Par Samuel Daka, à Douala
A l’issue de son premier conseil d’administration, le marketeur pétrolier camerounais Tradex a nommé Philippe Attang Atomb Bekondj comme directeur général (DG) de sa filiale en République démocratique du Congo (RDC). Un choix judicieux porté sur cet homme de 47 ans qui a consacré 15 des 18 ans de sa vie professionnelle dans le secteur pétrolier aval chez Tradex, une entreprise créée en 1999 par la Société nationale des hydrocarbures (SNH).
Bien avant d’entrer à Tradex, depuis 2004, le promu, diplômé en marketing, avait déjà flirté avec le monde de la vente des produits pétroliers dès 2004 chez Total (aujourd’hui TotalEnergies).
« En tant que directeur commercial adjoint de Tradex Cameroun, Philippe Atang a réalisé un chiffre d’affaires de 311 milliards FCFA, avec une progression moyenne annuelle des ventes et revenus de 6% »
Ce qui le prédispose à travailler à Tradex où il a toujours travaillé à la commercialisation des produits, à l’optimisation du portefeuille clients et au développement du chiffre d’affaires. Un parcours de son CV révèle que, comme directeur commercial adjoint de Tradex Cameroun de 2021 jusqu’à sa nomination à la tête de la filiale de la RDC, Philippe Atang a réalisé, avec l’ensemble de ses 22 collaborateurs, un chiffre d’affaires de 311 milliards FCFA, avec une progression moyenne annuelle des ventes et revenus de 6%.
Selon son président du conseil d’administration (PCA), Igor Emmanuel Soya Bissaya, Tradex RDC prolonge les ambitions de la maison-mère qui « continue de poser des actes structurants qui renforcent son positionnement de leader dans les maillons clés du secteur pétrolier africain ». Pour celui qui a été élu le même jour que son DG, un mois après avoir été porté au même poste à Chanas Assurances SA, une autre filiale de la SNH. Le profil du premier DG de Tradex RDC sied à ces ambitions du marketeur camerounais pour ce pays où le marché de la commercialisation des carburants est estimé à un milliard USD, en plus des 600 à 700 millions USD de produits pétroliers importés directement par les opérateurs miniers.
« Le nouveau DG de Tradex RDC entend faire de l’entreprise l’un des leaders du marché local aux côtés d’Engen Petroleum, TotalEnergies ou Cobil, le top 3 du marché congolais »
Selon les analystes et experts du secteur de la distribution des produits pétroliers, « le défi logistique est le premier que devra surmonter Philippe Attang pour réussir l’entrée de Tradex sur le marché congolais ». Pour cela, plusieurs options s’offrent à cette autre filiale de la SNH pour avancer rapidement. Parmi lesquelles, selon des sources internes, « un acteur non négligeable du marché disposé à céder ses actifs. Il possède des capacités de stockage de plus de 10.000 m³ de gasoil et de plus de 1.000 m³ d’essence, localisées dans un point stratégique pour les importations de l’ouest de la RDC, ainsi que d’une dizaine de camions-citernes, d’une barge fluviale et deux stations-service ».
Il est également question pour le nouveau DG de Tradex RDC de travailler à positionner l’entreprise dont il a la charge désormais comme l’un des leaders du marché local aux côtés d’Engen Petroleum, TotalEnergies ou Cobil, le top 3 du marché congolais. Pour cela, Tradex prévoit de ratisser large en intervenant « sur l’essentiel de la chaîne de valeur du secteur pétrolier aval ». Au rang des activités prévues par la nouvelle société à ce propos, Tradex RDC envisage « la distribution des produits pétroliers, y compris le gaz domestique, à travers un réseau de stations-service et des points de consommation installés sur les sites de production des entreprises, ainsi que l’avitaillement des aéronefs sur les plateformes aéroportuaires du pays et l’approvisionnement des navires et autres embarcations naviguant dans les eaux congolaises ».
A cet effet, un capital social, de 2,5 milliards de FCFA, soit environ 40 millions USD, est la mise de départ. Si, jusqu’ici, l’on ignore si ce capital a été totalement libéré, tout le monde s’accorde à dire que « la mise en place de la chaîne de distribution devrait nécessiter des capitaux plus importants dans un pays aussi vaste que la RDC (plus de 2 millions de km2), qui connaît, en plus, un déficit en matière d’infrastructures de transport ».