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Parcours Sangaré Siriki, l’humanitaire du logement

Diplômé en génie électrique, il a abandonné son cursus de formation pour se lancer dans la construction immobilière alors que la Côte d’Ivoire mène un programme pour assurer à chaque Ivoirien un toit décent.

Par Issiaka N’GUESSAN à Abidjan

Dans ses bureaux logés dans le quartier de Cocody Danga, Sangaré Siriki, le nouvel « avocat du logement chez soi » est  en pleine réfléxiion sur les moyens d’ atteindre l’ objectif qu’il s’est fixé. Assis en face de lui, un partenaire canadien. Mobilisé dès le lancement du programme gouvernemental de logements sociaux Sangaré travaille avec ses opérateurs  internationaux en vue d’apporter la meilleure expertise à son pays et loger ses concitoyens dans les meilleures conditions.

Une formation de qualité

Ingénieur en génie électrique formé à l’ex-INSET (institut national supérieur de l’enseignement technique) de formation, Sangaré sort diplômé de la prestigieuse école de Yamoussoukro pensée par Félix Houphouët-Boigny, à 21 ans. « J’étais le plus jeune à l’époque » indique -t-il non sans satisfaction. Il emprunte alors le boulevard qui va le conduire vers l’Inset où il étudiera le génie électrique, l’électrotechnique. Il part en perfectionnement en France et achève sa formation en génie électrique. A son retour, il reste dans le secteur de l’électricité et vend donc du matériel électrique. « Je me suis dit qu’il fallait apporter quelque chose à l’humanité ».

La perche lui sera tendue par son oncle, grand patron dans le négoce du café-cacao qui l’invite à concevoir un four de séchage de cacao, automate programmable. Le test est concluant. Il est alors engagé comme directeur technique puis directeur d’exploitation de Sogimex qui opérait à côté des majors de la filière, produisant 100.000 tonnes de cacao l’an.

Incursion dans la filière cacao

Pour mieux mener la mission qui lui est confiée, Sangaré Siriki va encore se former. Mathématiques financières, système international de trading du cacao, passage à la Bourse de Londres puis de New York, en Allemagne pour apprendre le négoce du coton, Sirki veut tout savoir. Il finit par monter un cabinet de conseil pour enseigner la comptabilité simplifiée aux Groupements à vocation coopérative puis les réunir en coopérative. C’est dans cette filière, au contact des producteurs qui sollicitaient les prêts pendant la période soudure (entre les deux campagnes), qu’il songe au crédit immobilier. « L’idée du logement social avait germé ».

Les 3F pour « foncier, fiscalité et financement »

Quand Alassane Ouattara confectionne ses « solutions », il y prévoit l’accès au logement social, reprise de la vision de Félix Houphouët-Boigny avant la conjoncture économique en 1980. « Avec un déficit de 50 à 60.000 logements par an dans le pays, il fallait imaginer ce processus » explique le patron de Opes holding S.A. « Mieux vaut un petit chez soi qu’un grand chez les autres », tel est la maxime d’action de Sangaré Siriki. L’engouement général pour ce programme est là mais, « l’accompagnement nécessaire au secteur privé n’a pas suivi » dénonce le premier président de la Chambre nationale des promoteurs et constructeurs agréés de Côte d’Ivoire. Les 3F pour « foncier, fiscalité et financement » ne sont pas réunis. « Le foncier est notre matière première. Sans garantie, aucun investisseur ne viendra construire, d’où les réformes exigées » explique-t-il. Le message est perçu 5/5 par les pouvoirs publics et un cadre de concertation est créé avec définition des montants des purges de droits coutumiers tant à Abidjan qu’à l’intérieur du pays, entre 2000 FCFA le mètre carré et 600 FCFA le mètre carré. « Les réformes ont permis d’avoir des délais rapides dans l’obtention des ACD ».

Le regarde rivé sur la diaspora

« Le programme de logements sociaux a été un soulagement pour nos frères. 500 à 600 logements par programme avec pour objectif d’atteindre 3000 par programme » fait-il savoir. Pour les Ivoiriens de la diaspora, « à partir de juin, le programme diaspora sera lancé » annonce le président de la Chambre. Il dénonce les lenteurs, compréhensibles, des banques « qui n’ont pas accompagné le programme ». « Notre bataille, après que le problème du foncier soit réglé à 70%, le financement, tant pour le promoteur que pour l’acquéreur » soutient le jeune PDG. Assez riche pour tenir là où plusieurs entreprises ont disparu dans la cacophonie ? « Je suis riche de mon expérience » soutient-il. « Je recherche du financement à l’extérieur » reconnaît Sangaré Siriki qui est toujours entre deux avions, en quête de partenaires d’affaires. Il estime que la clé de réussite du logement en Côte d’Ivoire, passe par « l’allègement fiscal et la sécurité pour les investisseurs car, il faut se battre pour loger les gens » assure-t-il. « Quand le bâtiment va, tout va, j’aime construire, ma satisfaction est de voir un acquéreur exprimer sa joie devant une belle maison » témoigne-t-il. Pour faire croiser promoteurs, constructeurs et autres acteurs de la chaîne du logement, la Chambre nationale des promoteurs et constructeurs agréés de Côte d’Ivoire, tient du 25 au 27 juin, la deuxième édition de son forum du logement social, économique et de standing à Abidjan. En ligne de mire, bénéficier du meilleur qui se fait ailleurs. Comme invités, Israël, le Maroc, la Tunisie, le Burkina Faso.

Au moment où il reprend l’avion pour sa quête de partenaires extérieurs, Sangaré Siriki, fils de Béoumi, dans le Centre-Nord ivoirien (région de Bouaké) caresse un projet : « sur 10 ans, construire 40.000 logements sur l’ensemble du territoire national avec de grands groupes conformément aux cahiers des charges de l’Etat » annonce-t-il.


 

Par Issiaka N’GUESSAN à Abidjan

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