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Ghana Un pilote pour la nouvelle compagnie aérienne ?

Le secteur du transport aérien a enregistré une croissance du nombre de passagers qui est passé de 2,1 milliards en 2005 à 3,1 milliards en 2013 pour enfin atteindre 3,545 milliards avec un bénéfice net de 33,5 milliards de dollar US en 2015 , selon l’Association international du transport aérien. Au Ghana, le secteur est en chute libre depuis la disparition de Ghana Airways en 2001 et de Ghana international Airlines en 2010.

Si le secteur du transport aérien prend son envol  avec, selon l’Association international du transport aérien une croissance du nombre de passagers qui est passé de 2,1 milliards en 2005 à 3,1 milliards en 2013 pour enfin atteindre 3,545 milliards avec un bénéfice net de 33,5 milliards de dollar US en 2015,  au Ghana il est en chute libre. Confronté à de nombreux défis, il a notamment dû palier à la disparition de Ghana Airways en 2001 suivie de celle qui devait lui succéder, Ghana international Airlines en 2010.

 

Pour amorcer la relance du secteur de l’aviation civile au Ghana, le gouvernement a lancé récemment un appel à manifestation d’intérêt visant à choisir un partenaire stratégique en vue de créer une compagnie aérienne nationale fiable et compétitive. Selon le ministère des Transports, «les études de faisabilité ont montré que la nouvelle compagnie aérienne devra nouer un partenariat stratégique avec une compagnie de renom disposant d’une grande expérience dans le domaine du transport aérien et d’un réseau de distribution très dense pour pouvoir tirer profit des opportunités sur le marché». Le manque d’une expertise externe fiable a conduit à la disparition de ces deux compagnies aériennes nationales. Désormais, les autorités ghanéennes veulent doter le pays d’une compagnie aérienne nationale aux standards internationaux en terme de sureté et de sécurité à travers un partenariat dans tous les domaines à savoir: technique, commercial, administratif. «Désormais, le partenaire stratégique recherché devra aussi disposer d’une surface financière solide, d’une importante capacité technique en matière d’opérations de vol et d’un savoir-faire avéré dans les domaines des systèmes informatiques et du management »,  a souligné Fifi Kwetey, le nouveau ministre des Transports.

Ethiopian Airlines intéressée par le Ghana

Rappelons que l’Afrique a adopté la Déclaration relative à la libéralisation de l’accès des marchés du transport aérien en Afrique en novembre 1999 pour contribuer à l’amélioration des services aériens sur le continent et encourager par la même occasion l’intégration des pays africains. Ceci a permis de renforcer les petites compagnies aériennes nationales sur le continent à travers des partenariats public-privé (PPP). Leader sur le continent en termes de flotte, de destinations, de passagers, de fret, et de chiffre d’affaires, la compagnie aérienne Ethiopian Airlines est devenue aujourd’hui un partenaire stratégique privilégié pour la plupart des compagnies aériennes à l’instar de la compagnie panafricaine ASKY Airlines créée en 2010. Elle veut en faire autant avec la nouvelle compagnie aérienne ghanéenne en gestation.  «Dans un partenariat, on peut toujours trouver un moyen pour que chacun puisse avoir un rôle à jouer sur le marché, a indiqué Girma Shiferaw, Vice-président d’Ethiopian Airlines .L’Afrique est immense et je ne pense pas que les opportunités d’affaires sont limitées puisqu’il y a une place pour une croissance. Nous avons besoin de plus en plus d’acteurs impliqués dans le secteur de l’aviation». Air Cote d’ Ivoire et Air Burkina, entre autres, sont  ainsi passées par la même thérapie de partenariat avant de reprendre leur envol dans le ciel africain.

Lancement prévu en 2017
Tout semble concourir à la mise en place de la nouvelle compagnie aérienne du Ghana dont le lancement est prévu pour 2017. Cependant, le gouvernement ghanéen écarterait l’éventualité d’une participation financière à sa création, mais il chercherait plutôt à signer une clause relative à «l’intérêt produit» selon la rentabilité.  Du côté de la direction de la compagnie aérienne Ethiopian Airlines, on reste disposer à nouer un partenariat tout en tenant compte de certains principes. «Nous avons appris que le Ghana veut se doter d’une compagnie aérienne. Normalement, nous préférons être des partenaires pour monter ensemble une compagnie et non être le propriétaire. Mais si une telle occasion se présente, nous sommes disposés à nouer un partenariat. Notre porte reste largement ouverte pour une collaboration avec toute compagnie aérienne africaine, peu importe si c’est à l’est, ouest ou nord du continent», a reconnu M. Shiferaw. Cette option proposée par les autorités ghanéennes laisse dubitatif les acteurs du transport aérien africain et ils préviennent que cela risquerait de décourager les partenaires stratégiques de renom. «A l’heure où le secteur du transport aérien africain prend son envol en dépit de nombreux défis à relever, les partenaires préfèreraient nouer des partenariats avec des compagnies aériennes déjà opérationnelles au lieu d’investir dans la création d’une nouvelle compagnie aérienne», a expliqué John Bempong, directeur d’une agence de voyage dans la capitale ghanéenne. Dans l’attente de l’envol de la nouvelle compagnie nationale, d’importants travaux sont en cours de réalisation pour agrandir les aéroports du pays (KIA, Tamalé, Kumasi, Ho et Wa). En septembre 2015, la Banque africaine pour le développement (BAD) a financé à hauteur de 120 millions de dollars US une partie de ces travaux qui vont coûter environ 400 millions de dollars US, selon le gouvernement. Selon, Ghana Airports Company Limited,  la structure en charge de la gestion des quatre principaux aéroports du pays, l’aéroport international de Kotoka (KIA), a enregistré un flux de passagers estimé à 2,4 millions en 2014 et les prévisions portent sur 5 millions de passagers par an après les travaux d’agrandissement à partir de 2017.


 

Par Blamé Ekoué

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