Startup Act Tunisien : un catalyseur pour l’écosystème entrepreneurial africain
Depuis son adoption en 2018, le Startup Act tunisien s'est imposé comme un pivot essentiel dans le développement de l'écosystème entrepreneurial du pays. Alors que le Startup Act 2.0 est en gestation pour répondre aux défis persistants, son impact s'est fait sentir non seulement localement, mais aussi à travers l'Afrique, inspirant d'autres nations du continent alors qu’il a été pris pour référent par l’Union africain.
Le Startup Act tunisien, promulgué en 2018, est entré dans sa cinquième année d’existence, marquant ainsi une étape significative dans le développement de l’écosystème entrepreneurial du pays. Conçu pour promouvoir la création et le développement des startups, ce cadre législatif a intégré 20 mesures de soutien aux entrepreneurs, investisseurs et startups, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle ère d’innovation et de croissance économique en Tunisie.
Depuis lors, le pays a attribué plus de 1000 labels de startups, offrant un soutien crucial à ces entreprises émergentes. Pour rappel, le programme « Startup Tunisia », lancé en 2019, visait à créer un environnement propice à l’épanouissement des startups tunisiennes sur la scène régionale et mondiale, avec pour objectif la création de 1000 startups et de 10 000 emplois d’ici à 2024.
Le Startup Act a révolutionné l’approche tunisienne en matière d’innovation. En proposant des incitations fiscales attractives tant pour les startups que pour les investisseurs, il a encouragé la création d’un grand nombre de nouvelles entreprises, impulsant ainsi un véritable essor entrepreneurial. Ces mesures ont également favorisé l’essor de secteurs clés tels que la technologie, les services financiers et les énergies renouvelables, contribuant ainsi à diversifier l’économie tunisienne.
En outre, le Startup Act a renforcé l’écosystème entrepreneurial en facilitant l’accès au marché pour les startups, en simplifiant les procédures administratives et en favorisant la collaboration entre les secteurs public et privé. Des initiatives axées sur le renforcement des compétences entrepreneuriales et la promotion de l’innovation ouverte ont également été mises en place, renforçant ainsi la vitalité de la communauté des startups en Tunisie.
Le Startup Act 1.0 était important et nécessaire pour créer une nouvelle dynamique, mais pas suffisant pour assurer sa pérennité
Depuis, si des mises à jour ont été apportées, la législation continuant d’évoluer au gré des besoins, alors qu’il entre dans sa cinquième année, le Startup Act affiche un bilan mitigé : avec des réussites notables enregistrées, il reste confronté à plusieurs défis. Ainsi que le souligne Smart Capital, la société de gestion chargée de la mise en œuvre de Startup Tunisia, laquelle “vise à faire de la Tunisie un pays de start-up au carrefour de la Méditerranée, de la région Mena et de l’Afrique”. S’il juge “spectaculaire” les avancées apportées par le Startup Act dans l’écosystème tech tunisien, Smart Capital nuance ainsi: “le Startup Act 1.0 était important et nécessaire pour créer une nouvelle dynamique, mais pas suffisant pour assurer sa pérennité.”
La lenteur des processus administratifs, le manque de financement pour les startups à un stade précoce et les lacunes en matière de formation et d’accompagnement demeurent des obstacles majeurs à la croissance de l’écosystème entrepreneurial. De plus, la nécessité de renforcer la protection de la propriété intellectuelle et de promouvoir l’entrepreneuriat féminin reste une priorité pour assurer la durabilité et l’inclusivité de la croissance économique.
Startup Act 2.0 en gestation
Cependant, ces défis offrent également des opportunités d’amélioration. En investissant dans l’éducation entrepreneuriale, en mettant en place des programmes de mentorat et de coaching et en renforçant les liens entre les universités, les entreprises et les organismes gouvernementaux, la Tunisie peut créer un environnement encore plus propice à l’innovation et à la croissance des startups. Le Startup Act 2.0, dont la promulgation est prévue cette année, doit apporter des réponses concrètes à ces enjeux cruciaux. Au-delà des frontières tunisiennes, le Startup Act a suscité l’intérêt de l’Union africaine qui l’a pris pour référent de même que d’autres pays du continent. Des initiatives similaires ont ainsi vu le jour en Algérie, au Sénégal et au Rwanda, plus récemment en Côte d’Ivoire, illustrant ainsi l’influence positive et l’impact régional du modèle tunisien.
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