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Gitex Africa 2024 : L’Afrique se met à l’IA

Du 29 au 31 mai, Marrakech a accueilli la crème de l’innovation made in Africa. La dernière édition de Gitex Africa, qui s'est tenue du 29 au 31 mai, a une nouvelle fois mis en lumière le dynamisme technologique du continent. Avec un focus particulier sur l'intelligence artificielle (IA), l'événement a rassemblé des innovateurs, des entrepreneurs et des leaders technologiques du monde entier pour discuter des opportunités et des défis de l'IA en Afrique.

Par Bylkiss Mentari, à Marrakech

Sans surprise, l’IA était au cœur des échanges lors de la dernière édition de Gitex Africa, qui s’est déroulée à Marrakech du 29 au 31 mai. Sur la scène comme dans les stands l’IA était au RDV, l’IA était sur toutes les lèvres, de toutes les démonstrations, de tous les panels.

“L’Afrique a raté la révolution industrielle, rappelle un consultant. Elle ne peut pas se permettre de rater la 4ème révolution qui a déjà démarré, et qui sera celle de l’intelligence artificielle”. Un avis partagé par l’assistance, bien décidée à répondre à tous les défis de l’Afrique, grâce à l’IA. A travers le continent plus largement.

L’adoption de l’IA en Afrique connaît une croissance rapide et prometteuse, transformant divers secteurs clés du continent. De plus en plus intégrée dans des domaines tels que l’agriculture, la santé, l’éducation et les services financiers, apportant des solutions innovantes aux défis locaux.

Dans la santé, l’éducation, l’agritulture… l’IA sur tous les fronts

Des solutions made in Africa présentées à Gitex. Parmi lesquelles Zipline. Bien que fondée aux États-Unis, Zipline a un impact considérable en Afrique, notamment au Rwanda et au Ghana. La société utilise des drones autonomes pour livrer des fournitures médicales dans des régions éloignées, assurant une distribution rapide de sang et de médicaments essentiels. L’IA est utilisée pour planifier les routes de livraison et optimiser l’efficacité.

Aerobotics, entreprise sud-africaineégalement utilise des drones et des technologies d’IA pour fournir des analyses agricoles détaillées. Leur plateforme aide les agriculteurs à surveiller la santé des cultures, détecter les maladies et optimiser les rendements. Les données collectées par les drones sont analysées par des algorithmes d’IA pour fournir des recommandations précises.

DataProphet, également basée en Afrique du Sud, propose des solutions d’IA pour le secteur manufacturier. Leurs algorithmes prédictifs et prescriptifs aident à améliorer la qualité de la production, réduire les déchets et optimiser les processus de fabrication. DataProphet travaille avec des industries comme l’automobile, les biens de consommation et la métallurgie.

Pour garantir que l’IA profite à tout le monde, nous devons proposer des innovations étonnantes

@Gitex Africa

Il y en avait bien d’autres. Opérant dans l’agriculture, avec des start-ups qui utilisent des drones et des systèmes d’analyse de données basés sur l’IA pour optimiser les rendements et prédire les conditions météorologiques. Dans le secteur de la santé, l’IA aide à combler les lacunes en matière d’accès aux soins. Des applications de diagnostic médical, capables d’analyser des images et des symptômes, facilitent l’identification précoce de maladies dans des régions éloignées où les médecins sont rares. Dans l’éducation également. Des plateformes d’apprentissage en ligne personnalisées, adaptées aux besoins des étudiants, contribuent à réduire les disparités éducatives. Les fintechs enfin exploitent également l’IA pour développer des solutions financières inclusives, telles que le crédit et l’assurance, accessibles à un plus grand nombre de personnes.

Cependant, pour maximiser l’impact de l’IA, l’Afrique doit surmonter des obstacles tels que la pénurie de compétences spécialisées, le manque d’infrastructures adéquates et la nécessité de régulations adaptées. Défis abordés lors du  Sommet numérique GITEX Afrique, point culminant de la deuxième édition de GITEX Afrique Maroc.

Car les experts annoncent un essor de l’IA qui pourrait ajouter 1,2 billion de dollars à l’économie africaine d’ici 2030, augmentant ainsi le PIB du continent de 5,6%,  « pour garantir que l’IA profite à tout le monde, nous devons proposer des innovations étonnantes », soulignera Lavina Ramkissoon, experte en technologies et données du Centre de recherche politique de l’Université des Nations Unies (UNU-CPR) en Afrique du Sud. 3 millions de personnes sur le continent restant non connectées.

L’Intelligence Artificielle étant actuellement l’un des principaux leviers de croissance et de performance tant sur le plan professionnel qu’économique, il est essentiel d’acquérir les dernières compétences en la matière pour rester compétitif et réussir à faire face aux enjeux et aux défis de ce 21ème siècle

@Gitex Africa

Néanmoins, l’engagement croissant des gouvernements, des entreprises et des institutions académiques laisse présager un avenir où l’IA pourrait jouer un rôle central dans le développement durable du continent.

Et les initiatives, des plus ambitieuses, se multiplient. En marge de l’évènement, le groupe Holmarcom a annoncé le lancement de AI Institute, un centre de formation spécialisé dans le domaine de l’Intelligence Artificielle basé à Casablanca, ainsi que son partenariat avec Microsoft pour offrir des programmes certifiants. Cette initiative, qui ouvre la voie à des opportunités d’apprentissage et de développement professionnel dans un domaine en pleine expansion, vise à contribuer au renforcement de l’innovation au sein des entreprises marocaines, indiquent Holmarcom et Microsoft dans un communiqué conjoint. “L’Intelligence Artificielle étant actuellement l’un des principaux leviers de croissance et de performance tant sur le plan professionnel qu’économique, il est essentiel d’acquérir les dernières compétences en la matière pour rester compétitif et réussir à faire face aux enjeux et aux défis de ce 21ème siècle” a déclaré le directeur général du groupe Holmarcom, Karim Chiouar, cité par le communiqué. En attendant, Gitex Africa, qui a réuni plus de 1 400 entreprises technologiques exposantes et startups en plus de 350 investisseurs, venant de 100 pays,  a confirmé le potentiel croissant de l’Afrique en matière de technologie et d’innovation. Ces initiatives montrent que l’Afrique n’est pas seulement un marché pour les technologies importées, mais aussi un terreau fertile pour les innovations locales.

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