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Côte d’Ivoire : Corsair pour une forte relance du secteur touristique

Après un arrêt de ses activités sur la plateforme aéroportuaire d’Abidjan, du 24 octobre2015 au 13 juin 2016, deux ans après le lancement de sa ligne Paris-Abidjan, Corsair entend corser sa présence dans le ciel ivoirien et jouer pleinement son rôle dans le développement du secteur du tourisme en Côte d’Ivoire.

Ce come back effectif s’est effectué par un vol inaugural le 17 juin 2016 entre Paris et Abidjan. Pour l’accueil au sol, le ministre ivoirien des Transports, Gaoussou Touré, l’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, George Serre, le Directeur général de Côte d’Ivoire Tourisme, Jean Marie Somet. Dans quelles conditions s’effectuent ce retour sur Abidjan alors que la compagnie française avait donné un léger de coup de frein à son activité sur Abidjan pour « cause économique » ?

« Nous serons de retour durablement » fait savoir Antoine Huet, Directeur général adjoint de Corsair qui a effectué le déplacement d’Abidjan. Avant d’atteindre la vitesse de croisière, il y aura 4 vols par semaine (lundi, jeudi, vendredi et dimanche). Avant l’arrêt momentané de ses activités, Corsair avait pu transporter entre Abidjan et Paris, 155.000 passagers.

« Abidjan est un hub financier, médical et bancaire »

L’Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, George Serre, s’est fait l’avocat de la Côte d’Ivoire. Pour assurer que la direction de la compagnie française ne prend pas un mauvais envol à partir d’Abidjan, il a donné des repères chiffrés. Ainsi, dira-t-il, « notre part de marché indique que la France est le premier partenaire commercial de la Côte d’Ivoire hors pétrole (…). En investissement, nous avons le plus gros stock, il y a beaucoup de PME et des individus qui viennent tenter leur chance ». Le diplomate souligne que le pays est à nouveau attractif, faisant savoir que « Abidjan est un hub financier, médical et bancaire ». Et de conclure en lançant que « plus il y a de concurrence, plus il y a de la croissance ». Et donc, plus de visiteurs

Gaoussou Touré a assuré la direction de Corsair du soutien de l’Etat. « La Côte d’Ivoire est le seul pays où l’étranger peut gagner un procès », dit-il pour convaincre ses interlocuteurs de la transparence des décisions de justice. Mais, Gaoussou Touré était appelé à être plus rassurant sur un axe très important, la sécurité. Le 13 mars 2016, la Côte d’Ivoire connaissait en effet son premier attentat meurtrier. « Nous allons installer des portiques à l’intérieur de l’aéroport. Il s’agit d’intensifier les mesures de sécurité autour de l’aéroport », annonce le ministre des Transports.

Le volet sécuritaire devrait aboutir à, selon le ministre ivoirien, à faciliter le début des vols vers les Etats-Unis d’Amérique. « D’ici 2017, nous ferons tout pour avoir des vols directs vers les USA, accroître nos activités vers les Etats-Unis. Il est important que la Côte d’Ivoire ait toute la présence pour développer ses relations entre les deux pays », fait savoir Gaoussou Touré.

Ce retour en pleine année de Corsair est une note de confiance donnée au gouvernement ivoirien qui se targue du retour de la sécurité. Selon le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, l’indice de sécurité est à 1,11 à fin 2015 contre 3,8 en 2011, au sortir de la crise postélectorale de 2010. Pour Antoine Huet, « le contexte économique peut faire baisser les prix des billets », estimant que « la baisse des prix crée sa propre demande ». Mieux, M. Huet indique qu’en 2013, « 50 à 60% du trafic se faisait sur la ligne Paris-Abidjan. Il y aura suffisamment de voyageurs sur Abidjan, tout le monde pourra vivre de la concurrence ».

Desserte d’Abidjan par un vol à partir de Porto

Gaoussou Touré donne alors des indications sur la politique étatique en matière de développement aéronautique, indiquant que le plus grand projet qui n’a pas encore vu le jour est « L’aérocité » qui nécessite un financement de 1.000 milliards de FCFA (2 milliards de dollars US). A quand le début de ce projet innovant ? « Pour très bientôt », annonce-t-il sans précision.

L’aérocité est un agrandissement de l’aéroport d’Abidjan. Il annonce la « construction d’un nouvel aéroport à San Pedro avec des sites touristiques qu’on ne retrouve nulle part ailleurs dans le monde. Nous avons une grande gare à construire à San Pedro et la création des conditions d’atterrissage d’un avion de type A 380 à San Pedro », souligne Gaoussou Touré. Sur les chiffres, il indique qu’en 2011, au sortir de la crise postélectorale de 2010, on ne dénombrait que 500.000 voyageurs ; chiffre qui est passé à 1,5 million de passagers en 2015.

Notons que le forum ivoiro-portugais, qui s’est tenu à Porto le jeudi 23 juin 2016, a permis la signature d’un accord entre la Côte d’Ivoire et le Portugal pour la desserte d’Abidjan par un vol à partir de Porto. « Investir en Côte d’Ivoire, c’est le meilleur placement », lance Gaoussou Touré qui assure que « nous améliorons l’environnement des affaires avec la protection de l’Etat. L’environnement économique et juridique est favorable, nous faisons tout pour satisfaire le secteur privé ».

Le mercredi 22 juin 2016, à l’occasion de l’assemblée générale de l’Union des gestionnaires d’aéroports d’Afrique centrale et de l’Ouest (UGAACO), le ministre des Transports a fait état de la bonne santé de la compagnie nationale aérienne, Air Côte d’Ivoire. « La moyenne annuelle est d’environ 630.000 passagers ». Pour favoriser la desserte par la compagnie nationale, les aéroports de Bouaké, Korhogo, Man, Odiénné et San Pedro ont tous été réhabilités.


 

Par Issiaka N’Guessan

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