Skander Haddar : « Big Tech Africa 2025, un rendez-vous africain pour connecter les talents africains au monde »
Après le succès de sa première édition, Big Tech Africa revient du 9 au 11 septembre 2025 à Tunis. L’événement s’impose comme le rendez-vous incontournable du numérique en Afrique, réunissant startups, investisseurs et experts internationaux. Skander Haddar, entrepreneur en série et pionnier de l’écosystème tech tunisien, nous présente cette deuxième édition et les ambitions derrière ce rendez-vous africain et inclusif.

Propos recueillis par Dounia Ben Mohamed
Rappelez-nous le concept de Big Tech Africa qui revient pour une 2ème édition du 9 au 11 septembre prochains, à Tunis ?

Big Tech Africa est un événement pensé depuis la Tunisie, mais pour l’ensemble de l’Afrique. Notre objectif est de rassembler les talents africains et de les connecter à l’international autour des innovations technologiques et du développement économique du continent. Nous voulons également promouvoir une Afrique créatrice de technologies, et pas seulement consommatrice. L’événement vise à lancer des projets concrets et à trouver des solutions adaptées aux besoins du continent, et de sa jeunesse en particulier.
En quoi Big Tech Africa se distingue-t-il des autres événements tech sur le continent ?
Même s’il s’agit de promouvoir la Tunisie comme plateforme d’organisation d’événements dédiés à la tech, il existe aujourd’hui une réelle compétition dans l’organisation d’événements pour la tech, les startups et l’IA. Avec un potentiel immense, des marchés en pleine expansion et des investissements considérables à venir, ce type d’événement démontre que l’Afrique regorge de talents et de solutions innovantes. Big Tech Africa est une vitrine qui met en valeur ces compétences et attire les investisseurs désireux de découvrir le potentiel du continent.
Il s’agit également de connecter les différents écosystèmes technologiques. Nous avons constaté qu’ils ne se connaissent pas toujours, alors que chacun a ses particularités et avantages comparatifs. Big Tech Africa permet de les relier, de partager les bonnes pratiques et de créer des synergies entre les acteurs. C’est une plateforme qui favorise la collaboration et le développement d’un réseau solide à l’échelle du continent.
Par ailleurs, même si l’événement se tient pour l’heure en Tunisie, notre ambition est de le faire circuler dans différents pays africains. Big Tech Africa n’est pas un événement tunisien : c’est un rendez-vous africain, 100 % made in Africa, imaginé, conçu et organisé par des Africains pour répondre aux besoins du continent.
La Tunisie, grâce à son positionnement stratégique entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, et à la maturité de son écosystème tech — qui a notamment vu naître le Startups Act, aujourd’hui repris par d’autres pays africains — peut-elle jouer un rôle de pont et servir de plateforme naturelle pour connecter les talents et les innovations ?
En effet, la Tunisie occupe un positionnement stratégique idéal. Située au nord de l’Afrique, à la croisée de l’Europe et du Moyen-Orient, elle dispose d’un écosystème tech mature et dynamique. Ses infrastructures, sa culture d’accueil et la mobilité facilitée pour de nombreux pays font d’elle une plateforme naturelle pour connecter l’Afrique à l’international. L’événement contribue ainsi à valoriser la Tunisie comme hub technologique africain et à créer un véritable pont entre les talents et les investisseurs.
Nous investissons également beaucoup, en tant que secteur privé, en collaboration avec le ministère des TIC de Tunisie, pour promouvoir la qualité d’accueil de la Tunisie. Cette année, un message fort : nous avons choisi l’anglais comme langue principale de l’événement. L’anglais étant la langue universelle de la technologie et des affaires, ce choix ouvre Big Tech Africa à tout le continent, francophone comme anglophone, et favorise l’internationalisation de l’événement ainsi que la création d’opportunités pour les startups et acteurs africains.
Vous-mêmes vous êtes un acteur de cet écosystème tech, même un pionnier, très tôt vous avez digitalisé les services de l’événementiel, vous avez organisé des events dédiés à la Tech, dont Afric’Up. Qu’est-ce qui vous intéresse dans le digital ?
Mon parcours dans l’événementiel a commencé un peu par hasard, mais j’ai rapidement compris le potentiel du digital pour créer des connexions et développer l’innovation en Afrique. Dès 2018, nous avons été précurseurs avec Afric’Up, le plus grand événement dédié aux startups du continent. Après le Covid, nous nous sommes repositionnés avec Big Tech Africa : un événement de grande envergure, mais à taille humaine, porteur de valeurs et inclusif, à l’image de la Tunisie. Nous voulons que la technologie serve à améliorer l’accès à l’éducation, à la santé, à la mobilité et aux compétences des Africains, tout en favorisant un écosystème durable et inclusif.
Que nous réserve cette seconde édition ?

Big Tech Africa 2025 accueillera près de 15 000 participants, avec 32 pays représentés et 100 intervenants internationaux. Pour la première fois en Tunisie, 30 investisseurs internationaux rencontreront les startups présentes. L’événement comptera 200 exposants, dont une centaine de startups, et organisera les Big Tech Africa Awards. C’est un véritable espace d’échanges pour contribuer au développement économique et à la prospérité du continent. Notre ambition est que ce rendez-vous devienne incontournable en Afrique.
Pour en savoir plus : https://bigtech.africa