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Eau et assainissement : la Côte d’Ivoire va investir plus de 5 milliards de dollars US d’ici 2030

Le premier ministre ivoirien, Patrick Achi, a fait cette annonce au 21ème Congrès international de l’Association africaine de l’Eau et de l’Assainissement (AAEA) qui s’est déroulé à Abidjan du 20 au 24 février 2023 à Abidjan.

Par Bernard Bangda

D’ici 2030, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan « Eau Pour Tous », le gouvernement ivoirien va investir plus de 3 000 milliards de FCFA (5 milliards de dollars US) pour couvrir les besoins en eau des Ivoiriens. L’annonce est du Premier ministre, Patrick Achi, le lundi 20 février 2023 à Abidjan. C’était lors de l’ouverture officielle du 21ème congrès international de l’Association africaine de l’Eau et de l’Assainissement (AAEA), sur le thème « Agir pour une gestion durable des ressources et un accès pour tous à l’eau et à l’assainissement en Afrique ».  

Les efforts fournis par le gouvernement depuis 2011 ont eu des impacts sur le taux d’accès des populations à l’eau potable. En effet, selon le ministère ivoirien de l’Hydraulique, on est passé de 69% en 2016 à 80% à fin 2018 et à 90% en 2021. En 2022, 109,098 milliards de FCFA des 221,881 milliards consentis au ministère de l’Hydraulique ont servi à la réalisation d’installations hydrauliques humaines. Ainsi qu’à installer l’énergie solaire pour densifier les systèmes d’alimentation des villages et l’assainissement et le traitement des eaux usées à Abidjan. Mais aussi pour étendre le réseau de collecte des eaux usées à l’intérieur du pays, notamment à Bouaké, San Pedro, Gagnoa et Korhogo.

« L’Afrique peut gagner la bataille de l’eau »

Devant un parterre d’acteurs de l’eau venus à Abidjan évoquer les questions continentales de ce secteur du 20 au 24 février 2023, le Premier ivoirien a déclaré que « pour les deux prochaines décennies, l’Afrique doit intensifier le combat pour l’eau potable et l’assainissement. Il y va de la pérennité de son développement, de sa sécurité et de sa souveraineté alimentaires dans un contexte où, en 2050, avec plus de 2 milliards d’habitants, l’accès à l’eau potable sera rendu difficile par, entre autres, les conséquences du réchauffement climatique ».

« Il faudra alors gagner la bataille de l’accès à l’eau potable en multipliant nos efforts. Le contexte et l’avenir nous condamnent à la réussite parce que nous en avons les moyens avec un sous-sol parcouru par trois des 15 plus grands fleuves au monde dont le second plus grand, le Nil », souligne le Premier ministre ivoirien. Un espoir pour les 420 millions d’Africains qui manquent encore d’un service d’eau potable de base aujourd’hui et 780 millions de services d’assainissement. 

Avant le Premier ministre ivoirien, le Conseil des ministres africains chargés de l’Eau (AMCOW), l’organisation intergouvernementale panafricaine dédiée, créée en 2002 à Abuja, au Nigéria, s’était déjà exprimé sur la question. Dans son guide de financement à l’intention de ses membres, son président, le ministre namibien de l’Eau, Carl Hermann Gustav Schlettwein, exposait que, pour la période 2015-2025, la Vision africaine de l’Eau (VAE) nécessitait un investissement de 64 milliards de dollars par an, contre 10,5 milliards de dollars actuellement, soit un déficit de plus de 80%. Il engageait alors les dirigeants africains à œuvrer pour l’accès universel à l’eau et à l’assainissement à l’horizon 2030.

« En Afrique, les investissements dans le secteur de l’eau et l’assainissement améliorent non seulement les moyens de subsistance et le bien-être, mais génèrent également un rendement économique d’environ 28,4 milliards de dollars par an, soit près de 5% du produit intérieur brut (PIB) du continent »

Et pour cause, indiquait Carl Hermann Gustav Schlettwein, « en Afrique, les investissements dans le secteur de l’eau et l’assainissement améliorent non seulement les moyens de subsistance et le bien-être, mais génèrent également un rendement économique d’environ 28,4 milliards de dollars par an, soit près de 5% du produit intérieur brut (PIB) du continent ». Et selon le rapport de 2004 du Stockolm International Water Institute (SIWI) un institut à but non lucratif pour la gouvernance de l’eau et de l’assainissement, « les pays pauvres disposant de services d’approvisionnement en eau et d’assainissement améliorés ont enregistré une croissance annuelle moyenne de 3,7% du PIB, contre une croissance annuelle moyenne par habitant de 0,1% pour ceux qui n’en ont pas ».

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