Société financière internationale : une année record pour les financements en Afrique
Des financements records pour des impacts réels dans des secteurs clés de l’économie africaine. La société financière internationale (SFI) s’affirme comme une mamelle des économies du continent. Une présence utile dans plusieurs segments.

Par la rédaction
Commerce, énergie, agriculture…la Société Financière Internationale (Sfi) coche toutes les cases en Afrique. L’institution financière, principale entité du groupe de la Banque mondiale axée sur le secteur privé dans les pays émergents et les pays en développement, s’affirme comme un pilier dans le financement des économies africaines et ce, dans tous les domaines. La preuve par les chiffres et les impacts sur les pays.
Au total, la SFI a engagé plus de 43 milliards de dollars au titre d’investissements, le volume le plus important de son histoire

La SFI a investi 11.5 milliards de dollars US dans un total de 40 pays africains. Ce qui représente le plus haut niveau d’engagement sur une seule année pour le continent, indique le rapport annuel de l’institution. Dans le détail, 1.98 milliard de dollars a été alloué pour accompagner les PMEs et créer des emplois, 1.76 milliard de dollars pour renforcer la connectivité numérique, avec des investissements dans les tours télécoms et la croissance des technologies haut débit et de l’internet mobile, 1.12 milliard de dollars pour le financement des activités de commerce, 876 millions pour la transition énergétique et écologique du continent…« Un niveau record pour l’année fiscale 2023 », souligne le document.
Nous avons mobilisé plus de 15 milliards de dollars auprès de partenaires extérieurs, un autre record
Sur le terrain, l’impact des financements octroyés par la SFI est visible. En Égypte par exemple, l’institution a permis de fournir de l’énergie propre à plus d’un million de personnes grâce au soutien pour la construction de la plus grande centrale solaire et du plus grand parc éolien du pays.
Pour favoriser l’accès aux technologies en Ethiopie, la SFI a accompagné la construction et l’exploitation du nouveau réseau de télécommunications. Ce qui a rendu l’internet plus abordable et la connectivité mobile, plus fiable. Au Cameroun et à Madagascar, dans le cadre du programme “Base of the Pyramid”, le soutien de la SFI a permis à des prestataires de services financiers de proposer des financements aux micro, petites et moyennes entreprises…
En République démocratique du Congo où près de 70 millions de personnes sont privées d’électricité, la SFI a injecté 10 millions de dollars dans Nuru, un pionnier des solutions énergétiques décentralisées dans le pays. Ce soutien, avec celui d’autres partenaires, a permis de lancer des travaux de nouveaux projets solaires qui, à terme, impacteront environ 28 000 ménages et entreprises.
Les réalisations de cette année rendent aussi compte de la manière dont la SFI opère sa mue

Pour Makhtar Diop, Directeur général de l’institution, 2023 a été marquée par des défis incessants, comme le ralentissement brutal de la croissance mondiale, l’aggravation de l’extrême pauvreté, l’intensification de la crise climatique et l’apparition de nouveaux conflits. Face à ces crises concomitantes qui continuaient de s’intensifier, dit-il, la réponse a été prompte et de grande envergure. « Nous avons compris que le statu quo ne suffirait pas et avons relevé nos ambitions pour saisir le moment. Et au cours de l’exercice 2023, nous avons obtenu des résultats. Au total, la SFI a engagé plus de 43 milliards de dollars au titre d’investissements, le volume le plus important de son histoire. Les engagements climatiques ont atteint un niveau inédit, dépassant les 14 milliards de dollars. Nous avons dépassé nos cibles en matière d’égalité des sexes. Et nous avons mobilisé plus de 15 milliards de dollars auprès de partenaires extérieurs, un autre record », a-t-il indiqué. Selon lui, ces chiffres sont impressionnants. Mais représentent, en réalité, des emplois créés, l’accès des femmes entrepreneurs aux services financiers, la réduction significative des émissions de gaz à effet de serre, et bien plus encore. « Les réalisations de cette année rendent aussi compte de la manière dont la SFI opère sa mue », a-t-il ajouté.
800 millions de dollars à mobiliser d’ici 2030
Et pour les années à venir, l’institution ambitionne d’aller encore plus. Consciente de la place de l’agriculture dans les économies et des problèmes d’accès à certains intrants, la SFI a lancé l’assaut. En collaboration avec l’Office chérifien des phosphates (OCP), elle a mis en place une nouvelle plateforme d’agri-finance en vue de mobiliser 800 millions $ d’ici à 2030 pour soutenir les systèmes de production et de distribution alimentaire en Afrique.
Pour le directeur général de la SFI, Makhtar Diop, « les deux parties engageront des ressources pour développer la plateforme, tout en attirant des partenaires partageant les mêmes idées et des investisseurs potentiels dans ce projet important et opportun ». À terme, souligne le communiqué, cet instrument va renforcer 30 chaînes de valeurs agricoles prioritaires dans différents pays du continent africain à travers l’amélioration de l’accès aux crédits et la mise en œuvre de formations aux profits des opérateurs. Une initiative de taille pour un secteur agricole africain qui assure 20 % du Produit intérieur brut (PIB) et emploie plus de 60 % de la population.
Pour en savoir plus : https://www.ifc.org/