Urbanisme : “Je m’engage pour l’Afrique” invite 20 jeunes à plancher sur les villes secondaires
Lancée en janvier 2021 par Ileana Santos et Amina Zakhnouf, l’association “Je m’engage pour l’Afrique” (JMA), incubateur de politiques publiques “pour une Afrique excellente et performante” présente leur sixième publication : "Nouvelles voix - les jeunes architectes des villes secondaires africaines de demain". Un ouvrage collectif écrit à 60 mains, résultats d’une résidence de formation et de réflexion qui a rassemblé 20 jeunes de 11 pays africains et européens. Interview avec Amina Zakhnouf, co-fondatrice.

Par Mérième Alaoui
JMA est née il y a deux ans avec pour objectif affiché de faire émerger une nouvelle génération d’experts et d’entrepreneurs engagés pour l’Afrique. Objectif atteint ?
Que nous soyons issus de la diaspora ou pas, moi même j’ai grandi au Maroc avant de venir étudier en France, nous avons en commun le désir de contribuer au développement de notre continent. Depuis notre lancement, tout a été très vite, nous avons des bureaux dans le 5ème arrondissement à Paris, 3 salariés, 2 stagiaires et des tas de projets ! Notre objectif est de repenser l’avenir des politiques publiques et de créer un impact positif pour une Afrique excellente et performante, en nous inspirant des objectifs du développement durable.

Vous présentez aujourd’hui votre 6ème publication, « Nouvelles voix – les jeunes architectes des villes secondaires africaines de demain ». Comment s’est passé l’écriture de cet ouvrage écrit à 60 mains ?
En mai dernier, nous avons lancé la première résidence JMA, un programme visant à encourager la participation citoyenne des jeunes et d’accompagner leur influence auprès des décideurs publics et privés. Nous avons lancé un appel, reçu une centaine de candidatures, et sélectionné 20 jeunes. Pendant trois mois, ils ont suivi des formations, participé à des débats et réfléchi à des enjeux cruciaux pour le développement. D’abord en ligne, puis lors d’une restitution les 19 et 20 septembre au salon Innopolis à Paris. Ce livre est le fruit de tout ce travail. Nous proposons une réflexion sur l’attractivité de trois villes africaines : Aneho (Togo), Ben Guerir (Maroc) et Abomey-Calavi (Bénin) sous quatre axes majeurs : “Vivre” pour une industrialisation urbaine réussie, “Recevoir” pour le développement du secteur du tourisme et l’habitat durable, “se déplacer” pour favoriser les mobilités durables et propres, et enfin “se réinventer” pour une gouvernance urbaine plus durable et mieux connectée. Ce premier livre est une contribution publique, il ne s’agit pas de le vendre.

Quel est l’impact visé ? Influencer les politiques publiques…
Clairement il s’agissait d’émettre des propositions les plus concrètes possibles aux responsables publics. Avec des idées de financement. Ensuite à eux de s’en saisir ! Les jeunes ont dialogué avec des acteurs tels que des représentants de Climate Chance, l’Agence française de développement, l’Institut de Recherche en Énergie Solaire et Énergies Nouvelles, et le Fonds mondial pour le développement des villes, entre autres, pour affiner leurs opinions. Mais surtout l’idée est d’initier un dialogue avec les décideurs publics et privés de ces trois villes pour identifier les opportunités et les enjeux locaux. À titre d’exemple, ils ont rencontré le maire d’Aného (Togo) pour discuter des aspirations de la ville, des besoins en matière de tourisme, d’environnement et d’emploi des jeunes, alimentant ainsi leurs recommandations et stimulant un dialogue multi-acteurs pour mener à bien cette mission.