De par son rapport, la Banque Africaine de Développement témoigne de son ambition de financer de nombreux projets en vue de développer les infrastructures et les TIC en Afrique. Son rapport 2015 démontre les efforts déjà déployés, mais aussi les différents domaines dans lesquels la BAD a investi. Dix-sept projets concrétisés ont ainsi pu bénéficier d’un financement de plus de 2 milliards de dollars, en 2015, et parmi le portefeuille de projets de la Banque dans les domaines des transports et des TIC, 114 projets sont en cours d’exploitation, répartis dans 44 pays et dont le coût sera de l’ordre de plus de 11 milliards de dollars.
Selon son rapport annuel, publié le 1er juillet dernier, la BAD a consacré plus de 2 milliards de dollars, en 2015 pour la concrétisation de dix-sept projets dans les transports et les TIC. Ce même rapport démontre que 1,2 million d’utilisateurs des transports publics gagneront en mobilité, tandis que plus de 18 millions de personnes profiteront de meilleures infrastructures routières. Par ailleurs, près de 200 000 emplois seront créés dans le domaine des TIC.
Cet investissement de plus de 2 milliards de dollars représente plus de la moitié de l’objectif que s’était fixé la banque. Cela s’explique par l’ouverture d’une fenêtre d’accès aux financements de la BAD pour des pays auparavant éligibles au Fonds Africain de Développement (FAD), ainsi que par le recours croissant au co-financement via des fonds comme l’Africa Growing Together Fund (AGTF). « Au cours des prochaines années, l’impact de ces projets devrait être particulièrement important, contribuant à l’intégration régionale, libérant le potentiel agricole et facilitant l’industrialisation de l’Afrique », a fait observer Amadou Oumarou, directeur du Département transport et TIC au sein de la BAD. A l’instar de la voie reliant Brazzaville, au Congo, à Yaoundé, au Cameroun, ou de celle connectant Bamako, au Mali, au port de San Pedro, en Côte d’Ivoire, le financement d’infrastructures de transport à dimension régionale maintient une place de choix parmi les opérations financières de la Banque. Ces deux exemples illustrent parfaitement le type de corridors transfrontaliers qui devraient stimuler l’intégration régionale et le commerce intra-africain. Par ailleurs, le soutien à l’intégration régionale a aussi bénéficié du financement d’une importante infrastructure de TIC, la dorsale à fibre optique d’Afrique centrale. Un don de 12 millions de dollars a été attribué à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, (CEDEAO) et à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, (CEMAC). Ce dernier est destiné à renforcer la sécurité aérienne dans les deux régions.
Une diversification des projets de transports
Les corridors de transport routiers et autoroutiers ont bénéficié de la plus grande part des financements accordés. Cependant, la BAD poursuit son souhait de diversifier son portefeuille de projets. Elle accorde ainsi une place de plus en plus importante aux autres modes de transport, tels que le secteur urbain, aérien et maritime. Tous les trois réunis, ils représentent plus de 30% du volume de prêts octroyés en 2015. Parmi les projets qui démontrent l’implication de la Banque en faveur des modes de transport et d’urbanisation durables se trouve le système de bus rapides de Dar-es-Salaam. En effet, le projet vise à réduire la congestion urbaine et à renforcer la mobilité des habitants. Il contribuera aussi à améliorer la qualité de l’air et de fait, la santé publique. La BAD a également prêté 127 millions de dollars pour mettre en œuvre le projet portuaire Nador West Med, au Maroc. Elle a aussi octroyé un prêt de 140 millions de dollars pour le financement de l’extension de l’aéroport de Sharm El-Sheikh, en Egypte. Ainsi, la Banque Africaine de Développement démontre son ambition de porter parmi ses cinq grandes priorités : l’industrialisation du continent. Ces nouvelles infrastructures, permettront au Maroc et à l’Égypte de renforcer leur chaîne de valeur et leur compétitivité.
Le domaine de l’appui à l’agriculture n’est pas en reste. Il a également bénéficié d’investissements routiers comme en Tanzanie. La BAD a aussi permis la réhabilitation de la route nationale N°2 et des voies d’accès de l’île à Morfil, au Sénégal. Ces infrastructures auront un impact, sans doute bénéfique, dans le secteur agricole. Elles permettront la libération du potentiel productif de régions auparavant isolées. Les produits agricoles pourront être transportés et circuler plus facilement, et donc mieux se vendre, ce qui réduira les pertes après récolte.
L’objectif de réaliser des économies
L’importance des transports et des TIC comme leviers du développement économique n’est plus à démontrer. En effet, il existe des systèmes de transport et de TIC efficaces permettant de réduire les coûts de transaction, les temps de transit et les impondérables. Ce qui aide les pays africains à mieux s’insérer dans les chaînes de valeurs agricoles et manufacturières. Les transports permettent aussi d’améliorer les conditions de vie et l’inclusion des populations en facilitant l’accès aux services sociaux et à l’emploi. Les investissements dans les TIC ont quant à eux des retombées positives en termes d’accès à l’information, d’innovation, de renforcement des compétences et de création d’emplois. Ce rapport met aussi l’accent sur l’appui qu’offre la Banque au développement d’infrastructures de transport et de télécommunication efficaces. Ainsi, la BAD promeut l’intégration régionale, le développement de l’agriculture et tente de faciliter l’industrialisation de l’Afrique. Cette publication fait partie intégrante des efforts de la Banque pour communiquer sur les différentes facettes de ses activités de financement et d’accompagnement, au service du développement de l’Afrique. Elle possède d’ailleurs, un important portefeuille de projets dans les domaines des transports et des TIC. En tout, 114 projets, répartis dans 44 pays et d’une valeur globale de plus de 11 milliards de dollars sont en cours.
Par Darine Habchi