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Côte d’Ivoire : Orange pour plus de « game » en Afrique !

Issus de 14 pays africains, les 35 finalistes de l’Orange Esport Expérience se sont livrés une bataille sur les manettes et consoles de jeux pour désigner les meilleurs d’entre eux. Au-delà du jeu distractif, le groupe Orange entend contribuer au développement d’un écosystème économique lié au numérique.

Par Issiaka N’Guessan à Abidjan

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« Que le meilleur gagne ! », avait lancé Nafi Silué Sidibé, la directrice générale adjointe (DGA) d’Orange Côte d’Ivoire, à l’ouverture de ces phases finales en terre ivoirienne. Et c’est ce qui fut fait. Les 28 et 29 janvier 2023, dans la salle des fêtes du Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan parée aux couleurs d’Orange, 35 « gamers » venus de 14 pays africains se sont affrontés dans les catégories Street Fighter V, E-football et FIFA 23. Au final, Ryan venu de Madagascar en E-football, Youssef d’Egypte pour FIFA 23 et l’Ivoirien Lordnok, en Street Fighter V sont sacrés meilleurs Gamers d’Afrique et du Moyen-Orient de l’année.

Croissance des jeux vidéo

Pour Nafi Silué Sidibé, cette initiative est à saluer car le numérique est pourvoyeur d’emplois et booste l’économie. « La popularité des jeux vidéo n’a cessé de croître à mesure qu’internet s’est démocratisé », a indiqué la DGA d’Orange Côte d’Ivoire. Pour qui « le très haut débit d’Orange avec la fibre a favorisé la naissance d’un écosystème du gaming beaucoup plus évolué et dynamique. » « L’industrie des jeux est devenue beaucoup plus importante que celle de la musique et du cinéma réunie, notamment au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Chine et au Japon. De sorte que des fédérations, des ligues et des tournois s’organisent pour donner ses lettres de noblesse à cette discipline » a-t-elle poursuivi. Nafi Silué Sidibé a soutenu que, « le groupe Orange a conscience qu’au-delà de faire vivre à notre jeunesse des expériences de jeux immersifs et palpitants, l’E-sport est une opportunité de développement économique et social au regard des enjeux énormes liés à l’essor de l’industrie des jeux vidéo et des nouveaux métiers qui s’y rattachent. » 

En conséquence, la DGA d’Orange Côte d’Ivoire a salué la participation et la mobilisation de la jeunesse à cette compétition. « Ce qui témoigne, selon elle, non seulement de la passion qui vous anime, mais aussi et surtout, de votre capacité, en tant que génération, à apprivoiser les métiers et les réalités de votre temps, de saisir les opportunités tout en faisant fi des a priori. » Des opportunités pour la jeunesse africaine de se « rencontrer, d’échanger, de confronter [ses] expériences, de jouer ensemble et de [s’] affronter » a-t-elle fait savoir. 

Du côté de Boubacar Niang, l’un des responsables de l’événement, « depuis bientôt 8 ans, Orange a commencé à diversifier ses activités, en passant du Football à d’autres nouveautés comme le E-sport; les jeux vidéo qui sont beaucoup utilisés aujourd’hui. Orange s’est donné comme objectif d’accompagner les pays et les aider à développer cela et à aider les jeunes à jouer avec passion. »

Sur le processus de qualification, M. Niang explique que « chaque pays organise des tournois de qualification chez lui pour désigner le meilleur pour représenter le pays. » « Le gaming avant était considéré comme un divertissement, une perte de temps et les parents ne voulaient pas que leurs enfants le fassent. Les temps ont évolué, les nouveaux métiers sont arrivés et la démocratisation s’est faite. Aujourd’hui quand vous voyez un jeu, c’est qu’il y a des gens derrière qui l’ont conçu, qui l’ont développé, qui l’ont lancé; tu entends les voix des commentateurs, tu vois des couleurs, tu vois la lumière; tout ça ce sont des métiers. Aujourd’hui, le gaming permet à l’Afrique d’ouvrir plus de chance aux jeunes  sur des métiers », a-t-il assuré. 

