TAAG Angola Airlines : un nouvel envol grâce à l’aéroport Dr. António Agostinho Neto
À l’occasion de la 80e Assemblée générale annuelle de l’IATA, où les dirigeants des compagnies aériennes du monde entier se rencontrent pour échanger sur l’avenir du transport aérien, TAAG Angola Airlines a profité de cette tribune pour réaffirmer ses ambitions.

La compagnie aérienne nationale TAAG Angola Airlines vit une profonde transformation, tant sur le plan stratégique qu’infrastructurel. Au cœur de ce renouveau : un plan de croissance ambitieux, la restructuration de l’organisation interne et un nouvel aéroport ultra-moderne censé faire de Luanda un véritable hub régional. TAAG Angola Airlines dessert aujourd’hui 25 destinations : 13 domestiques et 12 internationales. L’année passée, la compagnie a transporté près de 1,4 million de passagers. « Nous avons fait voler près d’1 million 400 mille passagers l’an passé, » a déclaré Miguel Carneiro, Directeur commercial de TAAG. Mais l’ambition est bien plus grande : « Notre objectif est, dès 2029, de doubler ce chiffre. » poursuit Miguel Carneiro.
Pour y parvenir, TAAG a lancé son plan stratégique 2024-2029, avec une nouvelle philosophie commerciale axée sur la transformation de son modèle opérationnel. « Nous sommes en train de transformer l’organisation. On a commencé par lancer un nouveau plan stratégique, 2024-2029. Nous voulons recruter et développer les compétences internes, surtout la manutention et les ingénieurs. Nous avons lancé un programme de formation de pilotes. »
Un hub régional à Luanda
Sur le plan de la stratégie, le hub s’affirme. « Nous avons changé notre philosophie commerciale, nous passons d’une stratégie point par point à une stratégie d’hub. Cela nous permettra de créer une économie d’escale. » explique Miguel Carneiro. L’élément central de cette transformation est le nouvel aéroport international Dr. António Agostinho Neto, inauguré le 10 novembre 2023 par le président João Lourenço. Situé à environ 40 km de Luanda, dans la commune de Bom Jesus, l’aéroport s’étend sur 1 324 hectares et dispose de deux pistes parallèles, dont l’une de 4 000 mètres, apte à accueillir les plus gros porteurs comme le Boeing 747 ou l’Airbus A380. Doté de trois terminaux, dont un réservé à TAAG, il peut accueillir 15 millions de passagers par an (10 millions internationaux et 5 millions domestiques), ainsi que 130 000 tonnes de fret. L’objectif est clair : transformer Luanda en une plaque tournante entre l’Afrique australe, centrale et occidentale, à l’image de Paris-CDG. « Luanda c’est surtout des destinations, environ 20 % d’escale. Par exemple, les passagers que nous transportons de Lisbonne vont passer par Luanda pour aller en Afrique du Sud. »

Optimiser les routes existantes plutôt qu’en ouvrir de nouvelles
Contrairement à d’autres compagnies qui misent sur l’expansion rapide du nombre de routes, TAAG préfère renforcer la qualité et la fréquence de ses liaisons existantes. « On va voler dans des horaires plus intéressants pour les passagers. On va offrir plus de fréquence dans le même marché. L’année dernière, nous volions 7 fois par semaine à Cape Town. En ce moment, c’est plus de 10 fois par semaine à Cape Town, » précise Miguel Carneiro.
TAAG est aujourd’hui le deuxième opérateur en parts de marché dans l’aérien en Angola, avec une stratégie de transit par Luanda qui facilite les connexions entre pays africains, notamment ceux avec peu de liaisons directes. « Luanda est aussi un transit. Un Sud-Africain qui veut aller à Lagos peut se donner la possibilité d’aller à Luanda. » Tout en optimisant ses lignes actuelles, TAAG continue d’élargir son réseau : « Nous allons ouvrir la route de Nairobi, Abidjan, Libreville et Accra cette année. Lagos nous avons monté de 4 à 5 vols. » note Miguel Carneiro. Cette montée en puissance sera soutenue par l’arrivée de nouveaux appareils : un Airbus A220 en juin et trois Boeing 787 attendus entre juillet et septembre.
Facilitation des visas et vision continentale
Dans le cadre de son ouverture, l’Angola a également instauré une exemption de visa touristique pour les ressortissants de 98 pays, pour des séjours jusqu’à 30 jours par entrée. « Concernant les visas, la question économique est claire tout comme la question migratoire. Il faut que les économies de la région se développent de façon soutenable. L’emploi doit être aussi présent. Les barrières tomberont si les politiciens s’y engagent. » analyse Miguel Carneiro.
Enfin, interrogé sur le Marché unique du transport aérien africain (SAATM), Miguel Carneiro reste optimiste mais critique : «Il y a du retard…» Avec des objectifs ambitieux, un aéroport de classe mondiale, une flotte modernisée et une stratégie centrée sur la connectivité régionale, TAAG Angola Airlines se donne les moyens de devenir un acteur incontournable de l’aviation africaine. En attendant, comme glisse avec humour Miguel Carneiro, face à tant de défis : « Quand j’ai commencé, j’avais des cheveux… »