Le marché des véhicules électriques (VE) est en pleine croissance sur le continent. Porté par des acteurs internationaux et locaux. Par l’urgence de répondre à la demande locale également.
Par Lylia Ayari
BasiGo, une start-up kényane spécialisée dans la fabrication de bus électriques, a récemment annoncé la levée de 6,6 millions de dollars US auprès d’investisseurs internationaux. De nouveaux fonds qui vont permettre à la startup d’accélérer la production et la livraison de ses véhicules électriques. D’aller à la conquête de l’Afrique de l’est d’ici à 2023. Avec ce « nouveau financement, BasiGo est prêt à apporter les avantages du transport électrique de pointe à tous les peuples d’Afrique » assure Selon Jit Bhattacharya, PDG de la startup.
L’entreprise a indiqué dans un communiqué qu’elle souhaitait mettre sur le marché local plus de 1 000 bus électriques d’ici à la fin de 2025. Elle commencera par un programme pilote de six mois à Nairobi avec la livraison de 15 bus sur 100 prévus. Ces véhicules seront fabriqués sur place, mais avec des pièces de BYD Automotive, un fabricant chinois. Les fonds serviront également à étendre le réseau de recharge rapide haute puissance de BasiGo au Kenya. Par ailleurs, ils permettront au groupe de lancer l’assemblage de bus électriques dans d’autres pays d’Afrique de l’Est.
Le Kenya, en tête de course
Pour l’heure, la région est-africaine est ciblée. En effet, plus de 90 % de l’électricité du Kenya provient aujourd’hui d’énergies renouvelables.Un pays devenu le premier leader africain de la mobilité électrique. Le Kenya veut que les véhicules électriques représentent 5 % de toutes les importations de voitures d’ici 2025, et il réduit de moitié les droits d’importation des véhicules électriques. Mais il n’est plus le seul à miser sur les modes de transports propres.
Le Ghana, le Rwanda, les Seychelles et Maurice ont également réduit ou éliminé les droits d’importation. L’Égypte a l’intention de fabriquer 20 000 véhicules électriques (VE) par an en interne à partir de 2023. La Namibie vise à avoir 10 000 véhicules électriques sur la route d’ici 2030, tandis que l’Afrique du Sud vise à en avoir 2,9 millions d’ici 2050. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, il y a au moins 50 startups au Kenya travaillant sur des véhicules électriques à deux ou trois roues.
“Les Start- up de technologies vertes dirigent la transition de l’Afrique vers la mobilité électrique”
“On estime que les émissions des véhicules représentent un peu moins de 12 % des émissions totales en Afrique subsaharienne, estime le Centre de transition énergétique. Alors que la demande de transport routier dans la région augmente, il est essentiel de passer aux véhicules électriques. Alors que les émissions des transports africains continuent d’ augmenter, les gouvernements doivent trouver des moyens d’encourager le passage à des véhicules électriques plus propres et plus sains, en particulier parmi les minibus et les motos-taxis qui dominent les transports dans de nombreuses villes, en particulier dans les pays en développement. Si davantage d’électricité solaire est produite pour recharger les véhicules électriques (VE), cela pourrait encourager leur utilisation, réduire la pollution et les coûts pour les passagers, et aider à stabiliser les systèmes énergétiques instables.”
Et d’assurer : “les Start- up de technologies vertes dirigent la transition de l’Afrique vers la mobilité électrique, qui est une intervention essentielle dans la lutte contre le changement climatique, motivée par une tendance mondiale à l’utilisation de véhicules électriques (VE). Cependant, la transition du continent vers la mobilité électrique est en retard par rapport à celle de l’Europe, des États-Unis et de la Chine, qui sont les leaders mondiaux de la mobilité électrique. Les véhicules électriques à batterie (BEV) ont représenté 0,02% des ventes totales de véhicules nationaux en 2020, contre 154 en 2019, selon la SA Automobile Manufacturers Association. Néanmoins, un certain nombre de pays élaborent des cadres politiques complets pour aider à accélérer la transition vers et l’adoption des véhicules électriques.”
“Seul le Cap-Vert a pris des mesures pour éliminer progressivement la vente de véhicules à moteur à combustion interne en fixant une date limite de 2035 pour la fin des importations”
Le rythme du changement devrait s’accélérer cependant. A travers des politiques gouvernementales adaptées recommande le Centre de transition énergétique. Pour l’heure, seul un pays africain, le Cap-Vert, a pris des mesures pour éliminer progressivement la vente de véhicules à moteur à combustion interne en fixant une date limite de 2035 pour la fin des importations de ces véhicules. En comparaison, environ 17 pays d’Asie, d’Europe et d’Amérique ont promulgué des lois dans le même sens.