Sénégal : « Senum joue un rôle central dans la digitalisation de la société sénégalaise »
Depuis plusieurs années déjà, le Sénégal s’est résolument tourné vers la révolution digitale. Bras armé de l’Etat dans le processus de digitalisation, la Société Sénégal Numérique (Senum, ex ADIE) joue un rôle crucial. Enjeux, objectifs avec son directeur général Cheikh Bakhoum.

Propos recueillis par DBM
Quel rôle joue Senum au sein de l’écosystème tech sénégalais ?
Sénégal numérique est une société nationale, de droit sénégalais, qui a été mise en place par le gouvernement sénégalais pour accompagner la digitalisation des services publics. Elle met en place les infrastructures numériques pour le compte de l’État du Sénégal. Il s’agit des datas centers, de l’infrastructure, de la fibre optique déployée partout au Sénégal. Senum joue également un rôle clé dans tout ce qui est digitalisation des procédures administratives, tout en étant un lien entre l’administration et les startups sénégalaises et internationales, toujours dans la volonté d’apporter des solutions aux besoins du Sénégal et des sénégalais.
Comment évolue cet écosystème ? Quelles sont les failles à combler ?
Aujourd’hui, il y a de plus en plus de startups sur le marché sénégalais. A Vivatech, nous avons déplacé plus de 18 startups dans le stand Sénégal. Et il y en a qui naissent tous les jours. Aujourd’hui l’Etat a mis en place un cadre qui permet de tirer vers le haut. C’est le cas de la Délégation à l’entrepreneuriat rapide des Femmes et des jeunes (DER/J) qui accompagne, finance, incube ces startups. Cependant, il nous faudrait davantage de moyens financiers pour permettre à ces startups de conquérir des marchés étrangers. C’est notre principal défi.
Justement, qu’est-ce qu’il faut pour amener les startups à exister sur le marché international ?
Il y a d’abord et avant tout, cet encadrement que nous devons renforcer et les moyens financiers que nous devons mobiliser davantage. Nous devons d’abord compter sur nos propres instruments. La Banque africaine de développement (BAD) devrait par exemple, se positionner beaucoup plus sur ces questions. Nous avons également la Banque islamique de développement… Tous ces instruments qui sont dans le continent devraient se mobiliser pour avoir des fonds consistants, à plusieurs milliards de dollars qui vont réellement porter les ambitions des startups africaines qui vont pouvoir conquérir le marché international.
Toutefois, il est bon de souligner que nous avons pas mal de structures qui s’intéressent déjà au Sénégal et à ce que font les startups sénégalaises. Nous avons rencontré la BPI, Expertise France, Digital Africa…Des entités qui disposent de fonds et qui sont prêtes à accompagner et à booster leurs activités.