Camelia Leclerq Ntoutoume : une femme engagée au service de l’éducation gabonaise
Camelia Leclerq Ntoutoume incarne l’engagement et la détermination dans le domaine de l’éducation au Gabon. Minstre de l’Éducation nationale, elle a su allier son parcours académique exceptionnel et ses valeurs humaines pour œuvrer en faveur de la modernisation du système éducatif de son pays.

Le parcours de Camelia Leclerq Ntoutoume est une véritable illustration de résilience et de passion. Née dans un environnement modeste et rural, elle commence sa scolarité dans une école du terroir avant de rejoindre la capitale Libreville pour poursuivre ses études. Loin d’être une trajectoire toute tracée, ce parcours fait écho à l’histoire d’une jeune fille animée par de grands rêves pour son pays et une forte volonté de contribuer à son développement.
« Mon parcours a été atypique et assez riche. J’ai commencé mes études dans une école très rurale. Ensuite, bien sûr, j’ai déménagé à Libreville, avant de compléter mes études en France », raconte-t-elle, en revenant sur ses premières années de formation. C’est cette soif de connaissances et cette détermination qui ont tracé la voie vers son futur rôle d’actrice principale de l’éducation au Gabon.
Les choix académiques de Camelia ont toujours été en harmonie avec ses passions profondes. Elle débute par une école de commerce, avant de se recentrer sur ce qui la fait vibrer : la science politique. « J’ai toujours été passionnée par les questions politiques et de gouvernance. J’ai donc décidé de revenir à ma première passion et d’intégrer des écoles prestigieuses telles que Sciences Po, l’ENA et la Sorbonne », confie-t-elle. À travers ses études, elle s’imprègne des valeurs de la gouvernance et de la communication, des thèmes qui vont structurer son parcours professionnel.

Un modèle de leadership féminin
Dans un environnement souvent dominé par des hommes, Camelia Leclerq Ntoutoume a dû surmonter des défis spécifiques liés à sa condition de femme et de jeune Africaine. Lorsqu’elle a décidé de poursuivre ses études à l’étranger, elle savait que ses talents seraient scrutés davantage.
« En tant que femme, étudier à l’étranger, il faut être exceptionnelle pour se démarquer, car vous êtes jeune, femme et africaine. J’ai eu la chance d’avoir d’excellents professeurs et d’étudier dans des institutions où la place des femmes était reconnue. Mais j’ai aussi pris le défi personnel de me faire une place, non seulement en obtenant une solide formation, mais aussi en veillant à ce qu’à mon retour, je sois dotée des compétences intellectuelles les plus avancées possibles », explique-t-elle. Cette volonté de se distinguer par l’excellence a été son moteur tout au long de son parcours, et elle en fait aujourd’hui un atout majeur dans sa mission au sein du ministère de l’Éducation nationale.

L’inspiration d’un père : un héritage qui marque une vie
L’un des moments les plus marquants du parcours de Camelia reste la perte de son père à l’âge de sept ans. Cet événement tragique, bien que difficile à vivre, a été un tournant décisif qui a forgé sa personnalité et sa détermination à réussir.
« Mon père a été la personne qui m’a le plus inspirée. Son décès, alors que j’étais encore toute jeune, a été le plus grand tournant de ma vie. Je viens d’une grande famille et je me suis toujours dit qu’il fallait que je devienne une femme indépendante. Beaucoup de membres de ma famille ont occupé des postes de haut niveau, et c’est cela qui m’a guidée », confie-t-elle, visiblement émue par l’impact que son père a eu sur sa trajectoire.
Réformes et réussites : transformer l’éducation au Gabon
Depuis sa nomination en tant que Ministre de l’Éducation nationale, Camelia Leclerq Ntoutoume a impulsé des réformes importantes qui ont profondément transformé le secteur éducatif gabonais. Sous sa direction, plusieurs priorités ont été mises en avant : la modernisation des infrastructures scolaires, l’amélioration des conditions de travail des enseignants, et la production de ressources pédagogiques locales.
« Nous avons mis en place quatre grands axes pour répondre aux priorités fixées par le président de la République. Le premier axe concerne l’infrastructure et l’équipement des établissements scolaires, pour offrir des conditions d’études modernes aux élèves. Le deuxième axe a été celui de la gouvernance, pour garantir la stabilité au sein du ministère », souligne-t-elle. Ce travail de réorganisation et de structuration du ministère a été essentiel pour renforcer la qualité de l’enseignement au Gabon.
L’un des accomplissements les plus remarquables a été la production de manuels scolaires gabonais pour le secondaire, un domaine dans lequel le pays était dépendant des importations depuis 1960. « Aujourd’hui, nous avons nos premiers manuels scolaires gabonais pour le secondaire. C’est une avancée majeure », se félicite-t-elle.

Les défis persistants pour les femmes au Gabon
Les femmes gabonaises, malgré les progrès réalisés, rencontrent encore plusieurs obstacles dans leur parcours professionnel. Camelia Leclerq Ntoutoume en est pleinement consciente et œuvre pour que ces défis soient surmontés.
« Les obstacles que rencontrent les femmes sont multiples. Le premier d’entre eux est le plafond de verre, qu’il faut briser chaque jour. Il existe également un défi majeur dans la construction de réseaux solides, où les femmes s’entraident et se soutiennent. Nous ne devons pas entraver l’avancement des autres, mais au contraire, soutenir la génération à venir », précise-t-elle. À travers ses actions, Camelia s’engage à promouvoir la solidarité entre femmes et à offrir aux jeunes filles les outils nécessaires pour briser ces barrières.
Enfin, Camelia Leclerq Ntoutoume adresse un message fort aux jeunes filles, qu’elles soient africaines ou d’ailleurs, aspirant à des positions de leadership.
« Je dirais à chaque jeune fille, qu’elle soit africaine, européenne, américaine ou asiatique : croyez en vous, croyez en vos rêves, et donnez-vous les moyens de réussir. Avec détermination, courage et foi, il n’y a rien que nous ne puissions accomplir. »