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Afrique du Sud : l’inflation montre des signes d’assouplissement

Alors que l’Afrique connaît des turbulences économiques, alors que Donald Trump a prêté serment comme président des États-Unis d’Amérique, et alors que son protectionnisme peut inquiéter sur le volet inflationniste – le tout dernier sondage sur l’indice des prix à la consommation (IPC) indique un assouplissement de l’inflation en Afrique du Sud et donne quelques espoirs à la consommation.

L’effet « Trump »  sur l’inflation

Selon les économistes, les objectifs controversés de la politique étrangère fixés par Trump pourraient avoir un effet désastreux sur la croissance de l’économie africaine et ce notamment en termes d’inflation. En effet, le protectionnisme de Trump pourrait-il remettre en cause la Loi sur la Croissance et les Opportunités en Afrique (AGOA) – qui vise à faciliter l’accès des pays africains au marché américain en supprimant les droits à l’importation sur certains produits ? Le scénario n’est pas impossible, selon  Paul Krugman, économiste sud-africain.

« L’administration du président Trump ne va probablement pas maintenir cette exonération d’impôt sur le marché américain. Cela pourrait ralentir la croissance des économies africaines. Il y aura probablement moins d’investissements, moins de dépenses, une augmentation des statistiques de la pauvreté et de l’inflation. Finalement, nous sommes peut-être au bord d’une récession mondiale qui ne finira jamais. »

L’indice des prix à la consommation (IPC)

Le dernier sondage de l’IPC, qui mesure et projette la croissance économique de l’Afrique du Sud, indique pourtant quelques lumières malgré les prévisions de Krugman. Selon ce sondage, l’inflation a, de manière surprenante, chuté de 6,8% en décembre 2016 à 6,6% en janvier 2017.

Tout au long de cette période l’année passée, l’inflation avait augmenté de 0,6% en raison des coûts élevés des transports, des produits alimentaires et des biens et services divers. L’inflation des aliments avait même augmenté de 11,6% en janvier dernier, beaucoup plus particulièrement à cause de la hausse des prix de la viande. Mais aujourd’hui, la tendance repart à la baisse, comme l’explique Mamello Matikinca, éminent spécialiste en économie dans l’une des plus grandes banques d’Afrique du Sud – la FNB.

« Nous espérons que l’inflation va continuer de chuter et de rester dans les normes de la SARB – la Banque centrale de l’Afrique du Sud – au quatrième trimestre. Nous estimons que l’inflation va baisser jusqu’à 5,9% en moyenne cette année, mais la vigueur croissante du rand (au moment de la rédaction du rapport, 1 dollar = 13 rands) devrait également être un bon signe pour les perspectives inflationnistes, » a-t-il déclaré.

L’impact de la taxe sur le sucre

L’Afrique du Sud est aussi en train de créer une taxe sur le sucre qui aura, selon les analystes, un impact négatif sur l’économie, entraînant ainsi plusieurs pertes d’emplois. Le très occupé ministre des Finances Pravin Gordhan a annoncé la mise en œuvre des prélèvement à compter du 1er avril 2017 – expliquant que le gouvernement a proposé que ces boissons soient imposées au taux de 2,29 cents le gramme de sucre.

« Nous espérons que l’éventuelle taxe sur le sucre, au cas où elle deviendrait effective, aura un impact moins important sur l’inflation globale, même si les prix de la viande plus élevés que prévus, représentent déjà un grand risque pour nos prévisions d’inflation. »

C’est dans cette incertitude que la SARB maintient pour l’heure ses taux directeurs, car comme le souligne Matikinca : « la baisse très attendue de l’inflation n’est pas assez importante pour inciter la SARB à commencer à assouplir sa politique. Alors que nous croyons que la SARB a atteint le sommet de son cycle, elle attendra probablement que le taux d’inflation chute raisonnablement jusqu’à 5% avant de commencer à assouplir la politique monétaire. »

 


 

Auteur: Farai Diza // Photo: Mamello Matikinca © FTW Online

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