Orange peut se réjouir de son bilan sur le terrain. Depuis l’installation de son premier Orange Digital Center (ODC) en Tunisie, en 2010, l’initiative forme un réseau de vingt-cinq ODC -dix-sept en Afrique et au Moyen-Orient et huit en Europe-, permettant ainsi un échange d’expérience et d’expertise entre les deux continents. Un maillage puissant que le CEO d’Orange Afrique Moyen-Orient, Jérôme Hénique, a voulu mettre en valeur à travers le livre African Digital Champions 2023, paru en octobre dernier. Une série de success stories africaines accompagnées par l’entreprise française. “Il s’agit de souligner les parcours impressionnants et les réussites de neuf startups africaines innovantes, dirigées par des femmes et des hommes inspirants afin de susciter des vocations” explique Jérôme Hénique. Il ajoute : “Il faut encourager la jeunesse, à travers ces modèles, et donner de l’espoir à ceux qui sont déjà dans un processus d’entrepreneuriat.”
Les entrepreneurs digitaux mis à l’honneur, dans ce livre, ont en commun d’avoir développé des outils pour améliorer le quotidien des populations. Par exemple, Zineb Drissi Kaitouni, entrepreneure marocaine, PDG et cofondatrice de Dabadoc, en 2014, propose un service en ligne de prise de rendez-vous chez des professionnels de santé, de gestion des cabinets médicaux, ainsi que des solutions exclusives de téléconsultation. Ou encore Mathias Léopoldie, qui a créé avec Charles Talbot, la startup Julaya, en Côte d’Ivoire. Conçue pour les entreprises, et plus particulièrement les PME, Julaya centralise l’ensemble des services financiers, comme le versement des salaires par mobile money, sur une seule plateforme.
Notre principal enseignement après avoir accompagné plus 200 startups, c’est qu’avec le bon environnement, les chances de succès sont multipliées par cinq ou dix
Autre point commun de ces startups : elles ont quasiment toutes été accompagnées par Orange, dans le cadre des ODC, sorte d’incubateurs qui centralisent l’ensemble des services. “La force des ODC réside dans le fait qu’il s’agit de structures physiques dotées d’équipements technologiques dernier cri, et qui accompagnent les jeunes sur toute la chaîne de valeur, de l’innovation à l’entrepreneuriat” détaille le CEO. Un écosystème tech sur-mesure, en somme. “Notre principal enseignement après avoir accompagné plus 200 startups, c’est qu’avec le bon environnement, les chances de succès sont multipliées par cinq ou dix” rappelle Jérôme Hénique. Un accompagnement précieux aussi pour trouver des investissements car 87% des startups africaines n’ont accès à aucun financement, selon un chiffre de l’Agence Française de Développement (AFD), publié en 2019.
Ce livre inscrit ainsi l’action d’Orange dans le temps et lui permet de préparer l’avenir. Selon le réseau international d’entrepreneurs à fort impact (Endeavor, 2022), le poids de l’économie digitale en Afrique devrait être multiplié par six d’ici 2050 pour atteindre 712 milliards de dollars, contre 115 milliards de dollars actuellement. Quant aux créations d’emplois, le Fonds monétaire international (FMI) estime que l’Afrique subsaharienne doit en produire 20 millions au cours des deux prochaines décennies pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail. Fort du succès des ODC -72 000 jeunes dont 55% de femmes ont été formés en 2023-, Orange souhaite poursuivre son élan et développer davantage sa stratégie. “Les ODC ont surtout été créés dans les grandes villes. Mais, on se rend compte que les provinces ont également des besoins. Nous allons donc développer les clubs ODC en régions” annonce Jérôme Hénique. A ce jour, seize ont été déployés en partenariat avec des universités locales. L’objectif est de passer à trente-sept, d’ici la fin de l’année 2024.
