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Ethiopie: Les facteurs d’une forte attractivité

Avec une décennie au cours de laquelle elle affichait une croissance économique record, l’Ethiopie faisait figure de locomotive de la Corne de l’Afrique. Si pendant douze ans, le pays pouvait s’enorgueillir d’une croissance moyenne de plus de 10%, il semble qu’aujourd’hui la tendance soit au ralentissement. La faute à une grave crise humanitaire qui touche la région, mais également des tensions internes forçant le gouvernement à déclarer l’Etat d’urgence en octobre dernier. Pourtant, pour les observateurs, l’Ethiopie garde un fort potentiel d’attractivité pour les entreprises étrangères, grâce à une politique ambitieuse.

 Reportage, par Charly Celinain

Pour accentuer ses avancées et profiter de la spirale positive, en novembre 2010 était lancé un plan quinquennal de croissance et de transformation. Ce plan a été reconduit pour la période 2015-2020 avec des objectifs précis : « modernisation de l’agriculture, essor de l’industrie grâce au développement de parcs industriels ; meilleure participation du secteur privé ; hausse des exportations pour augmenter la disponibilité en devises ; poursuite des grands projets d’infrastructures » selon la banque africaine de développement. Construction de voies de chemin de fer, de tramway, d’un grand réseau hydroélectrique, le gouvernement fait tout ce qu’il faut pour montrer aux investisseurs étrangers que tout est en place pour les accueillir.

« A ce jour, ce sont les Turcs qui investissent le plus en Ethiopie »

Rassurés par une certaine stabilité du pays, nombre d’entreprises sont attirées par l’Ethiopie. Si les Asiatiques, notamment les Chinois sont très présents, les Européens commencent à regarder, de plus près, les opportunités offertes. A ce jour, ce sont les Turcs qui investissent le plus en Ethiopie. En décembre dernier, les deux nations ont signé cinq accords de coopération concernant l’énergie, les hydrocarbures mais également la manufacture ou encore les médias. Outre la mise en place des conditions nécessaires, en terme d’infrastructures (développement des parcs industriels dans différentes régions), à l’accueil d’investisseurs étrangers, l’autre grande force du pays réside dans sa population, 97 millions d’habitants (2ème pays le plus peuplé d’Afrique). Une population jeune offrant des perspectives aux futurs investisseurs concernant la main d’œuvre disponible.

Stabilité menacée

Cependant, les efforts du gouvernement sont contrariés par la plus grave crise humanitaire de ces 60 dernières années causée par la sécheresse. La région de la Corne de l’Afrique étant durement touchée, l’Ethiopie s’en trouve indirectement impactée puisque les populations de Somalie (pays le plus touché) y migrent pour chercher de l’eau. Outre la sécheresse, les conflits internes pourraient contribuer à la déstabilisation du pays. Suite à une série de manifestations réprimées durement par le gouvernement et face au risque d’une escalade du conflit, l’état d’urgence a été décrété en octobre dernier, et ce, pour une période de six mois. Une situation qui pourrait, si elle perdure, décourager certains investisseurs voyant se dresser le spectre d’une déstabilisation du pays. Après une longue période de croissance et de stabilité, l’Ethiopie se retrouve aujourd’hui dans une année charnière pour son économie et plus largement pour son avenir.

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Reportage, par Charly Celinain

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