Le dossier du mois

Zoom sur 10 solutions à impact

Dans l’Agritech, l’Edtech, ou encore la Fintech, l’Afrique assiste à l’éclosion d’une multitude de solutions impactantes. Tour d’horizon.

Investiv, fondée en 2017, est une entreprise pionnière dans l’utilisation des drones pour l’agriculture de précision en Afrique de l’Ouest. “Nous offrons des solutions techniques innovantes, permettant à nos partenaires d’améliorer leur productivité et de mieux gérer leurs ressources” indique le jeune entrepreneur ivoirien Aboubacar Karim. L’idée de départ est  simple : allier agriculture et nouvelles technologies pour accroître les revenus agricoles.

Nos services incluent la cartographie précise des terres, la surveillance des cultures, et des analyses techniques pour optimiser les projets agricoles. Nous aidons les agro-industriels et les coopératives à réduire les pertes et à maximiser leurs rendements, tout en offrant des formations pour renforcer les compétences locales.”

Investiv vise à catalyser le changement agricole en Afrique de l’Ouest en intégrant la technologie et l’expertise pour créer un avenir durable et prospère pour tous.

Consize, Nigéria

Fils d’enseignants, Kennedy Ekezie a toujours eu pour vision de rendre l’éducation accessible à tous. Après avoir contribué à la stratégie de développement de TikTok en Afrique et co-créé Kippa, il a lancé Consize, un système de gestion de l’apprentissage basé sur la messagerie qui rend l’apprentissage accessible en rencontrant les apprenants là où ils se trouvent.
Consize vise à rendre l’apprentissage accessible en utilisant des outils de messagerie tels que WhatsApp, SMS, Slack et Microsoft Teams. Les apprenants reçoivent des cours de formation micro en 10 minutes par jour.
« Je pense que la technologie n’est pas la solution. Cela doit être combiné avec des éléments tels que de bons enseignants, des infrastructures d’apprentissage et des écoles bien équipées. Mais je pense que la technologie est un catalyseur », déclare-t-il. « Cela nous permet de former des gens qui n’auraient pas eu accès à la formation sans la technologie. »

Pour Kennedy Ekezie, l’avenir est clair : « Nous voulons que notre produit fonctionne pour les banques, les entreprises aéronautiques, les entreprises hôtelières qui ont besoin de former leurs employés, des organisations comme la Croix-Rouge, par exemple, qui ont besoin de former leurs travailleurs en ligne. Nous voulons que cela fonctionne pour tout le monde », sans se limiter à l’Afrique. « Nous développons une plateforme pour les entreprises du monde entier », souligne Kennedy.

Sayna, Madagascar

Sayna, qui  signifie « intelligence » en malagasy, fondée par Matina Razafimahefa, est une plateforme de formation ludique en ligne offrant des apprentissages de trois à six mois sous forme de jeux vidéo. « Il s’agit, dans un premier temps, d’apprendre la culture digitale. Je vous assure, cela s’apprend et ce dès le plus jeune âge, » assure Matina. « En cherchant sur YouTube, j’ai découvert de nouvelles façons d’utiliser le web. »

Étape par étape, Sayna a levé 600 000 euros de fonds auprès de Launch Africa Venture, Orange Ventures et du club d’investisseurs malgaches (MAIC).

Son école en ligne est accessible à toutes et à tous, sans prérequis, ni diplôme ou dossier de candidature. Sayna a formé plus de 5 000 personnes, offrant des micro-tâches rémunérées pour motiver les apprenants.

Innov Invest, Côte d’Ivoire

Innov Invest, jeune entreprise ivoirienne fondée par Soro Karim, est à l’origine de la conception du premier ordinateur 100% made in Côte d’Ivoire… ou presque. Surtout, il s’agit d’ordinateurs adaptés à l’Afrique, sur le plan à la fois économique et écologique.  « Nos ordinateurs ont des spécificités atypiques, explique-t-il. Nos ordinateurs « Made in Côte d’Ivoire » sont innovants et écoresponsables, adaptés aux réalités africaines »

Ils intègrent des claviers bilingues, des motifs africains et une autonomie jusqu’à 14 heures. Le prototype à énergie solaire bientôt lancé offre une solution adaptée aux besoins climatiques africains.

Le produit, conçu à 90% localement, est 60% moins cher et trouve un marché non seulement local mais également à l’international, notamment à Londres et au Ghana, malgré une demande excédant l’offre. “Pour augmenter la production, un financement est nécessaire pour passer d’une capacité actuelle de 50 à 200-300 ordinateurs par mois. »

Icosium, Algérie

« Je vous présente Icosium, un robot qui peut éteindre des incendies. Si on a un débit de 120 m³ à une pression de 12 bar, on peut éteindre des incendies à une distance de 80 mètres. » Icosium, développé et fabriqué en Algérie par BekaFire, vise à révolutionner la lutte contre les incendies en Afrique.

Alors que le changement climatique à l’origine de chaleurs extrêmes a causé des incendies ravageurs tout autour de la Méditerranée l’été dernier, cette invention se veut salvatrice.

