Rwanda : en route vers la quatrième révolution industrielle

Par Aimable Twahirwa

Dans le cadre de ses efforts pour promouvoir les technologies émergentes, notamment l’intelligence artificielle, l’apprentissage automatique, la blockchain et l’Internet des objets (IoT), le Rwanda mise sur ces innovations pour stimuler son développement socio-économique, 30 ans après le génocide de 1994.

Faisant partie d’un réseau mondial de 19 centres, le Centre pour la Quatrième Révolution Industrielle au Rwanda façonne la trajectoire de cette révolution en intégrant des connaissances locales pouvant favoriser un changement mondial.

Depuis sa création, le centre rassemble divers acteurs, notamment le gouvernement, le secteur privé, la société civile et le milieu universitaire, pour concevoir, tester et affiner conjointement des cadres stratégiques et des protocoles de gouvernance visant à maximiser les avantages de ces nouvelles technologies.

Paula Ingabire, ministre rwandaise des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et de l’Innovation, souligne que l’approche du Rwanda en matière de quatrième révolution industrielle repose sur une collaboration multipartite, permettant ainsi de recueillir les contributions de diverses parties prenantes et d’optimiser l’efficacité de son travail.

« Cela permet au centre de recueillir les contributions d’une variété de parties prenantes (privées, publiques, société civile, etc.), contribuant ainsi à maximiser l’efficacité de son travail », explique-t-elle.

Le centre se concentre notamment sur l’exploitation de l’intelligence artificielle et des données pour répondre aux priorités stratégiques du pays en matière de technologie, tout en veillant à une utilisation responsable de ces technologies.

Jusqu’à présent, le centre collabore avec l’une des startups hébergées dans le HealthTech Hub, Insightiv, pour valider sa solution de radiologie basée sur l’Intelligence Artificielle en étroite collaboration avec le Centre Biomédical du Rwanda dans la conception d’un cadre de partage de données à des fins de validation.

L’IA pour répondre aux problèmes qui touchent les communautés mal desservies

Selon le responsable du Centre, le soutien consistera principalement à fournir des conseils en matière de politiques et à piloter des cadres de gouvernance des données afin de débloquer un accès sécurisé et fiable aux données.

Le Rwanda a connu une croissance remarquable avec notamment l’adoption des technologies innovantes, ce qui a rendu ce nouveau centre compétitif pour les investisseurs.

Les efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires pour soutenir l’innovation ont entraîné une forte augmentation des produits innovants destinés à résoudre divers défis pour le pays et le continent, indique-t-on.

Grâce à des investissements ciblés et à l’élaboration des politiques, le gouvernement rwandais mise sur l’exploitation de l’Intelligence Artificielle pour trouver des solutions aux problèmes qui touchent les communautés mal desservies essentiellement.

Alain Ndayishimiye, chef de projet au Centre de la quatrième révolution industrielle du Rwanda, explique que le Rwanda cherche à promouvoir ces technologies pour en tirer le meilleur parti.

Par exemple, le Rwanda utilise depuis 2016 des drones pour distribuer des poches de sang rapidement dans des centres de santé isolés à l’intérieur du pays. Ces drones équipés d’Intelligence Artificielle peuvent fonctionner de manière autonome, en balayant de vastes zones et en utilisant des algorithmes de détection d’objets pour localiser les établissements sanitaires à travers le pays.

Citant l’exemple du projet des drones, Ndayishimiye affirme que l’objectif visé  est d’élaborer et de mettre en œuvre des protocoles de gouvernance et de politique technologiques qui amélioreront les avantages de l’adoption des technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle.

Jusqu’à ce jour, la Politique nationale d’intelligence artificielle au Rwanda sert de feuille de route pour permettre au Rwanda d’exploiter les avantages de l’IA et d’atténuer ses risques.