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Hommage à Winnie Mandela « Toute sa vie se résume à un combat contre les injustices »

Winnie Mandela, héroïne de la lutte contre l’apartheid, est décédée à l’âge de 81 ans. Une femme exceptionnelle et courageuse dont le combat et la lutte acharnée contre le régime racial a contribué à faire de Madiba ce qu’il était. Sa résistance héroïque aux persécutions incessantes du régime raciste l’a rendu très populaire jusqu’à devenir l’égérie de la lutte antiapartheid. Elle a refusé les compromissions jusqu’au bout : voilà son héritage qui restera dans la mémoire de toutes les générations conscientes d’Afrique et du Monde.

Par Dr Paul Kananura, Président de l’Institut Mandela

Elle n’a jamais plié ni renoncé devant les astreintes à domicile, les attaques à la bombe, les détentions. Toute sa vie se résume à un combat contre les injustices. « Les années de prison m’ont endurcie (…). Il n’y a plus rien qui ne me fasse peur », affirmait-elle dans une interview en 1987. C’est une « championne de la justice et de l’égalité » qui « symbolisait le désir de liberté de notre peuple » a déclaré le Président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Tous les Africains sont solidaires du combat de libération d’Afrique du Sud de Winnie Mandela. Elle représentait « la lumière qui nous a montré le chemin à tant d’entre nous », a déclaré le chef de l’opposition sud-africaine, Mmusi Mainan. Dans le township de Soweto, où Winnie vivait toujours, des milliers d’habitants se sont pressés devant son domicile pour témoigner leur gratitude à celle qui a été à l’avant-garde du combat contre l’oppression raciste. Notre Chère Mère et Combattante de la liberté s’investissait physiquement et psychologiquement face à l’injustice et contre l’oppression barbare surdimensionnée, exacerbée et dirigée par des clans de race blanche, au nom d’un certain apartheid. Connue pour son franc parlé, elle avait dénoncé les échecs du gouvernement de l’ANC et le manque de changement visible. « La réconciliation n’a été qu’une façade », avait-elle asséné. « Je vis à Soweto, un township créé par le régime d’apartheid pour parquer les noirs. Un quart de siècle après l’abolition de l’apartheid, il n’y a toujours pas un seul blanc à Soweto (…) Où est le changement ? »

À l’opposé de nombreux responsables de la lutte antiapartheid qui ont préféré déguerpir des townships après l’avènement de la démocratie en Afrique du Sud en 1994, Winnie Mandela est toujours restée là où elle avait rencontré Nelson Mandela en 1957 avant de se marier l’année suivante. « C’était une personne bonne. Quand on avait des anniversaires, elle nous appelait. Quand il y avait des enterrements, elle venait. Quand on avait des problèmes, elle aidait », se rappelle sa voisine de 60 ans, Elise Tsikhovi.

Winnie Mandela était l’une des figures les plus respectées de l’ANC et de la Ligue des femmes du Congrès national africain pour sa constance dans son idéologie, dans son action et dans ses relations. Elle connaissait tout le monde en Afrique du Sud et partout dans le monde. Elle est restée active et militante de la cause juste jusqu’à son dernier souffle. Que la terre lui soit légère dans sa vie éternelle.

Requiem in pace.


 

Par Dr Paul Kananura, Président de l’Institut Mandela

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