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Tunisie : Harvard ouvre son Centre régional d’études

Epaulée par le soutien actif de Hazem Ben-Gacem, ancien élève de Harvard, la célèbre université ouvre aujourd’hui un Centre régional d’études à Tunis. Intégré au Centre d’études sur le Moyen-Orient de Harvard (CMES), il s’inscrit dans une longue tradition de recherche au Maghreb – sur un marché aujourd’hui devenu concurrentiel.

Le Centre d’études sur le Moyen-Orient de l’Université de Harvard a choisi de baser son premier Centre régional en Tunisie. Aidé par la générosité d’un ancien élève, le centre poursuit des travaux de recherches entamés il y a des décennies. Il prolonge aussi sa mission de formation universitaire en ouvrant des programmes in situ.

 

Mieux comprendre le monde

 

Fondé dès 1954, le CMES de Harvard a formé des centaines d’experts d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient dont les compétences sont aujourd’hui internationalement reconnues. Grâce à un enseignement interdisciplinaire pensé à présent localement, le nouveau Centre régional entend servir d’incubateur pour l’analyse des mouvements socioculturels, juridiques et politiques de la région.

 

Si pour Drew Faust, la présidente de l’Université de Harvard, le nouveau pôle universitaire doit « rayonner au Maghreb, en Méditerranée et au Moyen-Orient », il s’agit surtout de mieux comprendre le monde. « C’est en élargissant  les contextes dans lesquels l’enseignement et l’apprentissage se font que se joue un élément crucial dans notre engagement. » Dans cette nécessaire mondialisation des universités, la présidente ambitionne donc que « le Centre en Tunisie amène le monde à Harvard et amène Harvard au monde. »

 

Le soutien d’un ancien élève

Afin d’accéder aux nombreuses archives du nouveau Centre régional, les étudiants pourront aussi compter sur le soutien de Hazem Ben-Gacem. Cet ancien élève de l’Université de Harvard, promotion 1992, est le principal relais sur place de William Granara, Directeur du CMES et Professeur d’arabe. Comme il l’explique lui-même «  le Moyen-Orient est une partie du monde qu’on ne comprend complètement qu’en étant physiquement sur place au milieu des gens de la région, et c’est  grâce à Hazem que les étudiants et les boursiers auront de meilleurs moyens pour poursuivre en profondeur leurs recherches. »

Mais pour l’ancien élève, l’échange n’a de sens que s’il ouvre aussi le monde à la Tunisie. En cela « la présence d’Harvard » est pour lui un signe « réjouissant » car « mon désir a toujours été d’établir un avant-poste dans lequel des étudiants viendraient découvrir Tunis – son histoire, son langage, sa culture, son art et son peuple. »

 

Un secteur concurrentiel

 

La mondialisation que connaissent les grandes écoles et universités, outre une réelle ambition pédagogique, s’explique aussi par des raisons économiques. Ainsi, la très forte croissance du continent africain a dopé ces dix dernières années l’offre éducative, qu’elle soit publique ou privée. Par exemple, le dernier classement 2016 des grandes écoles du continent comptait, dans son top 10, des émanations locales des groupes HEC, Paris-Dauphine ou encore Kedge (anciennement Sup de Co).

 

Alors qu’au Maghreb le coût annuel des études supérieures oscille entre 1500 et 6500€, l’arrivée de Harvard constitue donc une réelle réponse à l’appétit grandissant pour les très hautes études. Et comme le souligne la direction du CMES « les programmes disponibles à Tunis incluent entre autres des bourses d’études pour les diplômés, le financement de congés sabbatiques pour les professeurs et un programme d’été d’enseignement de la langue arabe pour mieux s’immerger dans la région. »


 

Auteur : ANA // Photo : Hazem Ben Gacem © CMES

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