Après une semaine de troubles, les Tunisiens ont marqué dimanche le 7ème anniversaire de la révolution du Jasmin. Alors que certains exprimaient leur fierté, d’autres n’ont pas hésité à exprimer leur colère face aux maux persistants (pauvreté, chômage et corruption).
Rudy Casbi
Une semaine après le début des manifestations contre l’austérité, le gouvernement tunisien continue de faire face à la fronde sociale grimpante dans le pays. Même si Tunis a joué la carte de l’apaisement en annonçant un soutien financier accru à l’encontre des familles les plus modestes, la contestation est toujours vive suite à l’annonce de la mise en application de mesures d’austérité. Face à la crainte d’un abaissement du niveau de vie pour la population dans un contexte de chômage des jeunes, Béji Caid Essebsi a affiché sa détermination. «Cette année, nous allons commencer à nous occuper des jeunes», a-t-il lancé aux journalistes alors qu’il inaugurait un complexe culturel dans la banlieue de Tunis. Il y a sept ans, c’était déjà une mobilisation massive de la jeunesse qui avait été le point de départ de la chute du régime de Ben Ali.
Mauvaise période économique…
Malgré une perspective de croissance économique évaluée à 2,3% cette année par la Banque mondiale, la Tunisie est entré en récession économique car l’inflation de 5% est supérieure à sa croissance.. Conséquence : la Tunisie a dû solliciter un prêt auprès du FMI de 2,4 milliards d’euros sur quatre ans. En échange, le gouvernement tunisien s’est engagé à réduire son déficit public. Celui-ci étant mesuré à 71,9% de son PIB selon un récent rapport de la Banque mondiale. La panne touristique qu’a connue le pays suite aux attentats de 2015 et la crise des prix du gaz ont limité les rentrées financières dans le pays.
…Mais après la pluie, le beau temps ?
Mais les réformes structurelles entreprises par Tunis devraient porter leur fruit d’ici l’an prochain. Sans compter sur un boom de l’activité touristique, la Tunisie ne manque pas d’atouts. Notamment grâce à son secteur privé. Selon un classement du Global Entrepreneurship Index 2018, la Tunisie est en 6ème position des pays les plus attractifs pour la création d’une entreprise dans la zone MENA (Afrique du Nord-Moyen Orient. La Tunisie se positionne devant le Maroc, l’Algérie et l’Egypte. Ce classement tient compte de la perception de l’entrepreneuriat par la société, du niveau de risque, du niveau d’éducation et des compétences en matière de création d’entreprises. Ajoutées à une hausse du cours du gaz, ces données devraient permettre à la Tunisie de sortir progressivement d’une récession.