Cet événement a vu la participation de plusieurs « gamers » de renommée notamment Sparta triple champion de PS. 

 « Je suis double champion d’Afrique maintenant après ce match sur E-football PS 2023 et je suis vraiment très fier de moi car j’ai réalisé un énorme exploit durant ce tournoi », a indiqué Ryan, le champion malgache. Idem pour l’Ivoirien Lordnok, fier de lui après  « le goût amer » du titre de vice-champion de la précédente compétition.

Abidjan, capitale du jeu électronique

Ce n’était pas la première fois que la capitale économique ivoirienne accueillait le Festival de l’électronique et du Jeu vidéo d’Abidjan (FEJA) à Yopougon. Les Aficianodos du jeu de France, de Madagascar, du Togo et du Niger s’étaient déjà retrouvés les 26 et 27 novembre 2022 pour se livrer à leur passion. A l’occasion, Charles Atokoli, responsable de salle de jeu Paradise Game, avait expliqué qu’il s’agit de « partager avec les gamers africains la passion du jeu vidéo en général parce qu’on voit partout dans le monde des compétitions qui sont organisées, donc pourquoi pas l’Afrique ? »

Au-delà de leur aspect ludique, les jeux vidéos rapportent de l’argent, certes pas beaucoup, mais suffisamment pour  faire vivre celui qui s’y adonne et créer des emplois pour les jeunes », souligne Wilfried Diallo. En plus, soutient-il, « le jeu vidéo, ce n’est pas que jouer, c’est développer l’esprit des enfants, car ce sont des problèmes à résoudre. Et un enfant qui apprend à résoudre des problèmes à partir du jeu s’en sortira face à ceux de la vie active. »

Espoir naissant

Modor Intelligence, une plateforme consacrée au jeu électronique et vidéo, indique que les nouveaux supports, smartphones, contribueront à l’essor des jeux vidéo. « Carry1st, une startup de développement de jeux, a annoncé qu’elle avait levé un investissement de 2,5 millions USD dirigé par CRE Venture capital pour soutenir et investir dans l’édition de jeux à travers l’Afrique », fait savoir l’étude de Modor Intelligence. « L’industrie du jeu devrait enregistrer un TCAC de 12 % au cours de la période de prévision (2021-2026).

La pandémie de Covid-19 a eu un effet positif sur le marché africain des jeux. Elle a conduit à des commandes à domicile obligatoires, obligeant les clients à consacrer plus de temps et d’argent à divers jeux et consoles de jeu. Ce qui a entraîné la croissance du segment commercial du marché des jeux », apprend-on de cette étude.

Et de cette analyse du marché, il découle qu’« une étude comparative menée par le Centre national d’information biotechnologique sur les jeux mobiles dans le monde révèle que les jeux sur smartphone représentent 24% en Afrique. »

Et lorsque Nafi Silué Sidibé indique la place prépondérante qu’occupe aujourd’hui cette industrie du jeu électronique, c’est bien à propos car l’industrie du jeu vidéo a généré 200 milliards de dollars en 2022. Même si pour l’heure, seulement 2% des joueurs africains arrivent à accéder aux compétitions internationales, a appris ANA. Sur ce marché en plein boom, « la zone Afrique et Moyen-Orient représente 15% du marché mondial du jeu vidéo avec une valeur d’environ 7,1 milliards de dollars. »

Le champion en titre d’E-football 2022, Eric Kasson, de la team LMJ (Les Maîtres du Jeu) soutient qu’« en Côte d’Ivoire, on ne considère pas le secteur du jeu vidéo comme un jeu d’enfant. Il permet à des gens de vivre de ce jeu, pas forcément en Afrique. » Sidoine Assandé, un autre passionné de jeu vidéo, n’a pas voulu se faire conter ce rendez-vous d’Abidjan. « Depuis tout petit je suis passionné de sport automobile, de rallye. J’ai déjà été champion du programme FR Rallye star qui consistait à commencer sur des simulateurs et à finir sur des stars cross. J’ai déjà une fois gagné ce championnat en Côte d’Ivoire », justifie-t-il sa présence.

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