Sommet Finance en Commun 2025 : vers une finance durable et inclusive
Du 26 au 28 février 2025, le Cap en Afrique du Sud a accueilli la cinquième édition du Sommet Finance en Commun (FiCS). Cet événement mondial a réuni plus de 2 000 acteurs engagés dans la promotion d'une finance durable et inclusive. Les discussions ont mis en lumière les rôles essentiels des banques publiques de développement (BPD) dans la transition énergétique, la transformation numérique et le financement d'infrastructures résilientes face au changement climatique.

Le FiCS s’est imposé, en l’espace de cinq ans, comme une plateforme incontournable pour les institutions financières publiques œuvrant en faveur du financement du développement durable. Organisé chaque année, cet événement constitue un espace privilégié de dialogue et de collaboration, visant à aligner les financements sur les objectifs climatiques et de développement durable.
Un sommet au cœur des enjeux actuels
La cinquième édition, tenue au Cap, a abordé des questions cruciales pour l’avenir de la finance mondiale. Sous le thème « Favoriser l’infrastructure et le financement pour une croissance juste et durable », les débats ont porté sur l’intégration des objectifs climatiques dans les stratégies de financement, la promotion de la finance inclusive et l’importance des infrastructures pour le développement économique et social.
Le rôle clé des banques publiques de développement
Les BPD ont occupé une place centrale lors du sommet, avec un accent particulier sur leur rôle essentiel dans la mobilisation des financements pour des projets ayant un impact positif sur le climat et les communautés. Le FiCS a mis en avant des initiatives visant à renforcer la résilience des infrastructures face aux défis climatiques et à promouvoir une transition énergétique juste, notamment en Afrique du Sud, pays hôte de l’événement.
Renforcer la coopération internationale : Une approche intégrée
Le sommet a également constitué une occasion de renforcer la coopération entre les institutions financières publiques à l’échelle mondiale. Les discussions ont souligné la nécessité d’adopter une approche intégrée pour mobiliser des financements massifs en faveur du climat et du développement durable. Les participants ont unanimement convenu que la clé d’une réponse efficace réside dans une architecture financière mondiale bien structurée, capable de répondre aux besoins spécifiques des pays en développement.
Le FiCS 2025 a ainsi servi de point de convergence pour les BPD et leurs partenaires, mettant en lumière trois piliers fondamentaux : Infrastructures pour l’Action Climatique, qui se concentre sur l’adaptation et la résilience face aux défis climatiques ; Transformation Digitale, qui explore les opportunités offertes par le numérique pour le développement ; et Finance Inclusive, qui promeut des solutions financières pour une croissance durable et inclusive. Ces axes témoignent de la volonté collective de réorienter les systèmes financiers mondiaux afin de répondre aux enjeux contemporains du développement durable.

Plusieurs annonces importantes ont émergé de ce sommet. Les BPD ont réaffirmé leur rôle central dans le financement climatique, avec des engagements financiers atteignant 82 milliards USD en 2021, dépassant ainsi l’objectif fixé pour 2025.
En outre, la Banque africaine de développement a présenté une stratégie visant à stimuler l’investissement privé dans les infrastructures en impliquant les acteurs tout au long de la chaîne de valeur pour maximiser l’impact des projets.
Un appel a également été lancé pour une collaboration renforcée entre les institutions de financement du développement. Les discussions ont mis l’accent sur l’intégration stratégique et l’action collective comme clé de l’efficacité. De plus, cinq nouvelles BPD ont signé la Déclaration de Paris, s’engageant à promouvoir l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes dans leurs projets et financements.
La Banque Africaine de Développement et l’approche par la chaîne de valeur
La Banque africaine de développement (BAD) a presenté une approche innovante fondée sur la chaîne de valeur pour stimuler l’investissement privé dans les infrastructures. Lors d’une session intitulée « Mobilisation du secteur privé pour des infrastructures durables dans les économies émergentes », le vice-président de la BAD, Solomon Quaynor, a souligné l’évolution de l’approche de l’institution, passant d’une méthode ad hoc à un cadre plus systématique, visant à attirer des investissements privés pour des projets d’infrastructure durables. « Nous avons réalisé qu’il nous fallait adopter une approche plus systématique, notamment pour essayer d’impliquer des acteurs du secteur privé dans le développement de projets » a déclaré Solomon Quaynor.
Les discussions ont permis d’identifier plusieurs facteurs clés pour favoriser l’investissement privé dans les infrastructures : la sécurité des cadres politiques, la préparation des projets, ainsi que l’utilisation d’instruments financiers adaptés. De plus, la BAD a mis en lumière la création d’Africa50 et de l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique, des initiatives destinées à lever des fonds pour des projets d’infrastructure verte et à renforcer les capacités des BPD.
AFD-BADEA : Un partenariat tratégique

Lors du sommet, l’Agence française de développement (AFD) et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) ont signé un accord de partenariat stratégique pour la période 2025-2029. Ce partenariat vise à renforcer leur coopération dans des domaines essentiels pour le développement durable de l’Afrique, tels que le soutien aux PME, la finance verte, la sécurité alimentaire et le développement d’infrastructures durables.
Rémy Rioux, directeur général de l’AFD, a salué cet engagement comme une avancée majeure pour soutenir les économies africaines. Le président de la BADEA, Sidi Ould Tah, a quant à lui souligné la volonté des deux institutions d’unir leurs forces pour des projets à fort impact, au bénéfice des populations africaines.
En tant que co-organisatrice du sommet, l’AFD a réaffirmé son engagement envers une transition énergétique juste en Afrique du Sud. Depuis 1994, l’AFD a investi plus de 4 milliards d’euros dans divers projets de développement durable, notamment dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, des transports et de la santé. Ces investissements visent à réduire les émissions de carbone tout en créant des emplois locaux et en réduisant les inégalités socio-économiques.
Appel à une action collective et à des partenariats renforcés pour mobiliser des financements durables et répondre efficacement aux enjeux humanitaires et climatiques mondiaux
Le communiqué final du sommet a mis en avant plusieurs conclusions majeures visant à renforcer le rôle des banques publiques de développement (BPD) dans la promotion d’une croissance juste et durable.
Les participants ont convenu de l’importance d’intégrer le concept de bien-être dans les stratégies d’investissement des BPD. Cette approche holistique vise à répondre aux défis mondiaux de manière inclusive, en mettant l’accent sur la santé et le bien-être comme fondement des Objectifs de Développement Durable (ODD). Les discussions ont également souligné le rôle du sport, de l’art et de la culture dans la promotion du bien-être physique et social, contribuant à l’inclusion, à l’égalité et à la paix.
Par ailleurs, le sommet a permis de revenir sur l’Accord de Paris pour le Sport et le Développement Durable, signé lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024. Les participants ont réaffirmé leur engagement à soutenir les dix engagements de cet accord, visant à utiliser le sport comme levier pour atteindre les ODD.
En somme, le FiCS 2025 a renforcé la conviction que les BPD, en collaborant étroitement, peuvent catalyser des changements significatifs, notamment dans le financement de la transition énergétique, l’adaptation au changement climatique et l’inclusion financière. Les conclusions du sommet appellent à une action collective et à des partenariats renforcés pour mobiliser des financements durables et répondre efficacement aux enjeux humanitaires et climatiques mondiaux.