UEMOA : une vision stratégique pour une intégration économique renforcée face aux défis géopolitiques
L’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) déploie son Plan Stratégique 2025-2030, intitulé IMPACT 2030, visant à accélérer l’intégration économique et la transformation structurelle de ses États membres. Ce plan, aligné avec la Vision Prospective 2040, ambitionne de renforcer la compétitivité régionale, d’encourager l’industrialisation, de moderniser les infrastructures et de stimuler l’économie numérique. Face à des défis économiques et géopolitiques croissants, l’UEMOA entend créer un espace économique intégré, résilient et inclusif, capable de relever les enjeux de demain.

L’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) a lancé son Plan Stratégique 2025-2030, baptisé IMPACT 2030, avec l’ambition de transformer structurellement ses économies en développant des secteurs à forte valeur ajoutée. Ce plan, qui s’inscrit dans la Vision Prospective 2040, met l’accent sur des priorités telles que la compétitivité régionale, l’industrialisation, la modernisation des infrastructures, et l’accélération de la transition numérique. Selon Abdoulaye Diop, Président de la Commission de l’UEMOA, « l’UEMOA doit renforcer sa cohésion interne pour assurer la mise en œuvre efficace de ce plan ambitieux ». Pour sa part, Paul Koffi Koffi, Commissaire en charge du Développement de l’Entreprise, des Mines, de l’Énergie et de l’Économie Numérique, a souligné que « l’appropriation des réformes par les acteurs nationaux sera cruciale pour la réussite de cette transformation ». Cette nouvelle feuille de route cherche à renforcer l’intégration économique des pays membres et à doter la région d’une économie plus résiliente et compétitive à l’échelle continentale et internationale.
Des réussites notables dans l’intégration économique et monétaire…

Au cours des dernières années, l’UEMOA a enregistré plusieurs réussites notables dans l’intégration économique et monétaire. L’Union a réussi à maintenir une croissance soutenue, avec un taux moyen de 5,6 % entre 2019 et 2023, malgré les difficultés liées aux chocs mondiaux. En outre, l’harmonisation des politiques fiscales et douanières a facilité les échanges intra-communautaires, contribuant ainsi à la fluidité du commerce régional. L’UEMOA-Titres, par exemple, a permis aux États membres d’accéder à des financements compétitifs, renforçant ainsi la stabilité financière de la zone. Parallèlement, la modernisation du Corridor Abidjan-Lagos, un axe stratégique pour le commerce sous-régional, a été un exemple marquant de l’engagement de l’UEMOA à améliorer les infrastructures régionales. Le développement de la fibre optique et l’expansion des réseaux électriques interconnectés ont également permis de soutenir l’intégration numérique et énergétique de la région, contribuant à la réduction de la fracture numérique. Ces succès témoignent de la volonté de l’UEMOA de créer un espace économique intégré, moderne et compétitif, en phase avec les objectifs du Plan Stratégique 2025-2030.
Cependant, l’UEMOA fait face à des défis de taille qui risquent de freiner ses ambitions de transformation. L’émergence de l’Alliance des États du Sahel, qui regroupe des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, pourrait modifier les équilibres géopolitiques et compliquer l’intégration régionale de l’UEMOA. Selon Abdoulaye Diop, « face aux crises sécuritaires et aux défis géopolitiques croissants, l’UEMOA doit non seulement renforcer sa cohésion interne mais aussi adapter ses stratégies pour faire face à ces nouvelles alliances ». L’Alliance du Sahel, axée sur la lutte contre le terrorisme et la sécurité alimentaire, pourrait en effet faire peser des tensions sur les priorités de l’UEMOA, surtout si ces priorités divergent dans les domaines de la sécurité et du développement. La gestion de l’instabilité politique, des flux migratoires et des inégalités économiques sera essentielle pour préserver la stabilité régionale. De plus, les barrières non tarifaires, la faible qualité des infrastructures routières et le manque d’intégration du secteur privérestent des obstacles à surmonter pour assurer la fluidité du commerce intra-communautaire. L’UEMOA devra également répondre aux préoccupations liées à la transition énergétique et aux risques climatiques, qui deviennent de plus en plus cruciaux dans un contexte mondial marqué par des crises environnementales.
L’UEMOA doit, par conséquent, redoubler d’efforts pour non seulement harmoniser ses politiques économiques et sociales mais aussi adapter ses stratégies face à l’évolution des dynamiques géopolitiques. L’amélioration de la gouvernance, la gestion des conflits et la promotion de la résilience face au changement climatique doivent ainsi figurer parmi ses priorités pour garantir un développement économique durable et inclusif dans les années à venir.
Une nouvelle feuille de route ambitieuse pour construire un espace économique résilient, compétitif et intégré
Le Plan Stratégique 2025-2030 et la Vision Prospective 2040 offrent à l’UEMOA une feuille de route ambitieuse pour construire un espace économique résilient, compétitif et intégré. Toutefois, les défis géopolitiques et économiques, notamment avec l’émergence de nouvelles alliances régionales comme l’Alliance du Sahel, risquent de compliquer la mise en œuvre de ces objectifs. L’UEMOA doit se préparer à naviguer dans un environnement régional complexe, en renforçant sa cohésion interne et en ajustant ses politiques pour rester un acteur clé de l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest.