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Wizodia : l’immobilier made in Africa

L’Afrique vit un « retour des cerveaux». Bien que très difficilement mesurable, le phénomène des ‘repats’ s’observe partout sur le continent. Souvent, cela s’accompagne par l’acquisition d’un bien immobilier.

Rudy Casbi

La croissance économique que connaît le continent africain ne laisse pas les diasporas de marbre. Par ailleurs, elles y contribuent grandement. Selon le ministère sénégalais de l’Intérieur, les diasporas galsen (Sénégal en wolof) pèseraient près d’1,38 milliard d’euros par an dans le budget de l’Etat. Mais aujourd’hui, elles veulent s’investir autrement. Leur volonté est de retourner en Téranga. Un phénomène constaté aux quatre coins de la planète où les Sénégalais sont implantés. « Aux Etats-Unis, nous avons 8 000 membres au sein de l’Association des Sénégalais d’Amérique », indique Papa Ibrahima Sow. Puis il poursuit : « Ces dernières années, nous nous sommes battus pour faciliter l’implantation de la Banque de l’Habitat du Sénégal. Et aujourd’hui, cinq de ses agences nord-américaines sont implantées à New-York », explique-t-il.  Ainsi, un partenariat a été signé entre l’Association des sénégalais d’Amérique et la Banque de l’Habitat du Sénégal pour,faciliter leur retour au pays si besoin. « Grâce à ce partenariat, nous offrons la possibilité pour notre communauté d’acquérir des terrains pour la construction de biens immobiliers à prix réduit », explique Papa Ibrahima Sow.

L’immobilier : priorité numéro 1 

Si les diasporas sont nombreuses à franchir le pas du retour, la problématique liée au foncier peut encore refroidir certaines volontés. « Comme indiqué sur notre site internet, on invite les gens à chasser leurs préjugés sur l’immobilier en Afrique. Sur le terrain, on observe une relative stabilité au niveau des réglementations », explique Yao Attignon, co-fondateur de la plate-forme Wizodia. Créée en 2017, cette startup implantée à Paris cible principalement les diasporas. «Actuellement, la Côte d’Ivoire séduit. Nous observons plusieurs demandes notamment dans la région de Bingerville. Une nouvelle commune y est en cours de construction», précise Yao Attignon. Cette ville nouvelle située au sud-est d’Abidjan est en plein essor. «Plusieurs ponts et routes permettent désormais l’accès au centre-ville d’Abidjan depuis Bingerville», nous détaille Yao Attignon. Au-delà de l’attache affective que les diasporas ressentent pour leur pays d’origine, les prix du mètre carré sont aussi très attractifs : selon Wizodia, l’acquisition d’un terrain de 600 mètres carrés sur le littoral coûterait actuellement entre 30 et 35 000 euros soit 45 euros le mètre carré.


 

Rudy Casbi
Crédit photo : Yao Attignon, co-fondateur de Wizodia

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