Le Ghana au rythme de la 4G depuis 2014
Les nouvelles technologies de l’information et de la communication jouent un rôle primordial dans le développement socioéconomique des États. Soucieuses de son importance, les autorités ghanéennes n’ont pas hésité à accorder des licences d’exploitation du réseau 4G LTE (internet haut débit de la norme Long Term Evolution) à certains fournisseurs d’accès à internet. En tout, le pays compte une vingtaine de fournisseurs d’accès à internet 2G et 3G. Cependant, seulement trois d’entre-deux (surfline, Blu Ghana et Broadband) détiennent une licence d’exploitation 4G au Ghana.
Au premier rang de ces fournisseurs figure Surfline, la première société ghanéenne à avoir déployé son réseau 4G LTE avec toute une gamme de services diversifiés partout sur toute l’étendue du territoire depuis octobre 2014. Pour Dr Yaw Akoto, Directeur général de Surfline, les services offerts par sa société vont permettre de vulgariser cette nouvelle technologie au Ghana. « Les gens sont en train de bénéficier de l’internet à haut débit grâce au 4G partout dans le monde et nous sommes fiers d’être la première société à déployer ce réseau pour la première fois au Ghana. Nous allons vulgariser notre réseau 4G LTE au Ghana grâce à nos offres et aux ghanéens d’en juger la différence », s’est-il réjoui après quelques mois d’activité. Selon les statistiques de 2015, le Ghana compte 35 283 957 abonnés téléphoniques tandis que les souscripteurs à des données Internet atteignent 18 031 188. Face à l’engouement que suscite l’introduction de la 4G LTE auprès des internautes au Ghana, les autres opérateurs télécoms à l’instar de MTN Ghana (Scancom), Vodafone, Tigo (Millicom), Airtel, Globacom et Expresso ambitionnent de s’embarquer dans cette aventure révolutionnaire.
MTN veut se doter d’une licence 4G, cette année
Bien que toujours leader du marché télécoms national en matière de parts de marché avec 46,89%, loin devant Vodafone qui arrive second avec 21,95%, MTN Ghana voudrait, à travers ses multiples investissements dans le secteur, améliorer l’accès des populations à ses services. Malgré cette percée fulgurante, les abonnés de MTN Ghana sont toujours dans l’attente de la 4G LTE afin de bénéficier de ses avantages. Face à ce constat, l’opérateur ambitionne de se doter d’une licence 4G au cours de cette année. Pour Ebenezer Twum Asante, Directeur général de MTN Ghana, l’arrivée imminente de cette technologie n’est qu’une histoire de temps. « MTN Ghana est prêt à déployer bientôt le réseau 4G LTE au Ghana. Ce choix en lieu et place des réseaux 2G et 3G déjà existants dans nos services sera bénéfique pour les internautes et les opérateurs économiques. Cette technologie va contribuer au développement économique du pays », a-t-il indiqué. La société va faire d’importants investissements dans les mois à venir suite à l’obtention d’une licence d’exploitation 4G auprès de l’Autorité nationale de la communication (NCA), l’organe régulateur des télécoms au Ghana. En effet, MTN Ghana envisage d’investir la somme de 96 millions de dollars qui sera répartie en trois parties. 62 millions de dollars serviront à la modernisation et à l’extension du réseau télécoms existant, 16 millions de dollars seront consacrés au développement de services technologiques tandis que les 18 millions de dollars restants serviront au déploiement de la 4G LTE.
Une régulation pour éviter une concurrence déloyale
Du côté des autorités de régulation du secteur, on estime important de réguler ce secteur afin d’éviter une concurrence déloyale qui ira à l’encontre des intérêts des utilisateurs. Pour veiller à cela, des mesures ont été prises visant à non seulement protéger les investissements réalisés par les fournisseurs, mais aussi l’intérêt des utilisateurs du réseau 4G. La loi sur les télécommunications du Ghana a aussi été revue à maintes reprises afin d’assurer l’expansion du réseau 4G tout en privilégiant la qualité des services. Quant aux programmes de dessertes rurales, notamment à Kumasi, Cape Coast, Tarkwa , Ho et autres zones reculées, elles se poursuivent. Outre ces mesures, le régulateur dispose également d’un pouvoir de sanction pécuniaire en cas de non-respect des règles de la part des fournisseurs d’accès à internet. C’est un moyen dissuasif qui ne serait utilisé qu’en dernier recours. « Étant l’organe régulateur, nous allons continuer à mettre en œuvre des politiques et programmes en vue de faire du Ghana le meilleur fournisseur des TICs dans la région et cela justifie toutes les mesures prises jusqu’à ce jour », a expliqué Baffoe-Bonnie, Directeur général de la NCA.
Des tarifs diversement appréciés par les abonnés
Les tarifs proposés par les fournisseurs au réseau 4G LTE sont diversement appréciés par les Ghanéens. En effet, ils varient de 0,5GB pour 9,90 cedis (1500 FCFA) à 75GB pour 499 cedis (75500 FCFA) pour une validité de 15 à 90 jours .Pour certains clients, l’importance c’est de disposer aujourd’hui d’une bonne connexion qui pourra contribuer à booster leurs activités. « Je ne trouve pas chers les tarifs proposés. Car J’ai souvenance que je passais des heures pour télécharger les données et cela retardais mes transactions. Pour certaines activités, il faut une bonne connexion. Pour sûr, l’abonnement à la 4G va contribuer à booster mes activités », s’est réjoui Kwesi Owusu, un opérateur économique. Pourtant d’autres utilisateurs se plaignent déjà des offres tarifaires proposées par les fournisseurs d’accès au réseau 4G. « Si l’Etat ne revoit par la situation assez vite, certains fournisseurs vont dépouiller les internautes avec des tarifs qu’ils proposent. Car, ils savent qu’ils détiennent le monopole », s’est plaint Mickaël Attipoé, un agent commercial. Les abonnés disposant d’une bonne connexion peuvent communiquer via des applications comme Skype, Viber ou WhatsApp, et à des coûts plus réduits par rapport aux offres des opérateurs de téléphonie mobile. Mais le gouvernement ghanéen affirme ne pas avoir l’intention d’interdire les appels basés sur l’internet, quand bien même que l’Autorité nationale de la communication déclare analyser des propositions venant des opérateurs de téléphonie, en substance, la régulation des appels sur internet avec les réseaux. « Le gouvernement n’envisage aucune interdiction d’appels sur internet », a laissé entendre le ministre ghanéen de la Communication, le Dr Edward Omane Boamah, lors de la célébration de la journée mondiale des Télécommunications.
Par Blamé Ekoué