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BAD : meilleure industrialisation de l’Afrique

Par Issiaka N’GUESSAN à Abidjan

Dans un rapport sur les perspectives économiques en Afrique pour l’année 2018, la Banque africaine de développement (BAD) trace les contours d’un développement économique du continent davantage efficient.

La BAD a présenté un rapport pour la première fois en début d’année au siège de l’institution, à Abidjan. «Nous lançons les perspectives économiques pour montrer l’intérêt que les autres ont pour le développement de l’Afrique. C’est un document de référence pour les décideurs, le privé. Il s’agit d’accélérer l’industrialisation de l’Afrique, thème de la prochaine réunion en Corée du Sud» a indiqué Akinwumi Adesina. Et il poursuit: «Ces 25 dernières années, l’Histoire de l’Afrique a changé positivement. Il est important de garder la tête hors de l’eau. Avec un taux de 3% supérieur à la croissance de l’économie mondiale et une projection de 4.1% EN 2018-2019, les économies africaines sont très résilientes dans un environnement économique mondial difficile» a expliqué le président de la Banque africaine de développement.

Investir dans l’agriculture

L’un des principaux enjeux demeurent l’amélioration des conditions d’apprentissages et d’un développement des enseignements techniques et professionnels. Un autre chantier s’annonce autant important pour l’année 2018: l’industrialisation du continent. Pour cela: les autorités de chaque état doivent engager des réformes structurelles. Enfin, la BAD préconise un investissement accru dans l’agriculture. «64-65% de la production mondiale de cacao est issue de Côte d’Ivoire et du Ghana mais on n’enregistre aucun bénéfice réel avec les fèves. Il faut transformer ce que nous produisons», explique ce rapport. Alors que la taille mondiale du marché du chocolat est évaluée à 100 milliards de dollars par an, l’Afrique n’enregistre que 2% des gains financiers qui en découlent. Face à cette réalité, la BAD appelle les états à investir davantage dans les technologies permettant une meilleure transformation des productions agricoles issues du continent.

Un rapport d’influence

«Si ce rapport n’influe pas sur les orientations des politiques économiques des états, il ne sert alors à rien de le rédiger» averti Dr Abébé Shimeles, directeur par intérim des politiques macroéconomiques pour la BAD. Selon ce dernier, les états ont la capacité pour mettre en œuvre ces préconisations. «En 2016, les économies africaines ont souffert. En 2017, nous avons projeté une bonne reprise avec une croissance estimée à 3.6%. De plus, le continent n’est pas surendetté »,affirme-t-il. Pour Célestin Monga, chef économiste au sein de la BAD – également présent lors de la présentation de ce rapport: «L’Afrique est très en retard en matière d’accumulations de capitaux, elle ne doit pas attendre toutes les infrastructures pour son décollage». Selon ce dernier, le niveau des investissements devrait atteindre au minimum entre 130 et 170 milliards de dollars à l’horizon 2025 afin de permettre le développement du tissu industriel sur l’ensemble du continent.


 Par Issiaka N’GUESSAN à Abidjan

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