Zimbabwe : grogne contre la hausse du prix du pétrole
Depuis une semaine, la révolte monte au Zimbabwe, où les manifestations se multiplient contre la hausse des prix du pétrole. De son côté, le régime du président d’Emmerson Mnangagwa n’y est pas allé de main morte, menant une violente répression dans les townships du pays, faisant cinq morts selon les autorités et bien plus d’après les ONG. D’après le Forum des ONG des droits de l’homme au Zimbabwe, une coalition d’organisations qui a recensé plus de 240 cas d’agressions et tortures, au moins 12 personnes ont été tuées et 78 blessées par balle la semaine dernière, sans compter que des figures de l’opposition ont été interpellées et internet coupé. Le chef d’État qui comptait participer au Forum de Davos le 2& janvier pour rechercher des fonds pour son pays n’a pas eu d’autre choix que d’interrompre sa tournée à l’étranger pour rentrer à la Harare. Alors que le dirigeant a assuré qu’il voulait un Zimbabwe « calme, stable et qui fonctionne », le porte-parole de la présidence, Georges Charamba a, pour sa part, durcit le ton, affirmant dans The Sunday News que « la répression des manifestants n’était qu’un avant-goût de ce qui va arriver », ajoutant que l’État va « s’occuper de l’opposition et des syndicats qui ont déclenché les violences ».
Face à la situation, l’ONU ne cache pas son inquiétude de voir le Zimbabwe renouer avec les pratiques des 37 ans de présidence de Robert Mugabe, chassé du pouvoir en novembre 2017 par les militaires.