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Transport aérien- Reprise de croissance attendue en 2023 après les effets de la Covid-19

2023 devrait être l’année de la bouffée d’oxygène pour les aéroports de l’Afrique du Centre et de l’Ouest, lesquels ont vu le niveau de leurs activité chuté du fait de la pandémie à covid-19. 

Issiaka N’Guessan à Abidjan

Abidjan a accueilli fin juin un Forum sur la relance du transport aérien en Afrique du Centre et de l’Ouest en vue de réfléchir sur les mécanismes de relance de l’activité plombée par la pandémie à Covid-19.

Le forum régional sur la relance du transport aérien était l’occasion pour l’union des gestionnaires d’aéroports d’Afrique centrale et de l’Ouest (UGAACO) et la Sodexam, de « mettre en place en synergie les atouts de la sous-région dans le domaine de l’aviation civile. » Le Forum d’Abidjan a réuni du 8 au 10 juin, 15 pays sur les 16.

« Des signes de reprise »

Selon Simon Kaboré, le Secrétaire Exécutif de l’UGAACO, « c’est de cette reprise dont dépend notre survie » même s’il reconnaît qu’il y a « certes des signes de reprise ». Il indique qu’en 2020, il y a eu une chute de 70.4% du trafic par rapport à 2019. En 2021, la plongée s’est poursuivie à 49.2% par rapport à 2019 et 2022 a été de 59% de chute du trafic. Mais, des pays donnent à faire croire que la reprise est excellente et générale. Raison pour laquelle il a recommandé, au nom du président de l’UGAACO, Daniel Lefèvre, que « nous devons contrôler notre communication en donnant des chiffres records. »

Un volume de 229 millions de passagers sur l’ensemble des aéroports de l’Union, un chiffre qui « devrait doubler en 2040 »

Il a établi un volume de 229 millions de passagers sur l’ensemble des aéroports de l’Union et ce chiffre selon lui, « devrait doubler en 2040 », insistant sur le fait que « la situation est tendue ». Les pertes financières sont estimées en 2021 à 2.26 milliards FCFA soit 46%  des acquis financiers de 2019. Il a annoncé pour « début 2024 » la reprise grâce à la desserte domestique à condition d’appui public.

Il a pris l’exemple ivoirien avec une forte implication du gouvernement qui s’est investi dans la compagnie nationale, Air Côte d’Ivoire, en « appui direct ». Il estime que cet appui peut donc être en appui direct ou « indirect à travers des mesures fiscales ».

Le transport aérien est un « vecteur de croissance économique et de réduction de la pauvreté » 

Pour Mamadou Zampalégré du Burkina Faso, le transport aérien est un « vecteur de croissance économique et de réduction de la pauvreté » soutenant que « les investissements permettent le développement économique de nos pays. » 

Il assure que « la croissance et le développement économique » ont été éprouvés par la pandémie à Covid-19, raison pour laquelle, il faudrait « anticiper les préoccupations pour une véritable approche de relance en relation avec la pandémie » et « développer des couloirs de santé publique » en cas de survenue de pareille imprévision exogène.

Au Burkina Faso, Mamadou Zampalégré a annoncé la construction en cours d’un nouvel aéroport qui devrait ouvrir en 2025 en remplacement de celui de Ouagadougou et la réhabilitation de celui de Bobo Dioulasso, saluant au passage la tenue de ce Forum d’Abidjan comme un « cadre pour relever les défis du transport aérien. »

« Le secteur reste vulnérable » 

A sa suite, Amadou Coulibaly, ministre ivoirien de la Communication et de l’Economie numérique a indiqué que « le secteur du transport aérien est fortement impacté par la pandémie depuis 2020. » « Ce secteur reste vulnérable » a-t-il reconnu avant de relever que « la Covid a bouleversé les activités aéroportuaires avec 3 millions de perte d’emplois dans le monde et dans les industries » liées aux activités aéroportuaires citant un rapport de l’IATA.

Il estime à 28 milliards de dollar la chute du PIB de l’économie des pays mais, soutient-il, « les effets de la Covid n’ont pas anéanti l’activité. » « Convenir des orientations stratégiques de nos politiques, le renforcement des capacités, la mise aux normes de nos infrastructures » devraient selon Amadou Coulibaly faire partir des résolutions de ce Forum. Citant le cas ivoirien, il a indiqué qu’avec l’appui de l’Etat, on est passé en 2012, de 962.000 passagers à plus de 2 271 700 de passagers en 2019 soit 136% en 7 ans. « Notre continent est riche de son potentiel, sa résilience et de ses intelligences mais il faut prendre conscience de nos faiblesses » a-t-il insisté. Avec 5.7% de croissance annuelle « en moyenne » dans le secteur, jusqu’en 2034, les « perspectives sont plus que prometteuses » a-t-il fait savoir au moment où la compagnie ivoirienne vient d’ouvrir une nouvelle ligne vers la Guinée-Bissau.

« Une bouée de sauvetage »

Le parrain de ce forum, Abel Ouédraogo, patron de Lys Transport, PDG du groupe Ebomaf du Burkina Faso, a estimé que « la reprise des activités pour tous les secteurs » liés au transport aérien constituait « une bouée de sauvetage ». Il avait recommandé « un diagnostic sans complaisance » du secteur aérien africain avec des tarifs domestiques ou inter-Etats encore trop élevés pour le citoyen aux revenus modestes. Le transport aérien apparaît dans les pays africains comme un moyen de transport de luxe réservé à une frange de la population.

Kigali, la capitale rwandaise accueillera en septembre prochain, le Salon mondial des infrastructures et des équipements aéroportuaires.

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