Après le report de l’édition 2021 en raison de la pandémie de Covid 19, le coup d’envoi de la 33e Coupe d’Afrique des Nations (CAN) a finalement été donné dans la capitale camerounaise, Yaoundé, le 9 janvier. Au delà de l’aspect sportif, la manifestation la plus populaire du continent, porte des enjeux économiques majeurs. Pour la fédération, pour le pays hôte, pour les sponsors… Analyse.
Par DBM
Les jeux ont commencé. Le premier grand match de l’événement international en Afrique, la CAN, avec différents défis. La pandémie en cours avec la nouvelle variante Omicron à gérer tandis que les jeux seront joués dans six sites dans la nation ouest-africaine (Yaoundé : Stade Olembe et Stade Ahmadou Ahido, dans le stade Japoma de Douala ; Le stade Roumde Adija à Garoua ainsi que le stade Kouekong de 20.000 places à Bafoussam et au stade de Limbe).
L’Algérie tentera de conserver son titre de championne du monde 2019, mais elle sera mise à l’épreuve par les autres favoris du tournoi, à savoir l’Égypte, le Maroc, le Sénégal et le Nigeria.
« Les avantages qui découlent de l’accueil par les villes de tournois tels que l’AFCON sont énormes »
Ce sont des défis majeurs, ainsi que des enjeux économiques. Les avantages qui découlent de l’accueil par les villes de tournois tels que l’AFCON sont énormes. Pour le pays hôte en premier lieu.
Le Cameroun n’a pas eu la tâche facile en tant que pays hôte, avec des doutes quant à la livraison des stades à temps et des problèmes de sécurité dans les régions anglophones du pays.
Mais dimanche, une cérémonie d’ouverture haute en couleurs, organisée dans le tout nouveau stade Olembe de Yaoundé, d’une capacité de 80 000 places, a donné le ton.
Le président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Tlhopane Motsepe, a déclaré à près de 60 000 fans réunis au stade Olembe pour la cérémonie d’ouverture que l’attente était désormais terminée. « Aujourd’hui, nous sommes ici pour montrer le meilleur du football camerounais et le meilleur du football africain », a déclaré Motsepe.
La CAF et le gouvernement camerounais ont mis en place un système de filtrage afin qu’un laissez-passer sanitaire soit nécessaire pour accéder aux stades. Les stades ne doivent pas être remplis au maximum de leur capacité afin de contrôler les foules et la propagation du virus.
« L’économie du pays bénéficie également de l’afflux de personnes venant assister aux tournois dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et du divertissement, etc. »
Mais la pandémie n’aura pas empêché cette fois le Cameroun d’accueillir l’évènement et de rattraper l’échec, et la perte économique, de 2019 qui s’était vu retirer les droits d’organisation de la CAN en raison de retards dans les préparatifs et de problèmes de sécurité. Cette fois, le pays est décidé à reprendre la main.
Il est indéniable que l’organisation d’un événement sportif de grande envergure a un coût. Il faut des années de planification et d’investissement pour s’assurer que les infrastructures nécessaires soient mises en place.
Cependant, les pays choisissent d’accueillir des événements de ce type parce qu’ils pensent qu’il y aura des retombées économiques et sociales positives.
Tout d’abord, les villes bénéficient d’un coup de pouce en termes d’infrastructures, avec la mise en place de nouveaux équipements sociaux, car de nombreux touristes sont attendus.
L’économie du pays bénéficie également de l’afflux de personnes venant assister aux tournois dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et du divertissement, etc.
« Les recettes de l’Égypte pour la Coupe d’Afrique 2019 ont atteint 83 millions de dollars »
Les recettes de l’Égypte pour la Coupe d’Afrique 2019 ont atteint 83 millions de dollars selon le chef de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad. Ahmad avait alors souligné que les recettes de l’édition du tournoi ont dépassé celles de la Guinée équatoriale en 2015 et du Gabon en 2017.
Dans le cas de l’Égypte, la capitale, Le Caire, était le principal centre d’action et d’attraction, non seulement parce que l’équipe hôte y était basée mais aussi parce qu’elle accueillait trois groupes – A, C et D. Les trois autres villes concernées étaient Alexandrie, Suez et Ismaïlia.
La rue des sponsors
Le coup de pouce économique à court terme qui est généralement associé aux grands événements, à savoir un afflux de visiteurs, d’athlètes et de médias qui dépensent et injectent de l’argent dans l’économie locale, a également été perdu.
Mais outre les droits télévisés, une autre source de revenus importante de la CAN pour la CAF est la ruée des sponsors. Lors de l’édition 2013, Pepsi, Adidas, Standard Bank, Samsung et Puma ont tous poursuivi leurs contrats de partenariat existants jusqu’en 2016 (le contrat de Samsung courait jusqu’en 2015).
Promotion des joueurs africains
Pour le continent africain dans son ensemble, la CAN représente une grande chance de vente de joueurs, qui voit des fonds affluer dans les différents systèmes de football des pays individuels dans le cas des joueurs basés en Afrique.
Pour ces joueurs, l’attrait du football européen est irrésistible, et leurs ventes génèrent une belle part du jackpot. En effet, en termes de revenus, le marché européen du football est estimé à une valeur étonnante (22 milliards de dollars). Pour les joueurs basés en Afrique et leurs clubs de football, c’est un scénario gagnant-gagnant.
En 2019, toutes les équipes participant à la compétition ont empoché au moins 600 000 dollars. Le vainqueur du trophée de la CAN a empoché 4,5 millions de dollars… en plus du trophée.