Afrique australe : vers un visa commun pour dynamiser la région
Cinq pays d’Afrique australe - l’Angola, le Botswana, la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe - vont introduire un visa commun inspiré du modèle Schengen européen pour faciliter la circulation des touristes et stimuler le développement économique régional.
Dans une initiative prometteuse pour stimuler le tourisme dans la région, cinq pays d’Afrique australe – l’Angola, le Botswana, la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe – s’apprêtent à franchir une étape majeure en instaurant un visa commun, inspiré du modèle Schengen européen. Cette décision a été annoncée lors du sommet des chefs d’État de la région Kavango-Zambezi (KaZa) à Livingstone en Zambie, le 31 mai dernier, et vise à faciliter la circulation des touristes tout en promouvant le développement économique par le biais du tourisme durable.
L’Angola, le Botswana et la Namibie rejoindront prochainement le programme « KaZa Univisa », un visa unique qui permet déjà aux citoyens de 62 pays de visiter la Zambie et le Zimbabwe, ainsi que de faire une excursion d’une journée au Botswana. Ce visa commun, dont le coût s’élève à 50 dollars américains, offre une validité de 30 jours sur une période de 12 mois, à condition que le titulaire reste dans les pays participants.
Un « visa Schengen » régiona qui doit s’étendre aux 16 pays de la région
Les dirigeants des cinq nations ont exprimé leur ambition d’étendre progressivement l’utilisation de ce « visa Schengen » régional à l’ensemble de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), qui regroupe 16 pays de la région. Cette initiative s’inscrit dans une volonté de faciliter les déplacements touristiques et de stimuler le développement économique régional.
La région KaZa, riche en biodiversité et en attractions naturelles emblématiques comme les chutes Victoria ou le delta de l’Okavango, a identifié le tourisme comme l’un de ses principaux piliers socio-économiques. Cependant, l’obligation pour les touristes d’obtenir des visas spécifiques pour chaque pays constitue un frein majeur au développement du tourisme transfrontalier. En levant ces barrières administratives, le « KaZa Univisa » devrait contribuer à augmenter le nombre d’arrivées de touristes et la durée de leur séjour dans la région, générant ainsi des retombées économiques substantielles pour les pays participants.
L’initiative du « KaZa Univisa » n’est pas seulement bénéfique pour les touristes, mais elle présente également des avantages pour les populations locales. En facilitant les déplacements et en augmentant le nombre de visiteurs, elle créera des opportunités d’emploi et stimulera les économies locales. Les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, des transports et des services liés au tourisme bénéficieront directement de l’augmentation des flux touristiques.
La simplification des régimes de visa peut avoir un impact positif significatif sur l’économie et le tourisme du continent
L’instauration de ce visa commun représente une avancée significative pour le secteur touristique de la région KaZa. Elle pourrait inspirer d’autres regroupements de pays africains à suivre la voie d’une plus grande intégration touristique. Les dirigeants de la région espèrent que cette initiative encouragera davantage de visiteurs à explorer les merveilles naturelles de l’Afrique australe, tout en renforçant les liens économiques et culturels entre les pays membres.
En Afrique, la complexité des procédures de visa freine le développement du tourisme et l’intégration économique. Cette problématique entrave la mobilité des personnes et limite les opportunités économiques. Par exemple, de nombreux pays africains nécessitent des visas pour les citoyens d’autres nations africaines, rendant les voyages intra-continentaux coûteux et compliqués.
Certaines régions ont pris des mesures pour pallier ce problème. L’Afrique de l’Est a introduit un visa unique pour le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda, facilitant les déplacements touristiques. De même, la région Kavango-Zambezi (KaZa) en Afrique australe a mis en place le « KaZa Univisa » pour la Zambie et le Zimbabwe, avec des plans d’extension à l’Angola, au Botswana et à la Namibie.
En outre, certains pays, comme le Rwanda, le Bénin et le Sénégal, ont supprimé les visas pour les citoyens africains, encourageant ainsi le tourisme et les affaires intra-africaines. Ces initiatives démontrent que la simplification des régimes de visa peut avoir un impact positif significatif sur l’économie et le tourisme du continent.
En attendant l’adoption du passeport commun africain. Un projet porté par l’Union africaine destiné à supprimer tous les visas pour les citoyens africains voyageant à l’intérieur du continent. Cette initiative vise à renforcer l’intégration et la coopération panafricaines, facilitant ainsi les déplacements, les échanges commerciaux et les opportunités économiques.