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Annie MUTAMBA : “Les femmes participent à faire changer le discours sur l’Afrique”

En combinant son expertise en communication stratégique, Annie Mutamba façonne un avenir où les voix africaines résonnent plus fort sur la scène internationale. Celles des femmes notamment.

“Travailler dans l’ombre, c’est un aspect de mon métier que je nourris et défend”. Cela d’autant plus qu’on opère dans le monde opaque du lobbying et de l’influence.

Originaire de la RD Congo et résidant en Belgique depuis plusieurs années, Annie a parcouru les dédales des institutions européennes et internationales, marquant son empreinte à chaque étape de sa carrière.

« À presque 50 ans, avec des études en communication et en relations internationales, je me suis vite rendu compte que je souhaitais travailler dans l’interface entre les responsables publics et institutionnels et le secteur privé, le lobbying. Après une décennie passée dans une grande entreprise chimique à Bruxelles, où j’ai acquis une précieuse expérience en formulation de politiques européennes, j’ai constaté l’absence de voix africaines dans les discussions sur l’accès aux ressources naturelles.”

La communication est un accélérateur de développement

Pour combler ce fossé, elle fonde Meridia Partners, un cabinet de communication stratégique spécialisé dans les relations Europe-Afrique, depuis Bruxelles, son “poste d’observation “.

Convaincue que la communication est un accélérateur de développement, Annie mène des initiatives telles que Africa Communications Week, une plateforme mondiale visant à influencer la transformation du continent par la communication.

En tant qu’éducatrice passionnée, Annie partage son expertise avec la prochaine génération de leaders en enseignant le lobbying au Collège Européen. En tant qu’éducatrice passionnée, Annie partage son expertise avec la prochaine génération de leaders en enseignant le lobbying au Collège Européen. “Et je me rends compte que depuis deux ou trois ans, les questions africaines sont devenues un vrai sujet”. Elle est également impliquée dans plusieurs conseils d’administration, où elle travaille à promouvoir les investissements en Afrique. “J’essaie de rester active, pour nourrir mes activités de conseil. Cela permet de rester au plus près des sujets qu’on essaie de défendre.”

Faire entendre ces voix africaines et nuancer cette image caricaturale de la femme africaine

Cependant, Annie reconnaît également les défis auxquels les femmes sont confrontées, tant sur le plan professionnel que politique. “Notre job est de les accompagner, les faire sortir de l’eau, pour les Africains, il n’est pas difficile de sortir du lot à Bruxelles  parce que on n’est pas si nombreux, mais les hommes, au niveau des décideurs, ont plus de facilité que les femmes, qui vont être plus raisonnables. Les femmes sont plus pragmatiques.”

Et d’observer : “Ce qui a beaucoup évolué, ce sont les rencontres entre les femmes des deux continents. Cela permet de faire entendre ces voix africaines, qu’on voit de plus en plus dans les médias y compris européens, et de nuancer cette image caricaturale de la femme africaine. Les femmes participent à faire changer le discours sur l’Afrique.”

Les femmes de la diaspora doivent oser et faire entendre leur voix

A ce titre, la diaspora, les femmes de la diaspora tout particulièrement, doivent “oser” et faire entendre leur voix. “Je pense que ce qui changerait la donne, ici en tout cas, en Belgique comme en France, c’est si elles pouvaient jouer des rôles politiques plus importants. Certaines ont réussi et littéralement elles changent la donne mais on doit vraiment avoir des femmes à des positions de pouvoir et de visibilité. Ce qui change du tout au tout le discours. Elles doivent oser, on doit avoir plus de femmes qui vivent ces postes là.”

C’est sa conviction :  la communication, le leadership féminin et le dialogue intercontinental sont des outils puissants pour façonner un avenir meilleur pour l’Afrique et le monde. Son dévouement indéfectible à ces idéaux en fait une figure inspirante et influente dans les cercles internationaux.”Il s’agit d’expliquer nos métiers et comment on intervient dans la transformation de nos économies. Si on ne travaille pas là dessus le reste restera très incomplet, très lent.”

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