L’heure est venue pour l’Afrique de se positionner en chef de file !”

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