La deuxième édition de la Semaine des énergies et des énergies renouvelables d’Afrique (SEERA) s’est déroulée du 02 au 07 Mai à Ouagadougou. Parmi les nombreuses structures présentes : le réseau africain pour l’énergie solaire (ANSOLE). Nous avons échangé avec son coordonnateur – le professeur Daniel Ayuk Mbi Egbe, camerounais résidant en Allemagne – sur ses conseils en matière de sensibilisation énergétique et de promotion du renouvelable. Pour lui, il faut former tout le monde, même le monde religieux.
Pouvez-vous nous présenter votre structure ?
Le réseau africain pour l’énergie solaire, ANSOLE, est une plate-forme d’échange entre les différents acteurs du monde de l’énergie qui se consacrent à promouvoir, de manière concertée, l’utilisation de diverses formes d’énergies renouvelables, et ce pour résoudre le problème énergétique, problème aigu en Afrique, tout en préservant et protégeant l’environnement. C’est un réseau qui grandit vite et aujourd’hui, nous sommes dans 44 pays africains, dont le Burkina Faso.
Quels sont plus précisément les objectifs de votre réseau ?
Le réseau a pour but de promouvoir la recherche, l’éducation et la formation professionnelle dans les énergies renouvelables chez les Africains et les non-Africains. ANSOLE approuve l’utilisation des énergies renouvelables au profit du développement social et économique de l’Afrique ainsi que de la protection de l’environnement, par l’éducation et la formation professionnelle des techniciens africains, des scientifiques, des experts et des étudiants. Au Burkina Faso, nous travaillons, avec le ministère de l’Energie, pour le bon déroulement de la formation, ce qui est la clé dans l’implantation des énergies renouvelables.
Quelles sont vos attentes de cette deuxième édition de la Semaine des énergies et des énergies renouvelables ?
Essentiellement du networking, et qui consiste tout particulièrement pour cette semaine à mettre ensemble les gens qui travaillent dans le même domaine – afin qu’ils échangent les idées. Mais, pour notre réseau, nous sommes aussi présents à cette deuxième édition de la Semaine des énergies renouvelables sur l’invitation du ministre de l’Energie. C’est une semaine du donné et du recevoir. Et depuis notre présence, nous avons beaucoup appris en assistant aux exposés et aux interventions. Cependant, nous avons aussi donné quelque chose, et ce notamment des conseils dans le cadre de la sensibilisation.
De votre expérience justement, quels sont vos conseils en matière de sensibilisation ?
J’ai proposé d’utiliser les milieux religieux pour sensibiliser la population. Notamment dans les mosquées et les églises. C’est ce qui a été fait au Maroc, où le Roi a demandé de mettre des panneaux solaires sur 600 mosquées. L’idée, derrière cela, c’est d’emmener les fidèles à voir l’importance des énergies renouvelables. Aussi, il est important de former les imams, les pasteurs, les prêtres sur les énergies renouvelables afin qu’ils soient des porte-paroles dans leurs églises et mosquées pour convaincre la population. Pour moi, c’est presqu’un pêché de sortir d’une salle sans éteindre la lumière, car cela constitue du gaspillage… Quand les hommes de Dieu expliquent cela à leurs fidèles, l’expérience nous montre qu’ils prennent alors cet enjeu beaucoup plus au sérieux.