« Notre invention va sauver le monde en protégeant la vie humaine. On doit faire quelque chose pour le réchauffement climatique, et notre robot peut remplacer les sapeurs-pompiers pour protéger l’humain en premier lieu », explique son promoteur Khaled Basta.

Ce dernier, pur produit algérien, passionné d’électronique, a créé en 2008, sa start-up, « BK Fire », spécialisée dans la fabrication du matériel de protection et anti-incendie. Parmi lesquels Icosium.

Autochek, Nigéria

Autochek, plateforme de technologie automobile fondée en 2020 au Nigéria, facilite le financement en ligne des voitures sur le continent. Mayokun Fdeyibi, directrice générale, défend une vision panafricaine : née au Nigéria, avant de s’étendre à neuf autres pays, la startup a acquis peu après son lancement, la marque Cheki au Nigéria et au Kenya, puis en Ouganda mais aussi en Côte d’Ivoire, au Sénégal et en Afrique du Sud. Depuis, l’entreprise s’est développée grâce à d’autres acquisitions comme Kifal Auto au Maroc et AutoTager en Égypte. Elle intègre ainsi le deuxième plus grand marché d’Afrique.

« Nous nous sommes vraiment développés et étendus sur tout le continent par le biais d’acquisitions. » La startup, active dans dix pays, propose des offres de financement instantané et des services d’entretien. « Les marchés sont très similaires… nous avons veillé à ce que notre produit soit très localisé par marché. »

Lamine Barro, Etudesk, Côte d’Ivoire

Etudesk est une plateforme d’e-learning pionnière depuis 2016. « Nous aidons les entreprises à adapter leurs formations au digital », explique Lamine Barro.

Avec un CA de plus de 400 000 $ et plus de 107 000 apprenants dans 50 pays, Etudesk offre des parcours de formation adaptés, favorisant la création d’emplois.

« Le digital bouleverse le marché du travail », souligne Barro. En réponse, Etudesk propose des contenus spécialisés, indisponibles sur des plateformes grand public. La plateforme évolue également avec des fonctionnalités innovantes telles que l’accès mobile et l’intégration du mobile money.

« Nous répondons à l’inadéquation entre formation et besoins économiques », déclare Barro. En partenariat avec le gouvernement et des organisations, Etudesk contribue à introduire le digital dans l’éducation, anticipant ainsi les besoins futurs du marché.

Databeez, Sénégal

Créé en 2021, Databeez est une start-up sénégalaise basée à Dakar, 1ére Edtech Panafricaine exclusivement dédiée aux métiers Data & Intelligence, Databeez s’affirme comme un acteur majeur de la data en EdTech. Avec un focus sur les formations en Data Science, Data Engineer et Data Analyst, la start-up propose des plateformes LMS et Big Data, ainsi qu’un service de placement pour les étudiants formés.

« Notre programme est déployé en France, avec des partenariats en discussion au Sénégal, démontrant notre ambition panafricaine », expliquent les co-fondateurs, soulignant la nécessité d’une souveraineté technologique pour DataBase.

Avec 300 personnes formées en 2023, Databeez vise 1000 apprenants en 2024 et envisage un déploiement à grande échelle en 2025.

Mon artisan, Côte d’Ivoire

« Nous voulons construire la plus grande bande de compétences pour les métiers informels en Afrique », déclare Kevin Sese, CEO de Monartisan. Depuis 2019, Monartisan s’est fixé pour mission de transformer les métiers informels en un secteur professionnel et transparent grâce à la technologie.

Aujourd’hui, Monartisan touche plus de 2000 artisans actifs dans trois pays et a servi plus de 50 000 utilisateurs. “On a fait une étude et on a vu que notre réseau d’artisans a vu ses revenus croître au moins 32%. Donc, on apporte des revenus à ces artisans-là qui peinent à émerger, à joindre leurs vies.” Tout en attirant les jeunes vers ces métiers dévalorisés.

HerVest, Nigéria

HerVest, est une fintech dédiée aux femmes qui propose des opportunités d’épargne ciblée et d’investissement à impact. « Nous fournissons également des crédits/prêts aux femmes à faible revenu telles que les agricultrices et les commerçantes” explique Solape Akinpelu, fondatrice d’HerVest. 

Cette nigériane spécialisée en marketing et finance, était née pour l’entrepreneuriat. « J’achetais des bonbons et des biscuits avec mon argent de poche pour les revendre à l’école. »

Après une décennie d’expérience en communication marketing, en particulier auprès des marques financières, elle lance HerVest en 2020. “ Je voulais utiliser la technologie pour résoudre les problèmes d’inclusion financière et réduire la fracture numérique entre les sexes. Aujourd’hui, nous touchons des milliers de femmes en Afrique, en promouvant l’inclusion financière et l’autonomisation économique”.

A lire dans notre ANAMag special Tech : https://online.fliphtml5.com/pgjkg/cdpx/

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