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Vivatech Paris : l’Afrique mise à l’honneur

Vivatech, le salon international de la technologie à Paris, qui s’est tenu du 15 au 18 juin, a mis l’Afrique à l’honneur. De l’Egypte à l’Afrique du Sud, en passant par le Kenya ou le Congo, des dizaines de pays ont participé. Autant d’innovations technologiques souvent à fort impact sociétal. Trois d’entre elles ont été récompensées lors des premières AfricaTech Awards.

Par Mérième Alaoui, à Paris

Dans le pavillon Afrika Tech, aux couleurs du salon international de Paris, une petite estrade avec un écran, font face aux visiteurs installés en demi-cercle sur des pouffes orange. Dans un timing rythmé, les CEO ou autres représentants des start-up africaines présentent chacun leur tour, leur innovation. A l’image des pitchs “à l’américaine”, ils ont moins de quatre minutes, pour dépeindre le contexte, les besoins concrets des populations et défendre leur technologie avec des phrases percutantes et des slides.

Au milieu des 400 exposants de la Porte de Versailles, les dernières innovations de robots humanoïdes ou encore les technologies pour faciliter le télétravail du futur, détonnent avec les innovations africaines à fort impact sociétal : la Fintech, la Climate Tech et l’e-santé. “Cette vision de la tech répond concrètement à des enjeux précis auxquels les populations font face. C’est aussi cela que nous avons voulu mettre en valeur” explique Laure Wybo, directrice du développement Vivatech.

300 entreprises ont concouru, dont 60% créées par des femmes

L’enjeu pour les inventeurs africains, était aussi de concourir aux premiers AfricaTech Awards organisé avec la Société Financière Internationale (SFI), de la Banque mondiale. Après un challenge lancé en mars dernier, 300 entreprises ont concouru, dont 60% créées par des femmes. Lors d’une cérémonie en grandes pompes, trois lauréats ont finalement été mis en lumière sur la scène principale du Salon.

Chacun représentait un des trois thèmes clés de cette édition. Les technologies qui facilitent la vie des malades ont été particulièrement commentées. Dans cette catégorie, c’est la société égyptienne Chefaa qui a été récompensée.

Rasha Rady a présenté l’application de prestations pharmaceutiques avec une fonction GPS, qui permet aux patients atteints de maladies chroniques à commander, programmer et même renouveler leurs ordonnances. Et cela, indépendamment de leur localisation et de leurs revenus.

La start-up WEEE Centre (Kenya) a également reçu un trophée pour sa gestion des déchets électroniques grâce à des opérations écologiques sûres pour l’environnement et la santé humaine. Enfin, Click2Sure (Afrique du Sud) propose une assurance basée sur le cloud, modulaire et évolutif. Cette technologie permet aux compagnies d’assurances, une meilleure gestion générale grâce aux rapports et des informations en temps réel.

Makhtar Diop, directeur général de la Société financière internationale, a expliqué l’intérêt de cette mise en valeur internationale. « L’Afrique regorge de solutions technologiques innovantes qui peuvent aider à lutter contre le changement climatique, promouvoir la sécurité alimentaire et étendre l’inclusion financière. Pourtant, plus de 80 % des start-up africaines signalent des difficultés d’accès au financement».

Une mise en valeur de l’Afrique souhaitée dès la première édition de Vivatech

Le salon a réuni 30 pays étrangers contre 22 en 2019, soit une progression de plus de 35%. Côté africain, l’Egypte et la Mauritanie ont rejoint les autres pays partenaires. “Dès le début de Vivatech, nous avons souhaité mettre l’innovation du continent africain en valeur. D’un point de vue médiatique en France, quand on évoque l’Afrique c’est souvent Ebola, la famine… Or on oublie que ce continent est complètement en train de s’emparer du digital et avec cette capacité d’utiliser peu de moyen. Aujourd’hui, 47 pays africains ont candidaté aux challenge sur 54, ce qui est énorme  » se félicite Laure Wybo, directrice du développement de Vivatech.

Si l’un des objectifs affiché est d’attirer des pays africains en quête de financement, l’autre est de booster les grands groupes comme Vinci, Société générale ou Sanofi, déjà présents sur le continent. Et leur permettre de rencontrer de nouvelles start-up locales.

Un marché restreint mais au potentiel immense

Le marché africain reste restreint comparé au reste du monde et concentré dans une poignée de pays. 80 % des fonds levés dans les start-up en Afrique sont à destination de quatre pays : Nigeria, Kenya, Egypte et Afrique du Sud. Entre 2013 et 2019, le marché pèse moins de 4 milliards de dollars, contre un marché de plus de 500 milliards aux Etats-Unis et autour de 100 milliards d’euros en Europe.

Mais son potentiel reste immense, avec une envie des start-up africaines de rattraper le retard. Le taux des investissements a augmenté de 155 % entre 2017 et 2020 et le nombre de sociétés financées sur la même période a été de plus 187% selon les chiffres de Proparco. “Si l’enjeu est évidemment de faire venir des capitaux, on commence à voir les start-up africaines s’installer dans la Silicon Valley. Et c’est un signe fort pour nous” commente Laure Wybo.

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