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Côte d’Ivoire Un comptoir, « incubateur » des artisans africains

En mai prochain, le Comptoir des Artisans célébrera ses trois ans. Situé dans le quartier Cocody-Danga d’Abidjan, cet espace s’adresse à un artisanat haut de gamme ivoirien et africain et développe un soutien aux artisans.

 Par Issiaka N’Guessan à Abidjan

Des vêtements aux sacs à main, en passant par les perles, les savons ou les décorations, il y a de tout au comptoir des artisans. Dédié à l’artisanat haut de gamme, ce lieu est d’abord né d’une tradition familiale de production artisanale et de la volonté de diffuser cet artisanat de façon pérenne en créant des emplois permanents. Pour cela, le comptoir des artisans a mis en place un accompagnement. « Ces hommes et femmes sont des gens qui ont un talent et se concentrent sur ce talent. Ils ne voient pas cela comme une entreprise. Nécessairement nous leur faisons rencontrer des fonds d’investissement, nous les aidons dans leur communication, dans le côté juridique… », indique Francis Yapobi, le gérant des lieux.

Une aide important pour ces artisans

D’ordinaire, l’artisan paye « un gros pas de porte, un loyer important en plus de tout ce qui est caution, décoration intérieure… avant même d’avoir une équipe. Cela représente une somme et beaucoup de gens qui créent des produits de très bonne qualité ici à Abidjan ne peuvent pas se permettre de les diffuser correctement. C’est là que nous intervenons » témoigne le gérant. Amadou Modi du Niger, l’un des artisans encadrés, est justement en séjour au comptoir des artisans : « Depuis l’ouverture du comptoir ça fonctionne très bien. Nous sommes satisfaits », fait-il savoir, en brandissant deux grenouilles en bronze. « On vient de signer un partenariat avec un fabricant de chaussures sur mesure. Il est capable de vous faire de très belles chaussures personnalisées que l’on peut comparer aux marques connues » révèle le gérant, conscient de l’attractivité d’un tel endroit.

Le temps du réveil

Francis Yapobi assure que l’artisanat ivoirien « a énormément de potentiels. Il faut juste l’améliorer en faisant venir ici des gens qui ont des techniques que nous n’avons pas nécessairement. Il faut aussi le soutien de l’État pour que les structures comme la nôtre puissent aussi travailler efficacement sans trop de pression fiscale et sans trop de difficultés ». Une vision sur le long terme, partagée par les autres membres de l’équipe : « On va vraiment sur de l’authenticité, de la haute finition. Mettre en avant l’artisanat africain est un point d’honneur pour nous. Il faut que nous-mêmes africains mettions en avant notre patrimoine, nos valeurs, nos bijoux. Nous avons un patrimoine incroyable », insiste la commerciale du Comptoir des artisans.

« Le but n’était pas de créer une boutique pour les touristes, mais de créer un endroit où tous ceux qui cherchent des choses intéressantes peuvent venir », conclut simplement Francis Yapobi.


 

 Par Issiaka N’Guessan à Abidjan

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