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La Gambie revient dans le Commonwealth

Le nouveau gouvernement de la Gambie, dirigé par le président Adama Barrow, a réintégré le pays dans le Commonwealth, prenant à contrepied la décision unilatérale qui avait été prise par son prédécesseur cinq ans plus tôt.

En octobre 2013, l’ancien dictateur gambien Yahya Jammeh avait sorti unilatéralement le petit état d’Afrique de l’Ouest du Commonwealth, qu’il avait qualifié d’«institution néocoloniale« . La Gambie ne sera jamais membre d’aucune institution néocoloniale et ne sera jamais partie à aucune institution représentant une extension du colonialisme », avait déclaré le gouvernement de Yahya Jammeh lors de l’annonce du retrait. Avant le retrait, le Commonwealth et le gouvernement britannique avaient constamment critiqué le gouvernement Jammeh pour ses mauvais résultats en matière de bonne gouvernance et au niveau des Droits de l’Homme. L’ancien président Yahya Jammeh avait été aussi accusé à maintes reprises d’avoir réprimer les dissidents, museler la presse et fait disparaître les opposants. Face à cette situation, il avait été mis au défi de mettre en œuvre des réformes démocratiques contre sa volonté par les autres états membre du Commonwealth. Agacé par ces critiques, l’ancien dictateur gambien qui avait dirigé le pays pendant 22 ans avait alors décidé de retirer du Commonwealth.

Un succès pour Adama Barrow

En janvier 2017, l’ancien homme fort de Banjul a été chassé du pouvoir après sa défaite électorale contre Barrow puis il s’est ensuite exilé en Guinée équatoriale. De son côté, Adama Barro a été fidèle à sa promesse de campagne. Il avait indiqué que la Gambie retournerait dans le Commonwealth s’il était élu.

Le président Adama Barrow n’ a pas perdu de temps. A peine arrivé au pouvoir, le chef d’état gambien a promptement demandé au Commonwealth de réadmettre la Gambie, entamant ainsi un processus de réadmission. Boris Johnson, ministre britannique des Affaires étrangères, s’est rendu en Gambie l’année dernière, accélérant ainsi le processus de retour de la Gambie au sein du Commonwealth.

Cette réintégration au sein du Commonwealth est désormais effective. Une cérémonie symbolique après le retour à Banjul de Ousainou Darboe, ministre gambien des affaires étrangères, avec la charte de l’organisation signée par les 54 états membres. Une cérémonie symbolique s’en est suivie dans la capitale gambienne. Selon M. Darboe, la décision de l’ancien chef d’Etat gambien de retirer le pays du Commonwealth a eu des effets considérables sur le pays et sa population.

«Yahyia Jammeh a affaibli la voix de la Gambie sur les questions pertinentes à la plate-forme mondiale telles que le changement climatique, le développement économique et la coopération Sud-Sud, qui sont vitales pour le développement de ce pays « , a-t-il déclaré. M. Darboe s’est réjoui du retour de son pays au Commonwealth, qu’il a qualifié de « grand moment », en particulier pour les jeunes Gambiens. «En tant que membre de cette organisation internationale, la Gambie tire de nombreux avantages, comme les facilités d’immigration accordés à ses citoyens vers le Royaume-Uni, le recrutement de juges des pays du Commonwealth dans la magistrature gambienne, les bourses d’études offertes aux étudiants gambiens, entre autres », a-t-il détaillé. Puis il poursuit : «Nous espérons également tirer profit des possibilités qui s’offrent à nous au niveau du commerce et de l’investissement afin que la Gambie puisse développer son économie et participer efficacement au marché mondial « , a indiqué le ministre des Affaires étrangères. La Gambie est donc prête à retrouver sa gloire d’antan sur la scène internationale et réitère son attachement aux valeurs fondamentales de la Charte du Commonwealth « , a ajouté M. Darboe.

La Gambie veut défendre ses intérêts

Réagissant à la nouvelle du retour, Madi Ceesay, parlementaire, indique que les Gambiens sont heureux que leur pays soit de retour dans le Commonwealth. Le gouvernement de la Gambie devrait maintenant poursuivre sa marche en avant en représentant les intérêts des citoyens. Mais ce dernier prévient : « rejoindre le Commonwealth ne signifie pas que la Gambie doit tout accepter car les intérêts supérieurs du pays doivent primer ».  Mais il tempère, expliquant que la Gambie adhère pas au Commonwealth pour uniquement tirer les bénéfices de l’institution mais aussi pour apporter sa contribution au Commonwealth en tant qu’état membre. « Au niveau de nos ressources humaines, nous avons beaucoup à donner à cette organisme », a souligné Madi Ceesay.


 

Par: MOMODOU L JAITEH

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