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Enquête : Le secteur privé africain reste optimiste quant à la ZLECAf

L’Africa CEO Trade Survey Report 2023 est une initiative du Comité panafricain du commerce et de l’investissement du secteur privé (PAFTRAC), une organisation qui cherche à recueillir les points de vue du secteur privé africain et à les faire peser sur les questions de politique commerciale et d’investissement au niveau panafricain.

Le rapport, qui en est à sa troisième édition, est l’aboutissement d’une enquête à laquelle ont répondu plus de 1 000 cadres supérieurs de toute l’Afrique. Le rapport a permis au secteur privé du continent d’exprimer son point de vue sur le commerce, les perspectives économiques de l’Afrique et l’impact de la ZLECAf. L’enquête a été menée en partenariat avec la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), African Business, Botho Emerging Markets Group, le secrétariat de la ZLECAf, la Société internationale islamique de financement du commerce, le Centre international du commerce et l’AUDA-NEPAD.

“56 % des personnes interrogées s’attendent à ce que la Zone de libre-échange ait un effet « très positif » sur leurs entreprises”

Quelque 56 % des personnes interrogées s’attendent à ce que la Zone de libre-échange ait un effet « très positif » sur leurs entreprises, tandis que 24 % jugent qu’il aura un effet « modérément positif ». Seul 1 % s’attend à un effet « très négatif ». Les personnes interrogées, qui représentaient principalement des petites et moyennes entreprises, se trouvaient dans 48 pays différents, dont 44 en Afrique.

« La majorité des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête PAFTRAC 2023 sont optimistes et jugent que la ZLECAf aura un effet positif sur leurs entreprises. Cet optimisme est étayé par l’engagement de la ZLECAf à faciliter l’accès aux marchés et à favoriser le commerce et la croissance économique. Toutefois, cet optimisme ne peut se concrétiser que si le soutien nécessaire dont les répondants ont besoin pour bénéficier de la ZLECAf leur est apporté par les régulateurs, et avec l’aide des institutions de développement pour promouvoir des politiques favorables », considère le professeur Patrick Utomi, président du PAFTRAC.

Cependant, l’enquête révèle que 72,9 % des personnes interrogées ont un niveau de connaissance faible à modéré de la ZLECAf, avec un faible accès à l’information à ce sujet. Quelque 49 % n’ont pas entendu parler du système panafricain de paiement et de règlement – un système centralisé de paiement et de règlement pour le commerce intra-africain de biens et de services (PAPSS), et un nombre similaire ignore les travaux de la ZLECAf sur la réduction des barrières non tarifaires, deux de ses instruments opérationnels les plus importants. Dans le même ordre d’idées, un grand nombre de personnes se disent préoccupées par la menace d’une concurrence accrue, ce qui témoigne d’un manque de connaissance des mesures mises en place pour protéger les marchés vulnérables dans les premières phases de la mise en œuvre.

“Davantage d’informations sur la ZLECAf et ses instruments opérationnels sont nécessaires pour permettre aux entreprises africaines de toutes tailles de profiter des opportunités offertes”

« Une chose semble claire d’après les résultats de notre enquête : davantage d’informations sur la ZLECAf et ses instruments opérationnels sont nécessaires pour permettre aux entreprises africaines de toutes tailles de profiter des opportunités offertes. De nombreux participants ont déclaré qu’ils connaissaient peu ou pas du tout les principaux aspects de la zone de libre-échange, ce qui signifie qu’ils ne sont pas en mesure d’en tirer pleinement parti. Ils ne peuvent pas utiliser les voies commerciales plus faciles et les barrières commerciales réduites s’ils ne savent pas qu’elles existent. Ici aussi, la technologie numérique offre la solution idéale, mais une combinaison de financement adéquat et de promotion par le Secrétariat de la ZLECAf ou d’autres organismes compétents est nécessaire pour la rendre efficace », écrivent les auteurs.

Davantage d’informations sur les opportunités commerciales et de marché croissantes sont considérées comme la forme de soutien la plus importante dont les entreprises ont besoin pour tirer profit de la ZLECAf. Un meilleur accès au crédit et un paysage commercial amélioré grâce à l’accent mis sur la formation, les investissements et les réglementations sont tous considérés comme bénéfiques, mais aucun n’arrive à la cheville du déficit d’information en termes de bénéfices perçus.

« L’accès à l’information, au crédit et l’amélioration du paysage commercial grâce à la formation, aux investissements et à des réglementations et régulateurs favorables au commerce sont d’une grande importance pour permettre aux PME de tirer parti de la ZLECAf », commente Patrick Utomi.

Les principaux avantages perçus de l’accord de libre-échange sur les perspectives commerciales sont l’augmentation de la taille du marché, le potentiel de nouveaux investissements et un meilleur accès aux matières premières. Cependant, l’érosion des barrières tarifaires et non tarifaires est également considérée comme la plus grande menace que la ZLECAf pourrait poser en raison de la concurrence accrue qu’elle pourrait entraîner, comme l’ont indiqué 27 % des personnes interrogées.

“La route vers la mise en œuvre réussie de la ZLECAf est encore longue, mais grâce à la collaboration des secteurs public et privé, une zone de libre-échange réussie à l’échelle de l’Afrique peut devenir une réalité”

Malgré les vents contraires générés par l’inflation élevée, les niveaux d’endettement et les taux d’intérêt, 80,1 % des participants à l’enquête se déclarent « confiants » dans les perspectives économiques de l’Afrique pour cette année, même si seulement 14,2 % se décrivent comme « très confiants ». Ces chiffres sont à peu près équivalents aux résultats de l’année dernière, ce qui suggère un optimisme général quant aux perspectives économiques du continent.

« La route vers la mise en œuvre réussie de la ZLECAf est encore longue, mais grâce à la collaboration des secteurs public et privé, une zone de libre-échange réussie à l’échelle de l’Afrique peut devenir une réalité », juge Patrick Utomi.

Consulter l’enquête : PAFTRAC Africa CEO Trade Survey

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