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Tarek Gueham : « Former, pour combler le déficit de compétences… et contribuer à la souveraineté numérique de l’Afrique »

Tarek Gueham, fondateur de la plateforme éducative TARIK, s'est engagé à démocratiser l'IA et l'enseignement du codage pour les enfants en Afrique. Il vise à combler le fossé des compétences numériques et à renforcer la souveraineté numérique du continent.

Par Nadjoua Khelil à Alger

Dans un futur proche, la technologie occupera une place centrale dans la vie quotidienne. « 65% des enfants d’aujourd’hui travailleront dans des métiers qui n’existent pas encore et qui seront créés par l’IA dans les années à venir. De plus, 60% des emplois actuels seront remplacés par des systèmes de l’IA et des robots dans les vingt prochaines années », souligne Tarek Gueham, chercheur dans le domaine des technologies de l’information, citant des statistiques d’experts.

C’est d’ailleurs, au vu de l’importance de l’IA et de son « impact sur l’avenir de nos enfants et nos pays », que ce dernier, fondateur et CEO de la startup algérienne Tarik Education Center, a décidé de « rendre l’apprentissage de l’IA et du codage accessibles à tous », en lançant, en octobre 2023, une plateforme éducative innovante et gratuite « TARIK ».

Démocratiser l’enseignement de l’IA

« L’histoire derrière la création de la plateforme est un peu triste. Le décès de ma mère m’a poussé à la réflexion. Elle me disait que l’on peut regretter beaucoup de choses dans la vie, mais jamais d’avoir appris quelque chose de nouveau. L’apprentissage de l’IA et du codage étant devenu une nécessité incontournable, j’ai fondé TARIK pour démocratiser l’enseignement de l’IA », confie le trentenaire, docteur en télécommunications et traitement de l’information, formateur en IT et responsable de la gestion des radars en Algérie.

TARIK, dédiée à l’enseignement de l’IA et du codage aux enfants de 4 à 18 ans à travers des jeux vidéo ludiques, compte déjà 1200 clients, et 46 formateurs formés ». Elle est présente, outre l’Algérie, en Égypte, France, Canada et bientôt en Afrique du Sud. Pour ce dernier pays, « notre objectif est d’intégrer l’IA, le codage, la robotique dans le système éducatif d’une école qui compte 3500 élèves », se réjouit Gueham.

Selon lui, la plateforme a son propre programme éducatif et outils pédagogiques, développés par des talents algériens, l’expertise de pédagogues et enrichis en associant des enfants. « Leur contribution a été essentielle pour façonner une expérience d’apprentissage engageante et efficace ». Ainsi, son contenu est une véritable aventure ludique et immersive. « Nous avons repoussé les limites de l’éducation technologique en développant une technologie qui permet même à un enfant de 6 ans de concevoir des modèles avancés d’IA et de maîtriser le codage d’une façon simple et amusante, à travers des jeux, dont ils deviennent les créateurs ». De plus, un suivi personnalisé de la progression des apprenants est assuré.

Développer des compétences durables pour relever les défis de demain avec créativité

L’éducation à l’IA aux enfants est d’un apport capital : devenir des créateurs de technologies, et non pas des consommateurs. « L’IA redéfinit même la façon dont nous interagissons avec notre environnement. Initier les enfants tôt à ces concepts, comme pour TARIK, stimule la créativité, développe leur esprit critique et les prépare à être des innovateurs ». Le but de la plateforme est de les « inspirer à développer des compétences durables pour relever les défis de demain avec créativité ».

Et ce, par un apprentissage « adapté » aux nouveaux enjeux économiques et à se familiariser avec des défis et situations réels pour s’adapter aux changements. D’autres contenus visent par ailleurs à encadrer les apprenants à l’usage responsable de l’IA, les sensibiliser aux menaces du numérique et inculquer un comportement écoresponsable.

Préparer les jeunes générations à devenir des acteurs du changement

A l’aube de la quatrième révolution industrielle, former à l’IA et aux technologies numériques est une priorité cruciale pour l’Afrique, notamment pour relever le défi du capital humain, indispensable à la souveraineté numérique du continent. « L’acquisition précoce de ces compétences, prépare les jeunes générations à devenir des acteurs de ce changement, capable de relever les défis locaux avec des solutions locales. Investir dans l’éducation technologique, peut combler le déficit de compétences en Afrique, pour répondre aux besoins croissants du marché du travail, et contribuer ainsi à sa souveraineté numérique. Porter l’Afrique vers une ère numérique autonome et prospère ».

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