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Afrique du Sud : une meilleure année pour 2017 ?

Les jeunes entrepreneurs sud-africains, tout comme la plupart des entrepreneurs africains, ont passé une année 2016 difficile au regard  des turbulences économiques que traverse le continent. Néanmoins, 2017 semble offrir de meilleures perspectives pour le pays, notamment dans les domaines de l’innovation, de la technologie et du solaire. 

L’économie sud-africaine a connu récemment des difficultés sur fond d’instabilité politique, et ce notamment durant la crise de l’enseignement supérieur. L’année 2016 a vu la monnaie locale atteindre son niveau le plus bas depuis 15 ans contre le dollar américain – et ce choc a été fortement ressenti par les jeunes entrepreneurs. Cependant, quelques indicateurs donnent des espoirs, certes nuancés, pour 2017.

 

Débat sur la croissance

 

Selon le dernier rapport sur les Perspectives de l’Economie Mondiale, le Fonds Monétaire International (FMI) indique que le PIB de l’Afrique du Sud connaitra une légère croissance de 0,8% en 2017, ce qui contraste fort bien avec le taux de croissance de 1 à 2% prévu par le gouvernement.

 

Il souligne également que la spirale des chiffres du chômage et des risques politiques constitue un obstacle à la croissance : « Un ensemble complet de réformes structurelles qui facilite une plus grande concurrence sur les marchés de produits, des politiques du marché du travail et des relations professionnelles plus inclusives, l’amélioration du système éducatif et de la formation ainsi que la réduction des écarts d’infrastructures sont essentielles pour stimuler la croissance, créer plus d’emplois et réduire les inégalités. »

 

Toutefois, les économistes locaux ont prévu une croissance assurée d’au moins 1%. De même, la Banque de Réserves de l’Afrique du Sud table sur 1,1% en 2017, et l’institution n’a pas non plus rehaussé son taux d’intérêt, préférant le maintenir à 10,5%.

 

Les entrepreneurs veulent y croire

 

Christo Botes de Business Partners, également porte-parole de l’Entrepreneur Sanlam 2017, a déclaré qu’en dépit du contexte difficile, la plupart des secteurs offrent d’énormes opportunités aux entrepreneurs.

 

Il postule qu’en 2017 il y aurait un bond de croissance dans les secteurs économiques clés – à savoir la communication, la technologie et l’éducation : « Certains secteurs comme le tourisme sont traditionnellement connus pour leur explosion en Afrique du Sud. Mais cette année, plusieurs opportunités ont été identifiées dans d’autres secteurs inexplorés et qui offrent un fort potentiel.  »

 

Botes souligne aussi que le secteur des télécommunications est beaucoup plus florissant depuis le déploiement de la fibre optique et l’adoption croissante des applications web.

 

« La forte poussée de la vitesse de bande passante justifie l’intégration de la technologie, de la communication et du divertissement dans un tout nouveau secteur. Ce secteur a vraiment décollé et constitue un vecteur de croissance majeur. »

 

Croissance immobilière

 

Devenu investisseur immobilier, le très célèbre vainqueur de la médaille d’or olympique sud-africain Ryk Neethling estime que le marché immobilier va connaître également une forte croissance.

 

Lui, qui a refusé une offre de 3,75 millions de dollars américains pour nager en faveur du Qatar lors des Jeux olympiques, fait partie de l’énorme groupe de sociétés Val de Vie Estate – acteur majeur du marché immobilier sud-africain.

 

« Plus de gens viennent vivre ici en permanence et ce type de flux ne montre aucun signe de recul de sitôt » a-t-il aussi déclaré.

 

La rentabilité de l’enseignement privé

 

La dernière décennie a vu une forte augmentation du nombre d’entreprises impliquées dans l’enseignement privé. Sur les 26 000 écoles en Afrique du Sud, seules 1 600 sont des établissements privés – avec environ 1 000 de plus qui seront bientôt ouverts et un marché qui devrait encore progresser.

 

« La demande pour l’enseignement privé est à la hausse. C’est un domaine qui a montré un grand potentiel de croissance et de rentabilité. Le secteur éducatif est également intéressant en termes de facteurs socioéconomiques. Le manque de compétences de base auquel est actuellement confronté notre pays peut être comblé par les écoles privées qui offrent une éducation de qualité », a ajouté Botes.

 

Une nouvelle génération d’entrepreneurs

 

Une nouvelle génération d’entrepreneurs connus sous le nom de Solar-preneurs s’empare enfin de l’Afrique du Sud – car ils y trouvent des moyens novateurs de s’attaquer à la pénurie d’approvisionnement énergétique durable et abordable, générant ainsi des revenus.

 

Comme le rappelle l’Agence Internationale de l’Energie « 585 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’ont pas accès à l’électricité, avec un taux d’électrification de 14,2% dans les zones rurales » ce qui constitue encore un terrain pour la croissance économique. Ces nouveaux entrepreneurs solaires, qui contribuent encore trop peu au PIB de l’Afrique du Sud, sont largement encouragés par les industries et les autorités pour qui les pénuries d’électricité affectent négativement l’économie.


 

Autheur: Farai Diza // Photo: Christo Botes, Executive Director of Business Partners, Ryk Neethling, © Whacked

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