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Togo : 350 millions de dollars pour l’émergence

Alors que la crise des matières premières a affaibli nombre de pays de la région, le Togo garde un taux de croissance enviable. Les accords de financement conclus fin janvier 2017 avec les institutions de Bretton Woods – notamment pour un financement de 350 millions de dollars par la Banque Mondiale – viennent en appui aux différentes mesures prises par le Togo qui aspire à devenir un pays émergent à l’horizon 2030.

Après l’annonce d’un accord de financement record de 238 millions de dollars de la part du Fonds monétaire international fin janvier, c’est au tour du Groupe de la Banque mondiale de soutenir le Togo dans sa politique de développement avec une enveloppe de 350 millions de dollars pour la période 2017-2020.

« Nous nous réjouissons de cette rencontre qui constitue une étape importante pour le renforcement de notre partenariat avec le Togo. Elle nous a permis d’échanger avec la partie togolaise et de convenir des grands axes autour desquels nous allons articuler nos interventions sur le moyen terme », a indiqué Pierre Laporte, chef de la mission du Groupe de la Banque mondiale. Ces différents accords  viennent conforter les autorités togolaises sur la pertinence des politiques mises en place depuis quelques années dans le but de stimuler l’émergence du pays à l’horizon 2030.

De bons résultats qui confortent le Togo

Le secteur secondaire est le principal moteur de la croissance (2%) grâce aux bons résultats des industries extractives et manufacturières. Il est suivi par le secteur des services (2%), qui a bénéficié de la hausse des échanges au port et à l’aéroport de Lomé. L’agriculture a enregistré une croissance significative mais fluctuante avec des taux en glissement annuel variant de 0% en 2013 à 4% en 2014 et 2% en 2015. Si le secteur du bâtiment et des travaux publics ne représente que 7% du PIB, c’est celui qui a connu la plus forte croissance en 2015 (5,5%).

Du côté du commerce extérieur, le volume des exportations a augmenté plus rapidement que celui des importations contribuant ainsi à la réduction du déficit de la balance courante de 10,1% en 2015 à -9,8% en 2016. Malgré les résultats obtenus, Nicolas Berlanga Martinez, représentant de l’Union européenne à Lomé, pense que l’atteinte de l’émergence à l’horizon 2030 passera nécessairement par une cohérence des politiques publiques et privées. « L’émergence est possible à condition que le développement soit inclusif et que les défis actuels soient relevés dès à présent. L’émergence donne un objectif à moyen terme auquel toutes les forces de la nation et les partenaires doivent s’accrocher pour assurer la cohérence des politiques publiques et privées », a-t-il précisé.

La confiance des investisseurs retrouvée

Depuis quelques années, on assiste à l’afflux des investisseurs internationaux au Togo. Pour M. Anumu Ketoglo, directeur du département des prévisions au ministère des finances et de l’économie, de tels résultats n’ont rien de bien surprenant puisque, le Togo a fortement œuvré depuis 2007 à relancer son économie et à bâtir le socle d’une croissance vigoureuse qui compte aujourd’hui parmi les plus importantes de la région. Cette relance a permis de retrouver la confiance des investisseurs internationaux. « Aujourd’hui dans une nouvelle phase de l’accélération de son développement, le Togo poursuit et élargie les efforts déjà engagés afin d’offrir un terrain encore plus attractif pour des investissements internationaux et de renforcer la dynamique d’investissements. Mais le pays doit faire encore plus d’efforts pour atteindre l’émergence en 2030», a-t-il expliqué.

Une action plus volontariste

Dans son discours à la Nation en janvier 2017, Faure Gnassingbé, a réitéré son engagement à continuer avec les grands chantiers en cours au Togo. «L’année 2017 sera celle d’une action publique davantage volontariste et décisive en matière économique, sociale et politique. Mon engagement, que  partage l’ensemble du gouvernement, est de conduire à leurs aboutissements les grands chantiers qui nous tiennent à cœur pour notre émergence», a-t-il indiqué.

A en croire les organisations de la société civile beaucoup reste à faire pour atteindre l’émergence à l’horizon 2030. «La vision des autorités pour un Togo émergent d’ici 2030 leur impose de prendre des mesures urgentes et réalistes de mobilisation de ressources en vue de la réalisation des projets et programmes. Toutefois, on doit tout faire pour maitriser la dette», a souligné KEPOMEY Koffi Déla, directeur exécutif de la coordination nationale de la société civile du Togo. Déjà, certains experts pensent que le secteur privé doit s’impliquer davantage en investissant dans les secteurs porteurs de croissance.


 

Auteur : Mawu Kouevi Folligan // Photo : Activités sur le port de Lomé © Mawu Kouevi Folligan

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